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![]() ![]() ![]() ![]() Le conflit qui vient de mettre aux prises
les partenaires sociaux de la laiterie Numidia de Chaabersas, à savoir la
direction de l'unité d'une part, la section syndicale et les instances locales
de l'UGTA de l'autre, était bien dans l'air depuis pas mal de temps déjà. Pour
être plus précis, les prémices de ce conflit sont apparues le 19 juillet
dernier lorsque le directeur de cette unité de production de lait et ses
dérivés qui alimente la capitale de l'Est et une bonne partie de la région
constantinoise avait pris l'initiative d'organiser une assemblée générale des
travailleurs de l'unité sans en référer à l'union territoriale Ouest compétente
en la matière et en présence d'un huissier de justice. Au cours de cette réunion,
trois ouvriers, censés représenter le collectif des travailleurs, ont été
désignés et avec lesquels la direction de l'unité a engagé aussitôt des
négociations qui ont abouti à une révision partielle de la convention
collective pour supprimer le troisième alinéa de l'article 2 relatif aux
conditions de sortie en retraite des travailleurs.
C'est du moins ce qui ressort d'un document appelé «accord collectif» signé le 9 août dernier entre les parties engagées, à savoir le directeur général de l'unité, les trois travailleurs indiqués et avalisé par l'inspection du travail, dont nous détenons une copie. «Ce travail fractionnel mené en dehors de toutes les lois par le directeur de l'unité, lequel vise manifestement à diviser les travailleurs de l'unité et imposer des hommes à sa solde, ne passera pas», a affirmé hier le secrétaire général de l'union territoriale Ouest M. Arafa Abdelouahab, en nous remettant la copie d'un rapport qu'il a adressé la veille au secrétaire général de l'UGTA, avec des copies au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, au directeur général du groupe Giplait, à la fédération de l'agro-alimentaire et au wali de Constantine pour les informer du danger qui pèse sur la stabilité de cette unité de production, «situation, ajoute-t-il, que vient de créer son directeur de l'unité par ses agissements irréfléchis et irresponsables». Selon M. Arafa, la section syndicale régulièrement élue ne cesse de lui adresser des rapports alarmants sur l'état d'esprit des travailleurs de l'unité qui veulent en découdre. «Nous avons appelé au calme et à la pondération, mais il est impossible de contenir plus longtemps la colère des travailleurs et nous craignons que la situation dérape et n'aboutisse à des confrontations, ou à la limite à la grève». Contacté hier, M. Halimi, le directeur de l'unité, a expliqué que les mesures qu'il avait prises étaient dictées par les événements. Selon lui, le problème est né du protocole signé entre le secrétaire général de la section syndicale et son prédécesseur qui occupait le poste par intérim, lequel autant que son vis-à-vis étaient concernés par la retraite. Le groupe Giplait a eu vent des termes de ce protocole qui porte gravement atteinte aux intérêts de l'unité. «Le commissaire aux comptes, dans son rapport établi au mois de mai dernier, explique M. Halimi, a d'ailleurs bien signalé que si cet accord venait à être appliqué, il provoquerait un grave déséquilibre sur les finances de l'unité. En tant que nouveau DG, je me suis trouvé dans l'obligation de répondre aux injonctions du groupe Giplait et je me suis réuni avec le secrétaire général de la section syndicale M. Benzaoui et nous avons convenu de prendre la meilleure cotation au niveau des quatre filiales (Batna, Sétif, Annaba et Constantine) et c'est celle de Annaba qui a été retenue. Ensuite, le représentant des travailleurs a fait une assemblée générale du collectif et la section syndicale a été reconduite. Ce qui a déplu à la majorité des travailleurs qui ont saisi le secrétaire général de wilaya M. Mehdi Abdelkader. Ce dernier a reconnu les irrégularités intervenues dans la réélection de la section syndicale et a déclaré celle-ci illégitime. Je me suis donc trouvé sans partenaire social dûment mandaté. J'ai dû donc parer au plus pressé en organisant l'assemblée générale du 19 juillet pour débloquer le dossier des retraites et conserver les intérêts économiques de l'unité». |
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