![]() ![]() ![]() ![]() Les perturbations constatées au niveau de plusieurs wilayas de l'ouest du
pays en matière d'approvisionnement en carburant ont touché depuis une semaine
la wilaya d'Oran.
Depuis deux jours, plusieurs stations-service sont à sec. Des hallabas, ne pouvant faire leurs pleins dans les régions frontalières sont venus jusqu'à Oran, comme en témoigne le gérant d'une station-service située près de Gdyel sur la nationale 11. Notre interlocuteur précise que depuis le début de cette tension qui remonte à samedi passé, les explications avancées au centre de distribution de Naftal à Arzew ne sont pas convaincantes. Si au départ les responsables de ce centre ont mis en avant l'importante demande exprimée et qui dépasserait l'offre, depuis deux jours ils renvoient ces fluctuations à un manque de moyens de transport. Notre interlocuteur souligne que pour une commande de 30 000 litres, seuls 15. 000 sont livrés sachant que pour une station située sur un axe routier aussi important, cette quantité est distribuée en l'espace de quelques heures. La même source ajoute que si au début, seul le gasoil était livré à petites quantités, depuis deux jours, cette perturbation touche aussi bien l'essence super que le sans-plomb. A Oran ville, plusieurs stations urbaines étaient prises d'assaut aussi bien par des automobilistes de la wilaya que d'autres en provenance de wilayas limitrophes. Les automobilistes estiment à l'unanimité que le phénomène des hallabas prend de l'ampleur. Et ces derniers sont prêts à faire des centaines de kilomètres pour s'approvisionner notamment en gasoil qui fait l'objet d'un trafic transfrontalier de premier ordre. A Tlemcen, le phénomène a pris des proportions alarmantes au point où des citoyens exaspérés par cette hémorragie du carburant qui bloque toute la région et déborde sur les wilayas environnantes d'Oran, Sidi Bel-Abbès et Aïn Temouchent, organisent en signe de protestation, aujourd'hui, une marche en direction du siège de la wilaya, devant lequel sera observé un sit-in. Un appel (stop à la mafia de l'essence) circulant sur «Facebook» fait état de la nécessité de se mobiliser pour «secouer» les autorités locales pour en finir avec le diktat des hallabas. «L'image de Tlemcen est altérée, l'économie paralysée et une mafia organisée s'est constituée. Si rien n'est fait, il sera trop tard et tous les scénarios peuvent se produire. Création de bandes armées, situations de chaos ....», note l'appel sur Facebook. Ainsi, pendant ce week-end, nombre de véhicules était immobilisés, faute de carburant. Même les stations-service des petites localités n'échappent pas à cette razzia. Les citoyens qui montent au créneau et menacent de sortir, aujourd'hui, dans la rue veulent tirer la sonnette d'alarme. Ils ne peuvent plus supporter la présence des trafiquants de carburant, qui assiègent les pompes d'essence. Avec l'ouverture du tronçon de l'autoroute Est-Ouest reliant Maghnia à Tlemcen (25 minutes de route), les «hallabas» siphonnent une bonne partie du carburant des stations d'essence pour le revendre au Maroc. L'activité se fait au grand jour. BAGARRES, INSULTES? Toutes les stations-service publiques et privées de Tlemcen, Mansourah, Chetouane, Hennaya, Remchi, sabra, Bensekrane, Ouled Mimoun, Sebdou, Ghazaouet, Nedroma, Souahlia, Maghnia, Bab El-Assa, Béni Boussaid et Sidi Medjahed sont quotidiennement assiégées par des milliers de «hallabas» dont la plupart sont venus des quatre coins de la wilaya, de l'intérieur même du pays, mais surtout de la bande frontalière et cela ne semble inquiéter personne. «Cette activité illégale a pris de l'ampleur au point que toute circulation automobile est devenue impossible. Pire encore, on assiste également à des «guerres» d'emplacement dans la chaîne au niveau des stations-service entre des trafiquants d'un autre temps. Les automobilistes et les propriétaires de stations d'essence ne cessent de se plaindre. «Bagarres et insultes sont au rendez-vous durant toute la journée», nous dira un pompiste de Koudia. Et d'ajouter : «Ne parlons pas des manœuvres dangereuses effectuées par les hallabas au niveau de cette station-essence. Tous les jours, des accidents parfois mortels sont enregistrés sur la RN 22 qui dessert un trafic important de véhicules venant de ou vers Tlemcen». En effet, les sorties et entrées de cette station-essence constituent des points dangereux aux nombreux automobilistes fréquentant la RN 22. Dans cette situation, il serait ridicule de parler de saison estivale dans la wilaya de Tlemcen quand le simple citoyen est contraint de mettre sa voiture sur cale. «Ces hallabas ont tout raflé, il n'y a pas une goutte de carburant. C'est inadmissible !», se lamentera un enseignant de Tlemcen, rencontré dans une station-essence de Mansourah. Aujourd'hui, cette question taraude l'esprit de tous les Tlemcéniens qui sont branchés sur les vacances. Les responsables concernés réagiront-ils, cette fois-ci, avec fermeté ? |
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