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Constantine - Réhabilitation d'une bâtisse à la rue Bouderbala: Des travaux qui s'éternisent

par Abdelkrim Zerzouri

Les différents chantiers de réhabilitation engagés dans le cadre de la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe » peinent encore à voir le bout du tunnel. Qu'il s'agisse de trottoirs au centre-ville, d'anciennes mosquées, ravalement et restauration de vieilles bâtisses, partout les choses font du surplace, et ce qui est vraiment déconcertant, c'est le cas de cette vieille bâtisse située au 9 rue Bouderbala (ex-rue Petit). Car, elle se trouve occupée par des familles et des commerces en dessous qui vivent sous la menace d'un écroulement des murs encore debout, sans parler des habitants qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés dans la précarité totale. Les entrepreneurs ont pratiquement démoli cette vielle bâtisse sans la remettre d'aplomb.

Le bureau de notre confrère « le Soir d'Algérie », situé au sein de cet immeuble, est fermé depuis plus d'une année. « Nous sommes devenus SDF », nous dira avec dépit le chef du bureau. Stressé par ces travaux qui s'éternisent, ce dernier tire la sonnette d'alarme au sujet des risques d'effondrement qui menace non seulement les habitants, mais aussi les passants et les commerces installés au bas de l'immeuble en question. L'immeuble a été franchement « défiguré », il ne reste plus que le cadre extérieur, trompeur, qui reste debout et qui laisse croire qu'il y a une vie derrière ces murs.

Hélas, il n'y en a plus. Les familles qui vivent là se faufilent entre les déblais du chantier pour monter des escaliers obscurs et rentrer chez eux. Et ceux qui ont d'autres endroits où habiter ont carrément quitté ces lieux, devenus inhabitables, alors que ceux qui restent, y logent la mort dans l'âme.

Comment se fait-il qu'on reste près deux ans coincé dans un chantier de réhabilitation d'une petite bâtisse ? La réponse est à chercher du côté des entreprises en charge de cette mission. « Mieux vaut parler de bricoleurs », lancent des habitants. « A chaque fois, des ouvriers arrivent sur le chantier, engagent de menus travaux, puis repartent sans aucun résultat qui puisse laisser penser que le chantier avance », ajoutent nos interlocuteurs. Le problème, selon les concernés, c'est que le wali a été saisi au sujet de ce « désastreux » chantier, et il a bien donné des instructions pour que les choses soient reprises en main sérieusement, mais rien n'a bougé en aval (!?). La vie de paisibles citoyens est devenue « infernale » à cause de cette restauration qui a usé leur patience. « Faut-il attendre pour agir qu'il y ait des dégâts humains, ou que les gens investissent la rue pour manifester leur colère ? », se sont interrogés nos interlocuteurs.