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Les pollueurs

par Ali Brahimi

Chez nous, les privilégiés se soucient comme de l'an quarante des préoccupations du reste de la population en train d'endurer, en toutes saisons, la cherté de la vie, les aléas du climat et des pollutions en tous genres.

En revanche, les gouvernants et les favorisés, chez quelques pays arabes, n'hésitent nullement de polluer l'activité politique en instaurant une ambiance de suspicions au sein des peuples ainsi qu'entre les partis d'opposition, en grande partie, a la solde de qui sait tirer les ficelles. A l'image des marionnettes.

Par contre, chez les Etats développés, les désirs exprimés, par les citoyens et citoyennes fidèlement représentés par des partis d'opposition structurés sur des bases solides et renforcés par des élites possédant réellement le rôle du contre pouvoir politico-économique et qui sont effectivement respectés par les gouvernements qui, de leur part, les inscrivent en tant qu'indicateurs de bien-être des populations, d'hygiène de vie et de vivacité sociale, du nombre des lieux de loisirs et détentes dans un environnement purifié , ainsi que d'autres indicateurs liés a la liberté de manifester et du savoir revendiquer démocratiquement les droits et d'assumer leurs devoirs

Chez-nous, les indicateurs du suivi de l'évolution de la population et de l'entretien des espaces dont, à titre d'exemple, celui des forêts, sont conçus selon des enquêtes biaisées et l'entremêlement des responsabilités. Parmi ces indicateurs nous citons celui des causes d'incendies et la solidité des corrections torrentielles, en milieu rupestre, ainsi que la régénération de la flore et la faune et, ceux des travaux d'infrastructures liés à la vie citadine et rurale.

Au sujet des foyers d'incendies, dans le milieu forestier, ainsi que les travaux de correction torrentielle (cause des risques d'inondations), les indicateurs se limitent au ?.nombre de murets construits et celui d'Ha parcourus par le feu ravageant, chaque année, plusieurs milliers d'hectares de maquis voire des arbres forestiers centenaires (cédraies, pinèdes, palmeraies..) sans compter les autres conséquences néfastes notamment auprès des terroirs inondés et désertés pour leur plupart ainsi que la dégradation des écosystèmes, depuis longtemps, et les microclimats autrefois îlots verdoyants offrant d'agréables espaces de loisirs et une Agriculture, particulièrement maraîchère, vivrière et biologique.

Donc, ils ont été a la merci des pollueurs sans foi ni loi puisqu'ils s'octroient facilement les contrats de plantation et d'aménagement, de ces espaces, se chiffrant a plusieurs milliards de dinars, en ce qui concerne les travaux agricoles et forestiers, et autant en dollars pour les infrastructures routières d'hydraulique et d'habitats?réalisées par des entreprises étrangères qui se préoccupent guère de la topographie des lieux (risques d'inondation) encore moins des pollutions liées a l'environnement, car insuffisamment cerné au départ. Cependant, les quelques impacts obtenus sont considérés à tort comme des acquis personnels. En cas de retard des réalisations, la faute incombe au maillon faible du processus.    C'est-à-dire aux jeunes cadres Algériens y compris des ministres, pollués par la politique.

En vérité cela relève du mauvais entretien des ouvrages, après leur réalisation, considéré à tort, dans le subconscient collectif de beaucoup de gens, dépendent uniquement de l'Etat. En d'autres termes, le beylik (le gouvernement, l'indéfini).., et, donc, c'est a lui d'assurer la moindre maintenance.

A ce propos, durant le week-end de la semaine écoulée, un PAPC d'une agglomération au centre du pays, a été contacté par la population, embourbée a la suite des récentes pluies, afin qu'il vienne s'enquérir de leur situation. Il a répondu par téléphone, en riant selon les citoyens interviewés par une chaîne télévisuelle, en les termes suivants: Débrouillez-vous, ce n'est pas mon affaire.

Pourtant, les élus ont une grande part de responsabilité, de l'APC a l'APN, dans l'aménagement et l'entretien de ces infrastructures notamment inondables, a la moindre pluie, car hâtivement conçus et injustement attribués a des entrepreneurs corrompus et donc pollueurs d'où les retards d'exécution et donc des réévaluations incessantes. Sans compter leurs conséquences par la suite.

A titres d'exemples, des lycées, collèges et écoles primaires, sont en « voie de construction » depuis plus d'une décennie ! Selon les responsables du département concerné, le nombre d'élèves par classe a largement dépassé le seuil du l'intolérable. Ce qui est plus condamnable, c'est l'entassement excessif de la manne financière que le pays posséderait et en même temps, le manque d'imagination afin de l'investir dans les projets viables et structurants au profit des générations actuelles et d'avenir.

A propos de l'avenir, actuellement une grande partie de la population, notamment a faible revenu, endure les affres de la cherté des différents produis de consommation, malgré l'augmentation des salaires qui ont paradoxalement fait augmenter encore plus les prix et subséquemment la spirale de l'inflation conjuguée a l'abondance des produits notamment importés et, donc, les revenus ne suffisent plus a combler les besoins des gens d'aujourd'hui. Qu'en est-il des besoins de ceux d'avenir ?

