Le président du Front national algérien (FNA), dans une conférence de presse tenue à Alger, s'est dit pour une nouvelle constitution et une nouvelle charte où le peuple choisira, une bonne fois pour toutes, le régime qui lui conviendrait à savoir présidentiel, semi-présidentiel ou encore un régime parlementaire. Pour le conférencier, le pays vit dans une crise à cause d'une " constitution faite sur mesure " et qui donne des pouvoirs exorbitants au seul président de la république. A tel enseigne que les dispositions de la constitution ne peuvent être actionnées, sans son aval. Et cette fois-ci, "on ne sait pas comment sortir d'une situation dont on ne maîtrise pas les aboutissants ", a indiqué Touati. " La situation actuelle, marquée par l'absence du président de la République, est édifiante sur l'incapacité de la constitution actuelle à résoudre le problème que vit notre pays, depuis 56 jours ", a indiqué le président du FNA. Pour lui " aucune institution ne peut demander au Conseil constitutionnel de se saisir du problème, sauf le président de la République, bien sûr". L'orateur qui ne croit plus, d'ailleurs, à la solution qui consiste dans l'application de la procédure d'empêchement énoncée par l'article 88 de la constitution, estime du moins qu'il est du devoir du Conseil constitutionnel et des 9 juges qui le composent de se réunir et " demander à l'Etat français de donner un bulletin sur la santé du président de la République qui, insiste-t-il, se trouve dans une institution de la République française ". Jusqu'alors, soutient-il, " nous ne savons rien sur la santé du président de la République et c'est aux médecins traitants français de nous renseigner sur sa santé". Touati considère que c'est là " la moindre des choses pour un président en soins à Paris et suivi par des médecins français". Le président du FNA ajoutera que les images du président de la République montrées à la télévision, lors de la visite que lui rendirent le Premier ministre et le chef d'état-major de l'ANP " ne sont pas pour convaincre de la capacité du président de la République à gérer le pays et prendre les décisions ". " Les images du président montrées à la télé ne doivent pas faire passer sous silence un bulletin sur la sa santé qui reste la seule preuve attestant de sa capacité ou incapacité à gouverner ". Poursuivant son argumentation, il rappellera que lorsque le président de la République était malade, il y a quelques années, et se trouvait au palais d'El Mouradia, "nous n'avions rien dit, mais cette fois-ci la situation est différente, le président se trouve dans un autre pays que le sien, nous sommes en droit (parti et peuple) d'avoir des détails sur son état de santé ", tranche-t-il. " Assez de mépris pour le peuple ", conclura l'orateur en rappelant que ce genre de problème aurait pu ne pas se poser si on avait associé le peuple à l'élaboration des constitutions qu'a vue l'Algérie depuis son indépendance. Pour Touati, "le peuple a toujours été écarté et c'est seulement à l'élite au pouvoir, constate t-il, que revenait le droit de décider de ce que doit être notre pays". En ce qui concerne les activités du parti, le président du FNA se positionne pour les prochaines présidentielles de 2014. Touati indiquera que son parti est en passe de préparer un programme sur lequel, il lancera sa campagne électorale. Mais d'ores et déjà, le parti de Moussa Touati appelle à la dissolution de toutes les assemblées élues qui sont, selon lui, issues de fraudes.