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![]() ![]() ![]() Dans un message lu en son nom : Bouteflika plaide pour un retour aux valeurs sacrées du travail
par Abdelkrim Zerzouri ![]() Aspects
économique, politique, sécuritaire et religieux..., toutes ces questions
d'actualité, parfois brûlantes, ont été décortiquées dans un message du
président de la République,
Abdelaziz Bouteflika, lu en son nom, hier à
Constantine, par M. Mohamed Ali Boughazi, conseiller
à la présidence de la
République, à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 17e
Semaine nationale du Coran, en présence des deux ministres des Affaires
religieuses et de la
Solidarité nationale. Placée sous le slogan « Le travail, une
valeur coranique », la manifestation a été une opportunité pour le président de
la République
de situer la richesse réelle des peuples, le travail en l'occurrence, élevé à
un rang sacré par la religion musulmane. Dans ce cadre, Bouteflika
a laissé entendre en filigrane que le temps de la distribution de la rente est
bel et bien révolu, rappelant dans son message qu'il a « ordonné au
gouvernement de rationaliser les dépenses publiques et de dire la vérité au
peuple sur la conjoncture actuelle, pour que nous adoptions tous un mode de
consommation adapté à ce que nous produisons comme richesse et que nous
renoncions à l'économie basée essentiellement sur les recettes des
hydrocarbures en vue de passer à une économie diversifiée axée sur
l'agriculture, l'industrie et les services ». Et la vérité à dire au peuple
sera crûment donnée par le président Bouteflika qui a
souligné que ces décisions avaient été prises sur fond de « crises économiques
sévères qui ont impacté notre pays et influé sur nos réserves, nous poussant à
revoir notre mode de consommation et la cadence de notre travail et de nos
activités ». En d'autres termes, le message qui fait référence à un retour
obligatoire vers l'économie réelle appelle à un bannissement de l'esprit
rentier, en relevant que « toute personne connaissant les valeurs de l'islam,
son essence et ses enseignements sait pertinemment que cette religion est une
religion de savoir et de travail». S'adressant dans ce contexte aux participants
à cette 17e Semaine nationale du Coran, Bouteflika
soulignera dans son message que « la notion du travail en tant que valeur
apparaît clairement dans plusieurs versets du Coran, dans lesquels le Tout-Puissant a ordonné à ses créatures de travailler et de
mériter ses bienfaits par le travail et l'effort.
Vous, récitants du Coran, connaissez plus que quiconque ces versets et leur nombre ». L'occasion était, ainsi, pour le président Bouteflika de rappeler, aussi, que «le messager de Dieu a également appelé les musulmans à s'appliquer dans leur travail, en disant : « Certes, Allah aime que quand l'un de vous fait un travail, qu'il le perfectionne ». Toute une culture que dirigeants et peuple ont fini par mettre aux oubliettes à l'ombre d'un baril à plus de 120 dollars. Enfin, il y a eu un lourd investissement public durant toutes ces dernières années, « un accomplissement de réalisations économiques et sociales incontestables, grâce auxquelles nous œuvrons à atteindre l'autosuffisance dans plusieurs secteurs hors hydrocarbures, en privilégiant les investissements alternatifs », comme le précise Bouteflika dans son message, mais il faut en convenir que cela n'a pas trop incité ou secoué la machine économique nationale. Mais, crise ou pas crise, s'éloignant du ton moralisateur et adoptant un profil politique, le président de la République lance un défi, dans son message, à tous ceux qui « propagent le désespoir et l'amertume », en soulignant que « nous sommes très optimistes quant à notre capacité de relever les défis?, forts de la volonté de notre peuple, de son courage et de sa détermination à aplanir les difficultés ». « A cette occasion, j'appelle nos jeunes à se tourner vers le labour pour récolter les fruits et richesses de la terre, mais aussi vers les ateliers, usines et entreprises afin de participer à l'édification de leur pays, à son progrès et sa prospérité. Je les invite à présenter des œuvres intelligemment élaborées et perfectionnées », a-t-il ajouté. Et vu l'amalgame sciemment entretenu par certains entre islam et terrorisme, Bouteflika a tenu à remettre les pendules à l'heure en déplorant que « le terrorisme a terni l'image de l'islam, jeté les musulmans dans l'égarement et permis aux non-musulmans d'attenter au Coran et de discréditer le Prophète dont la véracité des paroles, la douceur de caractère et l'honneur de la prophétie ne sauraient faire l'objet d'un quelconque doute ». Le président de la République a affirmé dans ce sillage que « la société algérienne était parvenue, grâce à son référent et à la sagesse de ses enfants, à éteindre le feu de la fitna et à mettre fin à l'extrémisme et à la violence. Vigilante et aguerrie, elle saura faire face au moindre danger qui pourrait guetter ses enfants et à la première des tentatives d'endoctrinement de ses jeunes », a-t-il encore affirmé. Et, s'adressant aux participants de la 17e Semaine nationale du Coran, il ajoutera : « Je souhaite à votre rencontre le plus grand succès et que vos débats, recherches et conclusions soient aussi riches, fondés que fructueux au mieux des intérêts de votre nation, à laquelle vous êtes appelés -en puisant dans le Coran et la tradition du Prophète- à offrir une source intarissable où elle pourra s'abreuver pour mieux appréhender les multiples et complexes questions auxquelles elle est confrontée ». |
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