Pour le moment, des couches sociales, peu nombreuses, vivent aisément voire jettent l'argent par les fenêtres et les produits alimentaires dans les poubelles, éventrées, ensuite les décharges sauvages incinérées en toutes saisons polluant ainsi l'atmosphère des villes tentaculaires aux multiples besoins incompressibles d'où la nécessité d'imagine de nouvelles sources financières susceptibles d'aérer les finances publiques en proie a des pollueurs internes et externes.

Les reformes politiques ne servent a rien, si celles économiques sont boiteuses, conjoncturelles, ajournées Le pire qui peur arriver a un système de gouvernance politico économique, c'est d'aller du provisoire a un autre, d'avoir les yeux rivés sur les fluctuations de prix d'une seule richesse exportée générant d'importantes devises avalées, a tort et a travers, dans des projets de prestiges. Le pire :

Un haut dirigeant disait un jour, à juste titre, qu'on est en train de siroter notre seule richesse : les hydrocarbures. En plus, ils polluent l'effort et l'imagination des gouvernants et les élites. Un cadre de l'Etat avait mis en évidence que le pays exporte la richesse (le pétrole et le savoir des cadres) et importe la pauvreté (la non maîtrise du savoir et le compter sur l'autre) qui certainement pollue davantage et sournoisement les équilibres sociaux, politiques et économiques voire culturels.

Entre-temps, les gens n'accordent aucune importance a ces réflexions pertinentes du fait qu'ils s'intéressent davantage au présent (car sciemment conditionnés a l'immédiateté) et aux augmentations des salaires qui, a défaut de contrepartie en termes de production nationale suffisante et performante, servent d'acheter, d'une certaine façon, la pollution a l'exemple des prêts-à-porter usagés ( friperies) aux multiples risques de maladies car pleins de larves d'insectes et de moisissures nuisibles a la santé des enfants et adultes ainsi que des produits alimentaires frelatés importés en devises, de surcroit, générées par les exportations d'hydrocarbures Un cycle insensé voire infernal !

D'importants faits d'actualité, dont personne ne pourrait passer sous silence, du fait de leur acuité envergure internationale et des atrocités commises quotidiennement, ne cessent de polariser l'attention de tous les observateurs. Il s'agit des événements en Syrie Selon les récentes déclarations du régime, le combat qu'il mène est d'une importance planétaire voire existentielle (ouajdania) pour l'ensemble des peuples de la région et ailleurs : (Harb kaounia). En fait, l'habituelle musique qui, à force de répétions, est devenu exaspérante puisque monocorde En plus, il ajoute que les désertions, des hauts cadres militaires et politiques, ce n'est qu'hygiène ! Alors, le mystérieux attentat a l'explosif, qui a tué l'un de ses proches et des membres influents du régime, les centaines de milles tués, exilés, des milliers d'emprisonnés?, ce n'est qu'une purification de l'âme : tathir errouh ?. En outre, se plier aux injonctions de l'extérieur et risquer la vie de ses proches, a des fins personnelles, cela dénote du caractère de la dictature (moi sinon le déluge pour tous) en général et de ce régime en particulier Ainsi, des puissances mondiales, a force de chouchouter et prennent la défense des dirigeants immatures, provoquent des désastres, en tous genres, dont ils mesurent à la légère les conséquences. L'une de ces puissances, tutélaire du régime Syrien, a mis en garde ses opposants de déposer les armes et d'agiter le drapeau blanc avant tout dialogue avec le régime Syrien. Pourtant, l'Histoire des révoltions dans le monde, n'a jamais fait mention de ce genre de situation pour la simple raison que la révolution ne rebrousse jamais le chemin parcouru. Au grand jamais.

Au vu du comportement de n'importe quel dictateur, observé au coirs de l'Histoire, il ressort qu'il a l'air de faire le vide autour de lui et de se poser ce postulat absurde et alarmant et, en même temps, machiavélique : Afin de dominer les peuples, il serait utile de savoir le niveau de leur état d'esprit, face aux problèmes, et les manier a partir de leur prédisposition aux actions extraordinaires de telle façon a les dérouter davantage. A l'image d'un troupeau de moutons mené par un bouc dans un bosquet de jujubier (Sedra) afin que ces animaux dociles et suivistes laissent la moitie de leurs toisons accrochées aux branchages d'épines ! En effet, le caprin a des poils et donc non concerné par les aiguillons. A moins d'un coup de?bélier.

Souvenons-nous, qu'à propos des couches sociales démunies Syriennes et d'ailleurs, elles ont sincèrement sympathise, à l'égard du défunt président Saddam Hussein, pendant les deux guerres du Golfe. A l'époque, cela a provoqué l'ire voire la jalousie de son semblable Syrien lequel a participé a la guerre contre le régime Irakien qui a fait exploser les puits de pétrole polluant le croissant fertile.

En fait, la réaction normale de la dictature face au danger : le feu sur moi y compris mes proches et les amis.

A l'image, également, de celle Syrienne qui ne ferait pas exception a la règle d'or de ses semblables : mettre en jeu les intérêts voire la vie d'autrui. Une pollution envahissante !