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Sit-in des hospitalo-universitaires

par A.Mallem

Hier matin, à l'intérieur du CHU de Constantine et durant une heure, une centaine d'hospitalo-universitaires ont tenu un sit-in de protestation contre ce qu'ils ont appelé «les agissements et l'escalade administrative du doyen de la faculté de médecine de Constantine », en brandissant des slogans appelant à la démission du doyen de la faculté de médecine et à la solidarité avec quatre de leurs confrères suspendus. «C'est un rassemblement pour dénoncer la politique d'escalade et de harcèlement, lancée contre nous par le doyen de la faculté de médecine, disent-ils. Ce monsieur a pris dernièrement des mesures de rétorsion contre quatre de nos confrères en les sanctionnant pour le motif d'absences irrégulières, alors qu'ils avaient déposé régulièrement leurs demandes de congé scientifique, et en prononçant une décision de cessation de paiement contre l'un d'eux.

 Mais, en réalité, il reproche à ces derniers d'avoir refusé d'assurer les contrôles en observant la grève que nous avions déclenchée le 16 mai dernier », expliquent des représentants des deux syndicats, les docteurs Gaci Ahmed du SNPDSM (professeurs et docents) et Nouri Nassim du SNMASM (Maîtres assistants).

 Selon nos interlocuteurs, à la suite de cette grève, « le doyen de la faculté de médecine aurait improvisé des simulacres de contrôle à tous les niveaux et intimidé des responsables pour les superviser sous la surveillance des travailleurs de la faculté.

 Cette manière d'agir, non conforme à la réglementation parce que cette tâche incombe aux maîtres assistants et aux enseignants, n'a pas manqué de provoquer le courroux des organisations estudiantines implantées dans la faculté, comme l'UGEL, qui a réagi en rédigeant, à l'intention du doyen, une pétition signée par trois cents étudiants en médecine dans laquelle ils affirment «refuser catégoriquement de faire les contrôles si l'ensemble des conditions nécessaires à leur tenue ne sont pas réunies» et en envoyant une copie de cette pétition aux plus hautes autorités du pays, document qui a été exhibé par nos interlocuteurs. Un autre objectif de ce sit-in, ont-ils avoué, est d'interpeller le rectorat de l'université Mentouri et le ministère de tutelle au sujet du dossier qui lui à été adressé sur ce doyen contre lequel, selon leur déclaration, l'ensemble de la communauté hospitalo-universitaire s'oppose toujours à sa nomination à la tête de cette faculté et demande son départ. Nous avons décidé, déclarent-ils, qu'à partir du 8 juin prochain, il y aura arrêt total des cours et des corrections.

 Ce durcissement de notre position sera appliqué jusqu'au départ définitif du doyen de la faculté de médecine », ont déclaré, hier, des représentants des deux syndicats nationaux, celui des professeurs et docents des sciences médicales et celui des maîtres assistants des sciences médicales.

 Ces derniers ont précisé «que cette décision a été votée en assemblée générale conjointe qui a réuni les membres de leurs organisations en présence des représentants des organisations estudiantines, l'UGEL et l'UNEA.» Contacté, le doyen de la faculté de médecine, le professeur Aidaoui, a répondu «qu'il n'y a eu aucune rétention de salaire, sauf pour un enseignant qui s'est mis en situation d'absence irrégulière en abandonnant les cours. Donc, par mesure conservatoire, son salaire a été bloqué en attendant son retour de l'étranger et les explications qu'il devra donner. Quant à ma relève du poste de doyen, j'ai été désigné par un arrêté ministériel et ne le quitterait que par la même procédure ».