Vendredi, en début d'après-midi, un repas de noce, qui se déroulait au niveau de la cité 500 logements d'El Gammas à Constantine, a failli se terminer par une énorme tragédie. En effet, environ 80 convives, entre hommes, femmes et enfants, ont été victimes d'une intoxication alimentaire collective quelque temps après avoir pris le repas et ont terminé la soirée dans le service des urgences du centre hospitalo-universitaire de la ville. Selon les informations rapportées par le nouveau marié lui-même, les convives, après avoir mangé les plats qui contenaient du poulet et de la viande hachée ont commencé à se plaindre de douleurs au ventre et à la tête, alors que certains ont été pris immédiatement de vomissements violents. Aussi, tout en appelant à la rescousse les services de la protection civile, les organisateurs ont commencé à évacuer, dans la précipitation et dans les véhicules personnels, qui étaient heureusement en nombre, les victimes vers le service des urgences du CHU.

Le représentant de la protection civile qui a évacué au CHU 36 victimes âgées entre 13 et 40 ans, a déclaré hier que celles-ci souffraient de diarrhées et de maux de tête. Contacté hier matin, le directeur de la communication du CHU, M. Kaabouche, a confirmé l'information en précisant que les 80 personnes, dont les âges varient entre 2 et 67 ans, ont reçu les soins nécessaires et préventifs au service des urgences et la majorité d'entre elles ont quitté, deux heures après, l'établissement hospitalier. «Il ne reste que deux personnes sous observation médicale parce qu'elles souffrent encore de fièvre, et une fillette de 12 ans qui a été transférée en pédiatrie. Toutefois, elle est hors de danger», assure-t-il, ajoutant que «le nouveau marié a soupçonné la qualité du poulet et de la viande hachée qui figuraient au menu du repas».

Intervenant un peu plus de vingt-quatre heures après la clôture d'une campagne de sensibilisation sur les dangers des intoxications alimentaires qui a été menée durant toute la semaine dernière par les services de la direction du commerce, cet incident prouve, s'il en est, que le problème du contrôle de la vente des produits de large consommation qui ne supportent pas la chaleur, tels que les viandes, le lait et ses dérivés, reste posé dans toute son ampleur, surtout au cours de la période estivale.

On apprend que durant la journée de mercredi dernier, les étals du marché Boumezzou, étaient vides de poulet pour la bonne raison qu'une saisie importante de carcasses avariées avait été effectuée la veille par les services de contrôle de la direction du commerce. Ajoutez à cela le phénomène des abattoirs clandestins qui pullulent un peu partout et sont installés dans des garages, des hangars désaffectés, et l'on aura tous les ingrédients du repas qui conduit tout droit vers l'hôpital.