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Impressions de voyage en inde et au népal (Suite et fin)

par Kassa Houari

Le lendemain, arrivé à DAUSA, une petite ville sur la Route de AGRA. Visite d'un puit antique creusé en forme de pyramide inversée avec des escaliers pour descendre à pied, puiser l'eau. On a aussi vu un temple à serpents. Comme je l'ai déjà indiqué, en Inde les animaux sont respectés. Les singes se pavanent librement dans les villes et villages. Ils vivent avec les Indiens tout naturellement. J'ai vu une dame âgée, leur distribuer des bananes, un autre monsieur entouré d'une meute de chiens, leur offrir de la nourriture, de même pour les pigeons, il y'a des marchands qui vendent des graines pour les passants pour nourrir les nuées de volatils. Je vous laisse imaginer l'étendu de leur fiente dans les rues.

AGRA, ville célèbre pour Le TAJ MAHAL, classé par l'UNESCO, septième merveille du monde. Palais construit par les musulmans Mogholes, précisément par l'empereur SAHAJAN au 17 ème siècle pour sa bien-aimée MUMTAZ, morte en couche, après qu'elle lui ait donné 14 enfants. Ses descendant se disputant l'héritage et le titre d'empereur, celui qui devint empereur fini par enfermer son père, SHAH JAN dans un petit palais juste en face du TAJ MAHAL jusqu'à sa mort.

AGRA. 1,2million d'habitants. Ville musulmane et indouiste. L'empreinte de l'empereur moghol, Mohammed Akbar est partout. Palais, forts, mosquées sont calligraphiés de versets coraniques. Gravés sur du marbre blancs des façades, les calligraphiés reproduisent invariablement des versets coraniques partout. Ces palais, forts et mosquées font la fierté de l'Inde du nord.

J'ai passé presque la journée entière au palais Taj Mahal. On ne se lasse pas de découvrir et d'admirer la septième merveille du monde. Ce joyau architectural le mérite bien.Tout est bâtit avec du marbre blanc, une architecture absolument extraordinaire. Le monument fut construit en 1631. Les travaux avaient duré 20 ans. L'architecte était Ustad Ahmad Lahauri, d'origine persane.

Les touristes sont essentiellement indiens, il y a cependant quelques européens et chinois. Je n'ai vu aucun arabe.

Dans le vaste périmètre du Taj Mahal, les jardins luxuriants, ornés de fleurs de toutes les couleurs, se trouvent de magnifiques perroquets, perruches et paons déployant leurs ailes avec de longues plumes multicolores. On trouve aussi comme partout dans le pays des colonies entières de singes. Il y a même des antilopes. Curieusement aucune vache n'est en vadrouille ici en ville, peut-être la peur des Musulmans !

AGRA est traversée par le fleuve Yamuna. Ce fleuve est sale et puant. Certains pays européens et le Japon notamment financent les autorités pour nettoyer et rendre propre l'eau qui s'y coule, mais la pollution et la corruption sont telles que ce n'est pas pour demain que la propreté verra le jour dans le fleuve Yamuna .

Le plus grand problème en Inde est, selon moi, la propreté. J'ai rarement vu saleté aussi criante. Les rues, les trottoirs sont jonchés d'ordure de toutes sortes. En ville comme à la campagne, les nombreuses vaches en errance lâchent leurs déjections. Partout des bouses fumantes, il faut slalomer pour ne pas marcher dessus. Les singes sont partout, au sol, sur les trottoirs, sur les arbres, sur les toits. Les guenons portent leurs bébés sur le dos ou accrochés à leurs ventre comme les kangourous.

Beaucoup de gens que l'on rencontre en ville sont malades, édentés pourtant ils sont jeunes. Aucune couverture sociale, ni retraite. Chacun se débrouille comme il peut. Les cliniques, les hôpitaux privés font de la publicité pour vanter leurs performances. De même concernant le système éducatif, pratiquement que des écoles privées. On rencontre des kyrielles d'élèves en tenues de leurs écoles, de vrais petits soldats qui se chamaillent, braillent, comme tous les écoliers du monde.

Retour de AGRA vers DELHI. 8 heures du matin, sur une voie rapide nouvellement construite. 4 voies à péage. Panneaux d'indication de direction, panneau de limitation de vitesse, neufs. Habitués aux routes étroites et complétement déformées, les indiens en profitent pour faire de la vitesse. Ce qui engendre de nombreux accidents graves m'avait dit un indien que j'ai interrogé à ce sujet.Si vous êtes étranger et que vous êtes à proximité d'un accident, surtout déguerpissez car l'étranger est le coupable idéal, m'avait encore conseillé mon francophone d'indien.

