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Education: La nouvelle grille des salaires «va régler 80% des problèmes»

par Yazid Alilat

La nouvelle grille des salaires, décidée par la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit va résoudre «80% des problèmes de dysfonctionnement» que connaît le secteur, a indiqué hier mercredi M. Nedjadi Messeguem, inspecteur général au ministère.

Il a expliqué à la radio nationale qu'«en 2014, il y a eu une instruction de révision de la grille des salaires, à la suite du passage de la catégorie 11 à 12 des titulaires du DUEA, et donc il fallait revoir la grille des salaires». Le ministère de l'Education nationale était «concerné par cette décision, qui n'a pas été appliquée à ce jour, car il y avait entretemps l'installation d'une commission mixte composée des syndicats et du ministère pour son examen». Les syndicats, ajoute M. Messeguem, avaient «demandé de sursoir à cette application en attendant la fin des travaux de cette commission mixte». Mais, «dernièrement, a-t-il précisé, ils ont demandé à appliquer cette grille».

Dimanche, le ministère de l'Education nationale avait annoncé dans un communiqué qu'il met «à la disposition de tous les fonctionnaires une nouvelle grille indiciaire des grades et le régime de rémunération des corps spécifiques de l'Education nationale, prévu dans le décret exécutif 08-315 modifié et complété par le décret exécutif n°12-240 du 29 mai 2012». Il a ajouté qu'il a procédé également à la mise en œuvre du décret présidentiel n 14-266 du 28 septembre 2014 modifiant et complétant le décret présidentiel n°07-304 du 29 septembre 2007, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires. Ce décret touche huit filières du secteur et 21 corps sur un total de 28, et 26 grades sur 46.

Selon l'inspecteur général du ministère, cette nouvelle grille des salaires va résoudre «80% des problèmes de dysfonctionnement, d'injustices» à cause de la différence des salaires entre personnels du ministère. «Il y a, indique-t-il, l'exemple des chefs d'établissements classés comme enseignants, avec des conflits permanents. Cette disposition a permis de revaloriser la fonction de chef d'établissement, qui a été désertée par les postulants aux promotions, et va donner plus de visibilité aux établissements scolaires». Pour autant, certains syndicats ont dénoncé cette disposition. Le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CLA) a ainsi qualifié cette disposition d'«opération marketing», avec comme objectif de «semer l'illusion au sein des travailleurs de l'éducation nationale d'un côté et de l'opinion publique de l'autre».

De son côté, le Cnapeste, qui a indiqué qu'il n'y avait pas de consultation des syndicats, estime qu'au ministère, «ils veulent que d'autres corps profitent de ce décret. Il y a 26 corps de l'éducation nationale qui vont profiter de ce décret, sauf les enseignants». «Au Cnapeste, on espère que tout le personnel de l'éducation en bénéficiera, mais pas au détriment des enseignants, qui doivent bénéficier des nouvelles dispositions comme les autres corps», a indiqué M. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste.

Le représentant du ministère de l'Education nationale souligne qu'un «projet de statut est en train d'être rédigé. Tous les dysfonctionnements ont été recensés et actuellement on est à la rédaction d'une première mouture des nouveaux statuts». En outre, la nouvelle grille des salaires touche «toutes les branches et près de 50% des grades ont été touchés, même si cette instruction na va pas régler tous les problèmes, qui seront réglés avec le projet de statut», mis en place par la commission mixte. M. Messeguem a par ailleurs indiqué qu'il ne sait «pas à quel moment cette nouvelle grille indiciaire va être appliquée», précisant que «nous allons continuer la promotion sociale jusqu'en 2018 et 2019, sans conditions de ratios». Il a également rappelé que le dialogue avec les syndicats n'a à aucun moment «été rompu». «A aucun moment il n'y a eu rupture de rencontres avec les syndicats, au niveau bilatéral ou autre», a-t-il affirmé, avant de souligner que «l'année scolaire n'est pas perdue». «Nous avons régulé tous les programmes qui seront terminés à temps, l'encadrement par les inspecteurs est continu et les dates des examens sont maintenues».