|
![]() ![]() ![]()
Oran :
L'association des consommateurs pointe du doigt les spéculateurs: Tension sur le lait en sachet
par J. Boukraa ![]() Le
marché du lait en sachet observe depuis plusieurs jours une crise aiguë en
matière d'approvisionnement dans quelques wilayas du centre du pays. Depuis la
fin de semaine, l'onde de la crise s'est projetée sur la région d'Oran. Le lait
en sachet, soutenu par l'Etat, produit consommé par les citoyens aux revenus
modestes, s'est raréfié ces derniers jours. Au point d'inquiéter la majorité
des ménages. En effet, différents faits montrent que le marché enregistre une
pénurie de ce produit. Dans plusieurs quartiers, les consommateurs éprouvent
des difficultés à acquérir le lait pasteurisé vendu au prix soutenu de 25
dinars. Selon un vendeur à la cité Yaghmoracen, «les
quotas distribués aux détaillants ont diminué. L'approvisionnement ne se fait
plus quotidiennement». La rareté prend de l'ampleur. Ce produit vital se fait
désirer depuis quelques jours. Cette situation a été à l'origine d'une
perturbation dans l'approvisionnement du consommateur. Aussi certains
commerçants ont saisi cette occasion pour augmenter le prix du sachet de 25
dinars à 30, voire 35 dinars. Contacté, M. Hariz,
président de l'Association de protection du consommateur, a pointé du doigt les
spéculateurs. «La spéculation touche tous les produits subventionnés par
l'Etat. Pour mettre un terme à ces agissements, il faut libérer le marché et
libérer la compétitivité quantitative et qualitative, et cibler les gens qui
ont réellement besoin de la subvention, par des aides (financières) directes, à
l'instar de plusieurs pays dans le monde. Actuellement, c'est les spéculateurs
qui tirent profit des subventions, plus que les familles démunies. Le ciblage
des subventions permettra aussi de faire d'énormes économies à l'Etat»,
souligne M. Hariz. Le ministère de l'Agriculture
avait affirmé, jeudi dernier, que cette crise n'existait pas, en évoquant des
«comportements frauduleux de certains propriétaires de laiteries privées». Par
ailleurs, si dans un premier temps certains responsables ont fait référence à
une baisse de 6% dans l'importation de la poudre de lait, le ministère avait
affirmé que cette poudre est distribuée selon les quotas initiaux à tous les
producteurs, qu'il soient publics ou privés. L'Office
national interprofessionnel du lait (ONIL), organisme qui importe cette matière
première et la distribue, a affirmé que l'Algérie dispose d'un stock permettant
d'assurer l'approvisionnement des laiteries jusqu'à la fin de l'année. Le
détournement de la poudre de lait par certains pour la production de fromages
et autres dérivés du lait n'est pas écarté. Une enquête a été menée et les
conclusions sont entre les mains du gouvernement? D'autre part, la nouvelle
vision du gouvernement fait état qu'il y a possibilité d'entamer, dans les
prochains mois, la production de la poudre de lait au niveau local. Cette
orientation se fera en collaboration avec le secteur privé et l'entreprise
publique Giclait. A ce titre, la facture d'importation de l'ONIL ne devrait pas
dépasser les 330 millions de dollars pour fin 2016, alors qu'elle était de 500
millions de dollars en 2015.
|
|