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Le professeur Mohamed Mebtoul nous revient en octobre dernier avec «Libertés,
Dignité, Algérianité» un an après la parution de «La
citoyenneté impossible». Ces deux ouvrages édités chez les Editions «KouKou» semblent se continuer; le
premier sera considéré comme une prémonition du Hirak
du 22 février, le second comme un témoignage vivant de la réappropriation de la
rue longtemps silencieuse. Dans ce second ouvrage de 222 pages dont le titre
«sonne comme un slogan», selon les propos du professeur Rabah Sbaa, Mohammed Mebtoul en
défenseur des libertés individuelles et collectives, mais aussi en sociologue
averti, aborde le mouvement citoyen en quatre parties.
Les deux premières parties sont conçues en une véritable dissection de ce phénomène social rarement manifesté à travers l'histoire post-indépendance de l'Algérie, en cette ampleur. Dans la première partie, intitulée Avant le «Hirak» l'auteur pose l'index sur les dégâts occasionnés par la falsification de l'Histoire et la violence politique qui en a découlé. Il révèle le climat de peur instauré par le pouvoir politique dans le seul but de s'accaparer des richesses du pays, contre la volonté populaire. Un pouvoir usant de la corruption comme socle de sa durabilité. Dans la deuxième partie, le Pr Mebtoul en fin observateur fait l'inventaire des éléments qui donnent au Hirak sa force et sa raison d'exister. La troisième et la quatrième partie de cet ouvrage de référence, riche en bibliographie, s'appuyant sur nombre de concepts, constitue une description des jeux du pouvoir politique, par ses nombreuses tentatives de récupération à travers les actions d'un gouvernement pourtant provisoire. Ce sociologue aujourd'hui en retraite ( ?) affirme «je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire ce livre, l'instant est trop précieux pour ne pas le saisir». Plus qu'un témoignage minutieux, «Libertés, Dignité, Algérianité» constituera sans aucun doute une référence non seulement du mouvement hirakiste né en Algérie, mais un apport académique à la réflexion sur tous les mouvements citoyens dans le monde. On se surprend en fin de lecture à oublier la légalité du Hirak pour n'en retenir que la légitimité à un carrefour de l'Histoire qui déterminera au moins qui est qui. Rappelons les nombreux travaux de Mohamed Mebtoul, considéré comme le père de l'«Anthropologie de la santé» en Algérie et l'initiateur du GRAS qui a longtemps rayonné sur la vie intellectuelle oranaise. Mais c'est là une autre Histoire !!!! |