L'inde possède principalement 2 constructeurs automobiles, TATA et MAHINDRA, le premier construit essentiellement des poids lourds et des cars, le second, des véhicules de tourisme . Quand à l'industrie des motocycles c'est HERO, je peux dire qu'en Inde il y a plus de motos que de voitures. J'ai vu un parking à motos impressionnant. Bien entendu les marques japonaises se taillent la part du lion dans le marché automobile indien. Quant aux marques françaises, elles brillent par leur absence.

Sur la route, juste à la sortie de AGRA, des étendues de champs de pommes de terre à perte de vue, bien que la nourriture de base en Inde soit le riz.

Retour à DELHI, ville des embouteillages et de la pollution.Après le déjeuner dans un restaurant chic où l'on sert invariablement le même plat midi et soir et tous les jours, on est allé faire du shoping dans un grand magasin de type Galeries Lafayette.Toutes les marques occidentales sont représentées. Vêtements, parfums, chaussures, produits cosmétiques, etc... Le coût des articles est quasiment divisé par deux par rapport aux prix pratiqués en Europe. Mais la pratique de la contrefaçon étant légale ici, on trouve le crocodile de Lacoste, la virgule de Nec, le golfeur de Marlboro classique, et Levis partout et sur toutes sortes d'articles dont on ne soupçonnait pas jusqu'ici l'existence.

A 200 mètres de ce centre commercial pour riches, on peut voire un énorme bidonville où s'entasse le petit peuple oublié depuis l'époque de Gandhi. Le contraste entier.

Mardi 31/10 : 9 h 45. Après le cauchemar des bouchons et des klaxons de Delhi, J'arrive à l'aéroport pour embarquement à Katmandou, Népal. Comme partout dans les aéroports du monde, la sécurité est à son maximum. Vérification de passeports, visa, fouille au corps, prise d'empreintes digitales, photographie de face, passage aux portiques de détection de métaux et autres, nous voilà embarqués pour Katmandou.

Je quitte l'Inde avec un pincement au cœur. 15 jours ne suffisent pas pour se faire une idée objective d'un sous-continent à multiples visages : religions, langues, traditions, castes et pourtant le tout forme une communauté nationale commune avec ses contradictions bien entendu. L'Inde est une démocratie. Il est vrai qu'il y a une multitude de partis politiques. Le parti au pouvoir actuel est le BJP (BaharatiyaJanata Party) présidé par Narendra Modi, un homme de l'extrême droite nationaliste indienne. Modi joue à monter les communautés les unes contre les autres. Des violences récurrentes ponctuent la vie quotidienne des musulmans, sikhs et indous. La démagogie de Modi va jusqu'à envisager d'exiger le retrait par l'UNESCO duclassement du Taj Mahal parmi les sept merveilles du monde. Motif : ce monument est construit par les conquérants musulmans et décoré par des versets coraniques. Il y a une multitude de partis politiques régionaux, ethniques, religieux. Ce qui fait de l'Inde la plus grande démocratie du monde, comme le dit et l'écrit souvent la presse occidentale.Mais cela n'empêche pas la corruption généralisée à tous les échelons du pays.

Un autre problème qui n'est pas prêt d'être résolu est la question des Castes. Il y a principalement cinq niveaux de castes. Au sommet de la pyramide il y a l'élite, la caste des Bhramins, suivie de la caste des Kshatryia, la caste de l'armée. Tout en bas de l'échelle il y a la caste des intouchables. Comme son nom l'indique c'est la caste la plus défavorisée.

Le Nepal

Mardi 31/10, une courte incursion de trois jours à Kathmandou. Ville mythiques des baba cools des années soixante-dix. Moi aussi j'ai rêvé de cette ville de l'Himalaya.

Le Népal compte environ 29 millions d'habitants d'après le recensement de 2016. Le pays est une République fédérale et multi-religieuse fondée dans la moitié du 18 ème siècle. Avant c'était une monarchie.

