Lors de sa récente visite au domicile de Embarek Ali, Beddiar avait exprimé le vœu de voir son ancien coéquipier en bonne santé. Hélas, ce souhait ne se réalisera jamais puisque le «footballeur gentlemen» a tiré sa révérence, perdant son match contre la fatalité. Lorsqu'on évoque cet élégant joueur, on pense immédiatement à Kechra, avec qui il formait un sacré duo au milieu du terrain.

En fait, ce tandem est né fin des années 50, cohabitant au MCO et au sein de l'équipe de la wilaya. On a rarement vu des joueurs aussi complémentaires et cela dépasse, bien évidemment le cadre technique, car une profonde amitié a toujours lié les deux hommes dans et en dehors du terrain. Ayant fait ses classes au FCO, Embarek a contribué au succès du CA Planteurs aux côtés de Habi Hasni, Sabi, Allel, Bessahraoui et Bouzidi. Régulièrement convoqué dans la sélection de l'Ouest, il fut «oublié» par les entraîneurs de l'équipe nationale de l'époque. En 1974, il raccroche les crampons à cause «des déplacements continuels », nous a-t-il confié plus tard. Avec humour, il dira, « ils ont attendu que je me retire pour qu'ils gagnent la coupe d'Algérie ». Disponible, le regretté Ali a fait le bonheur de ses entraîneurs, occupant les postes différents, selon les besoins du moment. On rappellera qu'il a pris en charge les cadets du MCO durant deux saisons avant de se retirer. « Je ne suis pas du genre à tricher. Où en s'engage totalement ou on quitte la fonction ». Cette probité et son caractère jovial lui ont valu l'estime générale. Tous ceux qui l'ont connu sont d'accord pour dire que Ali Embarek était un véritable gentleman, un ami fidèle et un père exemplaire. Une telle « carte de visite » vaut bien les meilleures consécrations. Il a été accompagné hier à sa demeure par une foule immense composée en majorité de sportifs.