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Constantine - Oued El Had: Démolition des baraques reconstruites à l'ex-bidonville «Chaabani»
par A. Zerzouri ![]() Inattendue par ces temps de campagne
électorale, une opération de démolition d'habitations de fortune, ou baraques,
reconstruites sur le site du bidonville Chaabani à
Oued El Had a été lancée hier dans la matinée en
présence du chef de daïra de Constantine, de la directrice de l'urbanisme de la
commune, du directeur de l'entreprise communale PropCo
et d'un imposant dispositif des services de sécurité. Onze habitations ont été
démolies, alors que d'autres occupants ont été laissés sur place après leur
recensement pour étude de leurs cas, apprend-on de témoins sur les lieux. Les
habitants mariés avec enfants ont été épargnés par cette opération bulldozer,
mais tous ceux qui n'ont pas pu prouver leur situation familiale, ou qui
étaient célibataires, ont été expulsés des lieux et leurs baraques rasées. Les
mêmes sources ajoutent que les services de l'administration mènent une enquête
sociale rapide, sur place, demandant aux occupants des bidonvilles de présenter
différents documents (CIN, extraits de naissance, livrets de familles?), avant
de décider de passer à la démolition des baraques, dans le cas des gens mariés
avec enfants. Les habitants du bidonville en question, doit-on le rappeler, ont
bénéficié ces dernières années d'un relogement à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, mais le site a été squatté par de nouveaux
locataires qui ont investi les lieux en reconstruisant des baraques au bord de
l'oued. Petit à petit, l'endroit a repris les formes d'un bidonville qu'il faut
encore éradiquer et reloger ses habitants. Presque la même histoire qui se
répète pratiquement dans tous les sites éradiqués mais où les terrains libérés
n'ont pas été récupérés dans l'immédiat par les autorités. Jusqu'à aujourd'hui,
certains bidonvilles sont restés en l'état après l'évacuation des résidents
vers leurs nouveaux quartiers, donnant une image hideuse d'amas de déchets durs
et de ferrailles, et offrant gîtes aux SDF, aux malfrats de tous bords auxquels
s'ajoutent quelques familles qui y ont élu domicile avec l'espoir de bénéficier
d'un logement. Dans cette optique, on peut dire que l'éradication des
bidonvilles, qui est une action salvatrice pour les grands centres urbains
ceinturés par des sites d'habitations précaires, a avalé plus de 80% du
programme de logements réalisés ces 15 dernières années sans pour autant régler
la crise du logement.
A cause justement de ces opportunistes qui n'hésitent pas à construire ou à acheter dans un bidonville afin de bénéficier, a coup sûr, d'un logement. Laissant en rade des milliers de demandeurs sociaux qui vivent dans l'exiguïté avec leurs parents, de membres de familles éparpillés entre les proches parents et ceux qui se trouvent dans la contrainte de louer des logements chèrement et dans la précarité totale. La question reste posée. Pourquoi a-t-on laissé certains bidonvilles sans les raser totalement ? |