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![]() ![]() ![]() Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : La réforme entravée fait les révolutions
par Salim Rabia ![]() Les agences de notation n'aiment pas la
démocratie ? La question a été ouvertement posée après l'empressement de deux
grandes agences de notation internationale à faire baisser la note de la
Tunisie. Un comble quand même pour des agences qui ne cessaient de prodiguer
des bonnes notes à la Tunisie de Ben Ali et n'ont pas vu la révolution qui
couvait dans le pays profond? Des experts indépendants le soulignent, ces
réactions donnent une idée de l'idéologie de ces agences, elles ne rendent
compte pas de la réalité de l'économie tunisienne et encore moins de ses
perspectives. Prometteuses, affirment les experts de NSE, car libérés du joug
d'un pouvoir prédateur. Bonne note donc pour la Tunisie alors que partout
ailleurs au Maghreb, les choses stagnent ou régressent. Alors que l'Egypte
montre à son tour que les réformes politiques entravées ou systématiquement
différées préparent les révolutions, à Alger un discours surprenant cherche à
faire croire que les Algériens ont des problèmes qui n'ont rien de politique.
Décodage clair et inquiétant : on est bien comme ça, pas besoin de changer.
Comme si les évènements en cours ne démontrent pas qu'un régime autoritaire
n'est pas un gage de stabilité éternelle et encore moins un facteur de
développement économique et social harmonieux ! Certaines bonnes âmes, au
pouvoir ou dans la périphérie, ne cessent de le dire : l'Algérie n'est pas
l'Egypte. Comment leur expliquer qu'il y a encore quelques jours des
responsables égyptiens qui se sentaient aussi durables que les pyramides
claironnaient que l'Egypte n'est pas la Tunisie. Le régime égyptien essaye
maintenant de contenir une révolution en concédant des réformes politiques, de
bon sens, qu'il a constamment refusées. Oui, il ne faut pas croire les agences
de notation. Elles se trompent souvent à cause de leurs œillères. Les sociétés,
bloquées dans leur mouvement, finissent par faire tomber les digues. Les réformes
politiques, la démocratie et l'Etat de droit, permettent de faire l'économie
d'une révolution. Ou d'un désordre. La stabilité est dynamique ou elle n'est
pas.
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