![]() ![]() ![]() ![]() Dernièrement, à la
mosquée Ali Ibnou Talib de Chetouane, sitôt la prière du maghreb accomplie, un
homme (quadragénaire) se lève au milieu des fidèles en lançant: «Mes frères, je
suis un réfugié syrien, j'ai besoin de votre aide, Dieu vous récompensera».
Avant de quitter la salle de prière pour attendre à la sortie les potentiels bienfaiteurs. En guise de faire-valoir (ou d'alibi), il «décline» bien en vue sa carte d'identité et son passeport. Un jeune, son neveu selon lui, l'accompagnait dans cette quête de dons (en espèces). «Je suis hébergé avec ma famille chez une famille tlemcénienne qui nous a offert l'hospitalité», nous apprendra-t-il. Ce réfugié, fonctionnaire de son état, serait recherché (wanted) ainsi que son neveu qui est considéré comme insoumis (objecteur de conscience) par rapport au service militaire. Cette famille syrienne en détresse, originaire de la ville rebelle d'Idlib, en exil forcé à cause de la répression du régime de Assad, attend l'octroi d'un visa pour passer en Europe, selon le père. Des familles sont installées dans des hôtels (Belkaïd de R'bat, El Mansour de Mawqaf). Par ailleurs, des interpellations de ressortissants syriens en situation irrégulière (immigration clandestine) sont signalées à Tlemcen, entre autres. Il est utile de rappeler que les Syriens sont connus pour être des puisatiers chevronnés, une activité très prisée par les agriculteurs. Certains s'adonnent au fonçage illicite de puits (bain maure). A contrario, des Syriens mariés à des Tlemcéniennes (dont certains ont acquis la nationalité algérienne) sont établis dans la cité des Zianides où ils exercent comme pâtissier, restaurateur ou musicien. Il faut dire que les relations entre Tlemcen et Damas revêtent un caractère affectif et culturel particulier depuis l'exil de l'Emir Abdelkader en Syrie en 1854 et la légendaire hidjra des Tlemcéniens au pays du Cham en 1911. Par ailleurs, à Tlemcen, plusieurs vendeurs à la sauvette africains proposant colifichets, colliers, bracelets, parfums, arômes, entre autres, sont installés depuis quelques années au niveau du boulevard Gaouar Hocine (Bab Sidi Boumediene-Rhiba) et de la rue de la Paix non loin du marché couvert (Tafrata-Blass). Dernièrement, ce sont des familles nigériennes et maliennes qui ont élu domicile au niveau de la gare routière de la Metchkana (Bab El Djiad). Il faut signaler dans ce contexte que plus d'un millier de Subsahariens, dont des femmes et des enfants, élisent domicile sur les berges de l'oued Jorgi, à Maghnia. D'après les chiffres de la DGSN, la wilaya de Tlemcen, frontalière du Maroc, a enregistré en 2012 le plus grand nombre d'arrestations pour immigration clandestine avec 721 cas enregistrés, dépassant, pour la première fois, Tamanrasset qui a toujours été en tête du classement des wilayas les plus touchées par le phénomène. Près du tiers des personnes arrêtées sont des Marocains. Douze maliens ont été secourus récemment au large des côtes de la ville de Ghazaouet par les gardes-côtes de la marine nationale après que leur embarcation de fortune est tombée en panne en haute mer; les immigrants maliens seraient entrés clandestinement en Algérie à partir du Maroc. A noter enfin que le 20 juin de chaque année est célébrée la Journée mondiale des réfugiés, à l'initiative conjointe de l'UNESCO et du HCR. |
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