Concernant les croyances religieuses dans ce pays, l'indouisme représente plus de 80 % , suivi par le bouddhisme. Quant à l'Islam il est quasiment inexistant. C'est à croire que les moghols étaient comme les arabes d'Espagne qui n'ont pas pu aller au-delà de Poitiers pour conquérir l'ensemble de l'Hexagone. Les musulmans moghols se sont arrêtés au Rajasthan.

Katmandou est la capitale du pays avec son million d'habitants. Tout comme Delhi, cette ville est hyper polluée. Elle est traversée par un mini fleuve aussi sale et puant que le Gange indien. Extrêmement pollué à cause des rituels de crémation des défunts. J'ai assisté à ce rituel macabre où l'on brûle en public des corps extraits des ambulances. Après crémation on jette le tout dans le fleuve laissant le bûcher rougeoyant se consumer lentement. Mais ce n'est pas tout, le fleuve est considéré comme une décharge publique dans laquelle on déverse toutes sortes d'ordures.

Au Népal il existe une forte présence indienne. La monnaie du pays de Gandhi, la Roupie est acceptée comme si c'était la monnaie nationale. De même il existe aussi une forte communauté d'exilés tibétains avec leurs nombreux temples. On les distingue à leurs robes rouges ocre, se déplaçant généralement en groupe.

A Katmandou, il y a beaucoup de magasins de tissus bariolés. Étoffes de coton, de soie, de lin et de cachemire. On trouve aussi des tapis tissés mains par des villageois. J'ai visité un atelier de tissage de ces tapis. Le métier à tisser ressemble à s'y méprendre aux métiers à tisser de nos mères et sœurs. Mais ici c'est plus un métier d'homme que de femmes.

A 6 kilomètres de Katmandou, il y a une ville du nom de Patan où l'activité principale est l'artisanat du bronze : figurines, bijoux, cuillères, couteaux, sabres. Le bronze est partout mais aussi beaucoup de bijoutiers qui harcèlent le touriste. Tout comme Delhi, la circulation autos, motos, vélos et rikshaw est un cauchemar quotidien. Ici en revanche, les coups de klaxons sont interdits sauf cas d'urgence, donc nos oreilles sont moins agressées.

Les singes sont ici aussi sacrées. Ils envahissent les rues, des troupeaux entiers qui se déplacent en ville. Des meutes de chiens partout. J'ai même vu un monsieur entouré d'une bonne dizaine de chiens qu'il nourrissait. Pareil pour les singes, j'ai observé une vieille dame avec un énorme panier remplit de bananes qu'elle distribuait aux singes qui l'entouraient.

En 2015, il y a eut un fort tremblement de terre dans le pays qui avait fait 10 000 morts et beaucoup de dégâts matériels, notamment la destruction de nombreux temples. Mais ces temples sont en reconstruction grâce au volontariat populaire qui s'est mobilisé fortement.

On trouve des statuts érigées pour vénérer le singe. Tout comme il y a partout des statues du dieu Shiva. Les vaches sont aussi sacrées et libre de vagabonder là où bon leur semble. Si vous êtes amateur de viande rouge ce n'est pas ici que vous trouverez votre bonheur !

Concernant la pollution, il s'avère que, d'après l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, l'Afrique du nord et le Moyen Orient sont les régions les plus polluées au monde. Katmandou est une Ville prisée par les touristes essentiellement pour ses montagnes. L'Himalaya culminant à 8848 mètres d'altitude. Le sommet est appelé l'Everest ou le toit du monde. Dans l'avion, à l'approche de l'atterrissage, on a une vue à couper le souffle de l'Everest. Le sommet est impressionnant par l'éclat de sa blancheur immaculée, avec le soleil, qui renvoie des éclairs scintillant comme du diamant.

Les Népalais vivent essentiellement de l'agriculture, du riz. Peu d'industrie et peu de tourisme aussi en dépit de l'Himalaya qui n'est prisé que par les amateurs de montagne. J'ai rencontré des groupes entiers d'Européen, essentiellement Allemands, Anglais, Français, Suédois avec leurs bardas de montagnards allant ou revenant de l'Himalaya. Quant à moi, je n'ai pu brandir que mon drapeau à Kathmandou et devant le Taj Mahal faute de l'avoir planté sur le sommet de l'Himalaya !

En Asie du Sud-Est l'Alliance française qui dispense des cours de la langue française est bien implantée. Tous les francophones que j'ai rencontrés avaient appris le français grâce à cet organisme qui œuvre dans le mode pour la promotion de la langue de Molière.