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![]() ![]() ![]() ![]() Le ver est dans
le fruit. Le mal est dans le ver. L'actualité se bouscule devant la flambée des
prix, les audiences présidentielles et la cacophonie des nouvelles dispositions
du commerce extérieur.
Que dire, d'une situation qui ne permet en apparence à aucun d'afficher un quelconque optimisme face aux incertitudes qui, elles, s'affichent en toute clarté sur l'écran visuel du citoyen ? La ménagère ne pourrait savoir si, demain, l'eau se débitera ou non du robinet encore moins les gestionnaires de cette même source hydraulique, l'on ne saurait si le gouvernement, constitué après tant de temps, fera ou non l'unanimité des grands décideurs et des petits gouvernés, comme personne n'aurait à être en mesure, de mesurer sans poids ni mesures, les mesures didactiques qui vont faciliter la vie de tous les jours et amoindrir leurs soucis quotidiens et éternels. Pourtant, l'encyclopédie volumineuse, dont se sont abreuvés tous les programmes gouvernementaux, ne tarit point d'euphémisme ou de notions fort pompeuses. Les auteurs de ces programmes doivent, à la lecture, être plus prophétiques pour les uns que Marx et Engels et plus visionnaires que Ricardo ou John Stewart Mil pour les autres. Ainsi, la théorie ignore les réalités et l'amère vérité tend difficilement à s'accaparer de la noblesse théorique. Nous retiendrons furtivement que celle dite « de la bonne gouvernance ». La définition qui lui en est greffée semble ne pas se situer dans un espace nettement défini. Ils devaient assurément viser l'Algérie, ses millions de personnes et autant de compétences. Une notion, belle soit elle, à la prononciation n'exprime en fait que ce que sa mise en oeuvre aurait à produire comme effets à l'égard de ceux qui sont les potentielles cibles. Le fait de vaciller, sans feuille de route d'un secteur vers un autre, d'amorcer sans reprise une relance économique ou de dialoguer sans parler n'est pas à même de faire naître, un tant soit peu, l'embryon d'une ordinaire gouvernance. Une alternance, qui vient donner en moyenne une fois par année un gouvernement neuf, n'est qu'un jeu de politique transitoire loin d'une action programmée de bienfaisance. Elle manifeste, par contre, une impasse sérieuse dans la résolution des failles mécaniques de fonctionnement du système. La bonne gouvernance ne peut se prévaloir d'une démonstration de force, d'un esprit vengeur ou d'un plantonat de service. Elle est d'abord un recul tactique par rapport aux causes l'ayant fait surgir, une grande sérénité et, enfin, une rupture dans l'organisation et la méthode des hommes et de la société. Un esprit construit à l'aide d'outils mécanographiques dont les propriétés de fichiers ne sont que la diablerie, la vulgarité et la malice ne peut s'adapter à peine de péter, hélas toute l'installation, dans un logiciel conçu pour un simple esprit humain qui sent et ressent le mal et la douleur de l'hérésie. Le bon sens et la sagesse demeurent un mode d'emploi à utiliser en vue d'éliminer le charisme politique, l'héroïsme administratif ou le sacrifice économique. Là, nous serions, avec un peu de baraka, aux rives de la bonne gouvernance. Comment ne plus rabâcher le dilemme de la « jouissance de l'autorité et la fuite de responsabilité », lorsque le droit redevient par la force de l'intrigue et de la cachotterie, une faveur à n'octroyer qu'à des docilités et des oreilles attentives ? En nul cas, la concession d'un poste viabilisé ou non, ou l'attribution d'une parcelle de pouvoir marginal ne peut se laisser balancer d'un droit à une faveur. La gestion étant en principe un droit garanti par les dispositions de la compétence, du professionnalisme et de l'intégrité serait en réalité, quant à sa jouissance effective soumise, loin d'une supériorité légale, à l'appréciation, d'hommes qui font de la gestion du pouvoir de proposition uniquement une affaire de proximité, d'intrusion ou d'affinités. La catastrophe dans la gestion des « compétences » nationales a atteint un niveau où l'on ne peut plus parler de mauvaise gestion mais d'une non gestion. Pure et dure. L'on se croirait en pleine guerre. Tout leur est urgent, immédiat et rapide. La stratégie adoptée s'éloigne de mois en mois et de plus en plus de cette démarche qui consiste, d'abord, dans une approche didactique d'écoute et de communication, puis de convivialité et de détente. Le vice, d'ailleurs que tout le monde connaît, caractérise toutes les nouvelles recrues à certaines commandes locales ou nationales. Chez nous, au lieu d'encourager le développement normal de la notion de droit et s'employer par tout moyen à assurer convenablement sa défense, l'on se goure une autre fois dans un acharnement têtu à convertir la fonction en une bienveillance intuite-personnae dont le seul objectif demeure ou l'inféodation ou l'adhésion impérative à un non-programme vidé et appauvri par ceux-là mêmes qui sont censé le servir et l'enrichir. Y compris celui du président de la République. Les scandales, comme des nominations légères vont inondé les étalages de notre noble fonction publique et politique en ce temps tellement pourri, que la résignation et la retraite d'office tendent à améliorer en douceur les soirées de fin de carrière de ceux qui oublient comment est fait le recrutement ou l'engagement dans les rangs d'Alger. Occupés à évaporer l'effet du séisme. Celui qui va venir ébranler les parois de la citadelle des hautes fonctions. Il n'existe pas de recettes miraculeuses pour faire en toute assurance le bien dans l'attribution de confiance qui est dévolue à un gestionnaire. Il saura à l'occasion se consacrer à son intuition. Il devra ne pas oublier que les clans, qui se font sur du précaire et de l'aléatoire, se déferont sur le même principe. C'est de la physique naturelle. Une action entraîne une réaction à la mesure de la nature et de la force de la première. En somme, le pays, par la grâce d'incontestables esprits survivra à la gestion du coup par coup, du coup de gueule et de l'à peu près. Sans ça, la divagation qui ronge en secret les procédés d'attribution de postes et de responsabilité sera une fureur en stand-by. Contenterons-nous, à défaut de gestionnaires alternatifs, de la gestion par l'usure et la rouille du temps ? Bio-dégradable. Le fruit s'auto-pourrira. |
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