|
|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Constantine - Gâteaux traditionnels de l'Aïd el-Fitr: Des prix à la baisse
par A. Mallem
 «Dans cette
opération de préparation des gâteaux traditionnels de l'aïd, on ne se sucre
plus, si vous me permettez cette expression, car les temps, et les habitudes
ont changé », nous a déclaré textuellement hier un marchand de fruits secs de
la célébre rue Mellah Slimane qui traverse la vieille
ville Souika de part en part. Et notre marchand de se
mettre à expliquer que les prix des produits de base entrant dans la
fabrication des gâteaux ont connu une chute vertigineuse cette année par
rapport à l'an dernier. Ce sont là des informations confirmées par d'autres
marchands et des clients habitués à fréquenter cette rue à l'approche de l'aïd.
Ainsi, si on compare avec les prix de l'an passé, on remarquera une grande
baisse sur les produits de base. Le kilo de noix est à 1400 dinars alors qu'à
la fin du ramadan 2015 il se vendait à pas moins de 2000 dinars. Il en est de
même des amandes qui se vendaient à 1800 dinars le kilo et qui sont maintenant
à 1250 dinars. « Ensuite, ajoute notre interlocuteur, il faut compter
maintenant avec cette véritable industrie des gâteaux secs traditionnels qui se
développe, portée par la vague des entrepreneuses et entrepreneurs issus de l'Ansej ». Ces derniers confectionnent et mettent sur le
marché tous les gâteaux traditionnels, du Makroud au Baklawa en passant par Lektaief.
Et de bonne qualité, enveloppés dans des emballages
mignons et jolis. Aussi, nous explique une jeune ménagère qui a acheté 100
grammes de pistache pour 400 dinars, soit 4000 dinars le kilo, « on se dit, à
juste titre, pourquoi courir et se fatiguer pour réunir tous les ingrédients
afin de faire un plateau de baklawa qui reviendrait
cher alors qu'on peut facilement en acheter au marché et chez les pâtissiers
dont nombreux ont adopté les modèles syriens ». Une semaine avant l'aïd, les
pâtissiers de la ville suivent la tendance et commencent à ne fabriquer que les
gâteaux secs variés dont la conception est, pour la plupart, puisée des
recettes des magazines et journaux. Ajoutons à cela que des étalages pour la
vente des gâteaux secs, tenus par les vendeurs à la sauvette, ont fait leur
apparition sur les trottoirs de la rue Ben-M'hidi et
les ruelles de Souika.
D'autre part,
les marchands de fruits secs de cette vieille place marchande ont expliqué que
le marasme qui frappe leur commerce a aussi pour origine les programmes de
relogement incessants qui ont fini par «éponger» la population de la vieille
ville, notamment celle qui est adepte des traditions culinaires puisant leurs
racines dans les siècles passées et qu'elle garde jalousement. « Ce qui fait
que notre véritable clientèle des « Mawassims» à
tendance à se raréfier. Il faut maintenant aller à Ali-Mendjeli
et Massinissa pour les retrouver. Rares sont ceux qui continuent à venir vers
nous pour s'approvisionner », a souligné un marchand. De passage, une femme qui
venait justement d'Ali Mendjeli a voulu attirer notre
attention en annonçant que ces fruits secs sont chers «là-bas» ; à Ali-Mendjeli ou Massinissa, les noix et les amandes par exemple
sont 20% plus chères qu'à Souika.
| |
|