Les Américains font l'éloge de
l'Emir Abdelkader en tant qu'homme de paix et de tolérance. C'est dans ce cadre
que l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, John Desrocher,
accompagné de son épouse, a assisté hier à une table ronde sur «l'Emir
Abdelkader et le dialogue interreligieux», organisée au centre Pierre Claverie.
Une occasion pour le représentant diplomatique des Etats-Unis d'exprimer la
volonté de son pays d'encourager le dialogue interreligieux et la liberté des
cultes. Un thème qu'il a développé lors de son intervention en déclarant que
«la liberté des religions est une liberté fondamentale pour les Etats-Unis,
inscrite dans notre Constitution et aussi dans la Constitution algérienne».
«Pour démontrer notre attachement à cette liberté, dira-t-il, notre secrétaire
d'Etat a réuni 1.000 militants et plus de 100 délégations diplomatiques lors de
la 2ème réunion ministérielle pour l'avancement de la liberté de religions
cette année à Washington». Evoquant l'Emir Abdelkader, M. John Desrocher a souligné que «l'Emir était un musulman, un
personnage historique incontournable dans l'histoire de l'Algérie mais aussi un
modèle de tolérance et d'humanisme, tout comme Monseigneur Claverie l'était».
Le parcours d'homme de paix et
de dialogue entre les religions a été bien détaillé par le président de la
fondation de l'Emir Abdelkader, section d'Oran, Dr Chamyl
Boutaleb, qui a parlé des trois actions
extraordinaires de l'Emir, un précurseur des droits humains, protecteur des
prisonniers de guerre et humaniste. Il a expliqué que «l'Emir a parlé des
droits humains avant la Convention de Genève. Il était le précurseur de la
Convention de Genève sur les prisonniers de guerre et initiateur du premier
dialogue islamo-chrétien. C'était un humaniste». Montrant cet attachement de
l'Emir à la paix, le conférencier a indiqué que l'Emir a dit : je ne suis pas
né pour être guerrier et si les chrétiens et les musulmans m'avaient écouté,
j'aurais fait d'eux des frères». Avant de clore son intervention, le président
de la fondation Emir Abdelkader a sollicité l'ambassadeur des Etats-Unis pour
effectuer des recherches sur l'originale de la lettre manuscrite du petit-fils
de l'Emir Abdelkader, Emir Khaled envoyée en 1919 au président des Etats-Unis
Wilson demandant l'indépendance de l'Algérie. Une lettre que la fondation
voudrait voir restituée à l'Algérie.