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Les huiles usagées jetées sans traitement

par A. El-Abci

340 tonnes d'huiles usagées par an, représentant des déchets spéciaux particulièrement dangereux pour l'homme, constituent le résultat de l'activité des 101 stations-lavage existant au niveau de la wilaya de Constantine, dont 74% sont munies de déshuileurs (séparateurs d'hydrocarbures), alors que le reste soit 26%, soit près d'une station sur trois, par contre, les déversent dans la nature, sans traitement préalable et au préjudice de la santé du citoyen.

Les contrôles ont touché en 2008 pas moins de 30 établissements, et se sont soldés par la fermeture de huit stations, pour non-conformité aux règles en vigueur dans le domaine et six autres mises en demeure.

C'est ce qu'a fait savoir M. Khebbazi Mustapha, ingénieur à la direction de l'Environnement de la wilaya, qui, avec l'association pour la protection de l'environnement et de la nature (APNE) de Constantine, ont organisé, hier au centre culturel Ben Badis, une manifestation traitant de l'impact de la pollution des déchets spéciaux (solides, liquides ou gazeux) des activités industrielles.

Une manifestation placée sous le slogan «Votre planète a besoin de vous. Tous unis contre le changement climatique».

Le bilan fait ressortir également les effets qui provoquent des dommages à l'environnement, dans les activités des trois zones industrielles et 16 zones d'activité que compte la wilaya de par leurs rejets polluants dans l'air, l'eau et le sol. L'industrie mécanique se taille la part du lion dans ces atteintes à l'environnement.

Le conférencier fait état de 729 tonnes de déchets spéciaux, produits par ce secteur de la mécanique, suivi par celui de la pharmacie, les imprimeries, etc. Et de poursuivre «si pour ce qui est de la pollution atmosphérique, il existe des solutions comme pour la cimenterie de Hamma Bouziane qui va installer des filtres d'épuration en ce mois de juillet 2009, pour les industries mécaniques la solution se résume en le stockage dans des endroits appropriés, de préférence par enfouissement.» Et de préciser que «plus de 50% des entreprises du secteur concernées n'en disposent pas et recourent au simple stockage dans des fûts entreposés à l'air libre.» Il ajoute en soulignant que «c'est dans le but d'inciter ces dernières à installer des centres d'enfouissement conformes à la réglementation que des taxes ont été instituées», dont la plus connue est la fameuse «taxe d'incitation», qui vise à pousser les entreprises du secteur de la mécanique, à fort degré de pollution et d'atteinte à l'environnement, et dont le montant annuel se situe à hauteur de un million et demi de centimes, d'envisager la création de centres d'enfouissement. Dans ce cadre, les complexes de la zone de Aïn Smara sont pour la plupart concernés.