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Après la mort de deux supporters : Drames, commission d'enquête et impunité

par Kamel Mohamed

Après la mort de deux supporters au stade du 5-Juillet, le ministère de la Jeunesse et des Sports a mis sur pied une commission d'enquête. Du déjà vu en Algérie, alors que le stade du 5-Juillet est tristement célèbre comme étant un gouffre financier, compte tenu des nombreux travaux de réfection qu'il a subis, durant ces dix dernières années. Des informations parvenues à la presse avaient fait état de conclusions de marchés douteux et que les travaux menés au stade du 5-Juillet, à l'époque, ne répondaient pas aux normes. Les premiers indices de ces anomalies sont apparus avec des sièges facilement cassables et une pelouse qui a fait la honte de l'Algérie et de son football. Le drame devait, inéluctablement, arriver avec la mort des deux supporters. En fait, le pire a été évité, dans la mesure où c'est une petite paroi qui a provoqué ce drame, sachant qu'un effondrement d'une tribune aurait pu se produire du fait de la complaisance dans les travaux effectués. Selon un responsable du CTC (Contrôle technique des constructions), des réserves avaient été émises sur l'état du stade du 5-Juillet, en 2003, date des derniers travaux de confortement de cette infrastructure, inaugurée en 1972. Il a précisé, qu'après 2003, la direction du stade n'a pas sollicité le CTC pour un suivi et un autre contrôle. C'est dire que la mort des deux supporters est due à une négligence et à l'incompétence des responsables qui se sont succédé à la direction de ce stade, voire celle du ministère de la Jeunesse et des Sports. En ce sens, les conclusions de cette commission d'enquête risquent, fort bien, d'être ignorées, sachant que la sonnette d'alarme a été tirée, à plusieurs reprises, quant à l'état du stade du 5-Juillet qui présentait un danger réel pour les supporters. C'est le règne de l'impunité. Sous d'autres cieux, un drame de cette ampleur aurait été suivi de décisions immédiates, ce qui n'est pas le cas en Algérie. Pourtant, au lendemain du scandale de la pelouse du 5-Juillet (Algérie-Bosnie), le directeur général de l'OCO a été limogé. Comme si la pelouse était plus importante que la mort de deux jeunes supporters !