Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Carteaux : Le cri de 15 familles sinistrées

par Houari Barti

Une quinzaine de familles habitant un immeuble menaçant ruine, situé au n°12, rue Chogri Djilali (ex- Ernest Meissonnier), dans le vieux quartier de Carteaux, ont lancé un nouveau cri de détresse à l'adresse des autorités locales. Un appel destiné en premier lieu au wali d'Oran, M. Abdelmalek Boudiaf, appelé à user de toutes ses prérogatives pour les prémunir contre l'extrême danger qui les guette depuis l'effondrement partiel qui a touché leur bâtisse en date du 28 mai dernier. Un effondrement, le deuxième en moins d'une semaine, qui a nécessité l'intervention des éléments de la Protection civile «qui ont dû utiliser un camion à nacelle pour faire évacuer les occupants, tellement le site est dégradé», affirme-t-on. Tous les rapports établis, aussi bien par la Protection civile et les services techniques du secteur urbain Es-Seddikia que par le CTC, sont unanimes à souligner le caractère «dangereux de la bâtisse» qui «menace de s'effondrer à tout moment». Un rapport établi par un expert agréé et assermenté en date du 20 mai dernier qualifie pour sa part cet immeuble d'«extrêmement dangereux pour ses occupants car pouvant s'effondrer totalement, à tout moment». Pour les 15 familles occupant cette bâtisse, et «en dépit de la connaissance parfaite des services techniques de la commune et de la daïra d'Oran de la situation de notre immeuble, rien n'est fait à ce jour. On attend toujours une oreille attentive et surtout des responsables qui agissent avant qu'il n'y ait une véritable catastrophe». Les dégâts causés à certains logements sont tellement importants qu'ils sont carrément inhabitables. Des familles ont préféré déposer leurs effets personnels dans le patio à l'intérieur de l'immeuble. D'autres ont carrément fui la bâtisse pour trouver momentanément refuge chez des proches dans l'espoir d'être relogées rapidement eu égard à l'urgence de leur situation. Mais après presque un mois d'errance, rien n'est fait. Et l'approche du mois sacré complique davantage une situation déjà trop pénible à supporter pour ces familles qui, malgré leur détresse, disent-elles, ont «toujours refusé de squatter la voie publique et d'ériger des tentes de fortune». «Je préfère mourir avec ma dignité sous les décombres de ma maison que de dresser une tente dans la rue», nous confie un occupant septuagénaire de l'immeuble.