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Dans un monde en
pleine évolution, la science et la technologie sont des éléments primordiaux de
la concurrence internationale. Le développement économique
accéléré des pays dits émergents, leur présence de plus en plus prégnante dans
le champ de l'innovation, les nouveaux enjeux sur la rareté des ressources, la
concentration des investissements dans les mégapoles, la démocratisation de
l'accès au savoir et aux données via le réseau Internet, la globalisation
ascendante des initiatives ou encore la vélocité des technologies sont, entre
autres, autant de faits majeurs d'un monde qui se réinvente plus vite que l'on
ne peut le penser, plus vite même que l'on ne peut le structurer. Face à
cette accélération et à cette complexification des enjeux, les politiques
publiques paraissent parfois démunies, souvent désordonnées.
Le monde se réinvente, et au cœur de cette transformation, soutenir l'innovation devient un enjeu crucial pour les États. L'innovation, cette faculté à porter le nouveau, à changer les paradigmes technologiques, mais aussi organisationnels, économiques, parfois sociétaux, structure les économies, les sociétés, les futurs. La chute des prix des hydrocarbures à lourdement impacté notre trésorerie et a mis en difficulté nos finances publiques. Le recours à la planche à billets comme alternative ne peut être qu'une solution provisoire et surtout limitée dans le temps au risque d'aggraver encore plus la dévaluation du dinar et la détérioration du pouvoir d'achat. Sans l'innovation il n'y aura pas de croissance et sans croissance il n'y aura pas de développement et sans développement il n'y aura pas d'avenir pour le bien-être du citoyen. La capacité de notre pays à saisir les opportunités des nouveaux enjeux de l'innovation est là. De nombreuses initiatives, souvent pertinentes, ont été prises pour favoriser le développement de l'innovation, en particulier à partir de la recherche publique. Elles l'ont souvent été en regard d'un système de valorisation de la recherche, jugé trop faible, et finalement peu tourné vers la création d'entreprises à forte croissance, en capacité de créer des emplois. II en a résulté une accumulation et une diversité de dispositifs, de structures, tant au niveau national que régional ou local, peu lisibles, dont l'efficacité globale, économique, industrielle et sociale (en terme de création d'emplois), reste à démontrer. C'est donc bien d'une politique d'ensemble cohérente et s'inscrivant dans la durée que l'Algérie a besoin pour soutenir et encourager l'innovation. Mais il n'y a pas de modèle unique de l'innovation. Il est, en effet, vain de penser que l'on puisse exporter le modèle d'écosystème de Boston, celui de la Silicon Valley, de Shanghai, dans telle ou telle région du pays. En revanche, des invariants existent dans tous ces exemples: l'excellence de la recherche, un décloisonnement entre acteurs publics et privés, une culture de l'entrepreneuriat, une diversité culturelle, une capacité à attirer la matière grise algérienne installée à l'étranger, une association réussie entre jeunes entreprises, grands groupes, recherche publique, enseignement supérieur et investisseurs. Une politique publique de l'innovation doit fortement favoriser l'esprit d'entreprise, la création de valeurs, permettre une grande diversité des cultures et des savoirs, attirer les meilleurs étudiants, les jeunes chercheurs, les entrepreneurs, rendre efficace le transfert des résultats de la recherche. Elle doit être en plus une politique résolument tournée vers les jeunes diplômés (universités, grandes écoles). Elle doit ainsi affirmer une vision d'ensemble de son action en fonction des résultats, et positionner l'investissement public là où il contribue le mieux à la croissance et à la dynamisation de l'économie. Une politique publique de l'innovation doit, enfin, accompagner la croissance des entreprises innovantes en l'adossant au financement privé ou par la commande publique, faciliter et récompenser la création de valeur économique et d'emplois. Certains diront que l'innovation est d'abord la démarche d'hommes et de femmes qui rencontrent une ambition, un objectif, que seule leur énergie est la clé du succès. C'est en grande partie vrai, mais la rapidité avec laquelle le monde change montre aussi que ce sont des politiques d'État, des volontés politiques fortes et pérennes, comme aux USA, en Chine, en Europe du Nord, qui favorisent l'émergence de nouveaux acteurs industriels, de nouveaux marchés, une croissance économique et, in fine, des emplois. Pour ce faire -Il y a l'absolue nécessité d'une stratégie nationale élaborée et revisitée régulièrement au plus haut niveau de l'État ; -La création et la croissance des entreprises innovantes qui demeurent un maillon fragile de notre système d'innovation. II va de soi que les autres facettes du transfert des résultats de la R&D vers le monde socio¬économique, en particulier la recherche partenariale, la recherche technologique et les diverses structures impliquées dans ces activités, doivent être maintenues, voire renforcées au regard d'une stratégie nationale de l'innovation et après une évaluation systématique. Comme l'enseignement, la justice ou la culture, l'innovation devient, désormais, une des très grandes missions de l'État. L'État doit mettre en œuvre tous les moyens pour que se développe cette culture de l'innovation, au sein des territoires et des régions. C'est un enjeu majeur pour l'Algérie d'aujourd'hui, mais c'est surtout un devoir au regard de l'Algérie de demain Aujourd'hui les PME et PMI algériennes souffrent d'un déficit structurel dans leur fonction de recherche et développement à destination de l'industrie civile. Pourtant, l'innovation technologique, lorsqu'elle vise à produire des biens ou procédés nouveaux, trouvant des débouchés sur un marché, est la voie la plus sûre pour assurer la pérennité de l'entreprise. Il est donc important de privilégier la notion de gestion des ressources technologiques. Si les PME et PMI disposent de la créativité utile pour mener à bien des projets technologiquement innovants, de la souplesse nécessaire pour s'adapter, rapidement, aux évolutions du marché, elles manquent, toutefois, d'un environnement répondant à certaines de leurs interrogations. Ce problème semble particulièrement exacerbé dans les domaines financiers, fiscaux et comptables, où les dirigeants ont tendance à se perdre dans les dédales administratifs et juridiques. Dans ce contexte, l'expert-comptable peut être le partenaire privilégié du chef d'entreprise qui souhaite développer un programme d'innovation technologique. L'innovation technologique est définie comme le fruit d'une initiative de conception, dont la finalité est d'assurer la pérennité de l'entreprise. Sa place dans l'environnement industriel. Par souci de gestion des ressources technologiques, dans une étape préalable à la décision d'innover, l'entreprise s'interroge sur ses capacités à mener à bien un programme de recherche. Elle réalise l'inventaire de son outil industriel et le compare aux matériels disponibles sur le marché. Elle regarde si elle est apte à intégrer des technologies développées par d'autres, lui permettant, ainsi, de gagner un temps précieux. Puis, elle s'interroge sur ses ressources financières potentielles et disponibles. Grâce à la théorie du cycle de vie des produits, elle s'aperçoit qu'il existe des moments privilégiés pour innover. Ensuite, ses dirigeants réalisent une analyse des risques financiers, à l'aide des techniques courantes d'évaluation. Une fois la décision d'innover prise, l'entreprise cherche les ressources permettant le financement de son projet. En effet, l'importance des dépenses liées à un projet d'innovation l'oblige à disposer de fonds propres importants. Or, ceci est rarement le cas dans la plupart des PME, en plus les solutions et les moyens que propose la bourse d'Alger sont incontestables et permettent aux PME qui veulent s'affirmer dans la démarche des recherches et développement d'y trouver le terrain idéal et les moyens pour concrétiser leur projets. * Expert Comptable et Commissaire aux Comptes Saheb_bachagha@yahoo.fr Membre de l'académie et des sciences et techniques financières et comptables. Paris |
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