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Le macronisme et sa lutte contre les fausses nouvelles

par Cecile Vrain (A), Omar Chaalal (B), Christopher Preecec (C) & Hameed Muhamad (D)

Lors des vœux présidentiels présentés à la presse en début d'année, le président de la République française a souhaité une loi contre les fausses informations. Parallèlement, on a appris par Françoise Nyssen, ministre de la Culture, que le gouvernement travaillait sur ce projet de loi depuis octobre 2017.

Le président français est en colère car il estime avoir été une des principales victimes des nombreuses fausses informations qui ont amplement été relayées sur les réseaux sociaux durant la campagne présidentielle il y a presque un an maintenant. Il a fustigé «cette propagande articulée avec des milliers de comptes sur les réseaux sociaux» qui, «en un instant répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste». D'ici fin mars, d'après le ministre de la Culture, le projet de loi devrait être bouclé. Dès que, a-t-elle encore précisé, les consultations des professionnels seront faites. Parmi eux, Reporters sans frontières qui ne s'attendait pas semble-t-il, à être cité par le président lui-même.

Concrètement, «la loi prévoira des obligations nouvelles pour les plateformes, qui devront coopérer avec l'État et être transparentes sur les contenus sponsorisés. Une procédure de référé judiciaire sera mise en place pour faire cesser rapidement la diffusion d'une fausse nouvelle, lorsque celle-ci est manifeste», a expliqué Françoise Nyssen. «S'il y a manquement aux obligations qu'imposera la loi (devoir de coopération, transparence sur les contenus sponsorisés), il y aura des sanctions». L'objectif est aussi et avant tout politique puisqu'il est précisé que la lutte contre la diffusion des Fake News se fera surtout durant les campagnes électorales. En effet, il s'agit de mettre en place un arsenal opérationnel d'ici aux élections européennes de 2019. L'opinion publique française semble favorable à un tel projet. 71 % des Français estiment que les fausses nouvelles représentent un «problème important» en France. Et 79 % jugent qu'une loi serait une bonne initiative, selon un sondage Odoxa pour France Info et Le Figaro.

En France comme ailleurs, on semble découvrir que les fausses informations ont toujours existé et on espère peut-être qu'en anglicisant l'expression on la modernisera en donnant l'impression de révéler cette pratique aux yeux de tous.

Pourtant sur Internet, le phénomène n'est pas nouveau. «Au début, il y avait les «hoax» qui circulaient par mail puis sur des blogs. Avec l'avènement des réseaux sociaux, les «fake news» ont atteint en quelque sorte leur paroxysme», rappelle Guillaume Brossard. Aux yeux de Pascal Froissart, maître de conférences à l'université de Paris VIII, cette tradition du faux remonte beaucoup plus loin et il évoque le cas des Protocoles des sages de Sion, ouvrage reconnu comme un faux qui reste encore aujourd'hui très répandu dans les milieux antisémites. «Ce qui est nouveau, selon moi, c'est la manière décomplexée dont ces informations fausses sont reprises dans l'arène politique», constate le chercheur spécialisé dans la rumeur.

Le président français a déclaré «nous allons faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles». La question est de savoir comment il va procéder sans porter atteinte à cette même démocratie, c'est-à-dire à la liberté d'expression.

Dès les déclarations du président Macron connues, les réactions ne se sont pas fait attendre. Car à l'ère de la baisse des bénéfices et de la chute des auditoires, les fausses nouvelles sont-elles vraiment la plus grande menace à laquelle soient confrontés les médias traditionnels? Ne font-elles pas plutôt partie d'un ensemble à revoir? Toutefois, il est important de reconnaître que la prolifération des «bots» - programmes d'ordinateur ? qui propagent automatiquement la désinformation est une réalité qui amplifie la diffusion de la fausse information comme jamais.

Reconnaissons aussi que le fait que cette demande émane d'un politicien entraîne des réserves. En effet, ni un citoyen lambda, ni les journalistes n'ont demandé cette loi. C'est parce que le président Macron s'est senti victime de ces Fake News durant sa campagne qu'il a décidé de légiférer. D'où la peur légitime de certains que cette nouvelle loi ne touche à la liberté d'expression. Le président lui, présente sa future loi comme destinée à protéger «la démocratie libérale». Il ne faudra donc pas l'opposer à la liberté d'expression qui ne peut être envisagée comme une limitation du pouvoir politique mais comme une pratique indispensable dans le cadre justement d'un système démocratique. Françoise Nyssen n'a-t-elle pas encore précisé »L'idée n'est pas du tout de réduire la liberté d'expression, au contraire, c'est de la préserver. Car en laissant de fausses nouvelles se propager, on attaque directement la profession ». Si les politiciens désormais travaillent pour protéger les journalistes?

Faut-il rappeler que la première fonction de la liberté d'expression est de permettre au peuple d'être correctement informé des faits nécessaires à la bonne prise de décision? D'un autre côté, peut-on envisager qu'un chef d'Etat n'ait pas accès à toutes les informations, y compris celles que des ennemis inventent, ne serait-ce que pour connaître et contrer ses adversaires? La deuxième fonction est de permettre au peuple de donner son avis. Si le peuple n'a pas la possibilité de questionner, d'interpeller, y compris rudement, ceux qui exécutent ses instructions, il n'a pas réellement le pouvoir. Enfin, la dernière fonction doit permettre le débat entre citoyens, ce que permettent souvent les réseaux sociaux. Car débattre librement c'est aussi et d'abord une question de pédagogie, de respect. L'autre ne vous écoutera que si vous l'écoutez. La pédagogie ne s'arrête pas là. Le débat oblige à formaliser sa propre pensée afin d'être convaincant et exerce enfin l'esprit critique. Et effectivement pour qu'un débat soit fructueux, des conditions doivent être remplies. Respecter ses interlocuteurs, assumer ses propres propos, se méfier des sophismes, s'intéresser aux sources d'une information, à la réputation de son auteur, refuser le mensonge, etc.

Les inquiétudes de ceux qui ont peur pour la liberté d'expression vont plus loin. Un démocrate comme le président Macron doit pouvoir expliquer pourquoi ce peuple assez sage pour disposer du pouvoir politique, même indirect, serait ensuite trop immature ou inconséquent pour écouter ou parler librement. Ce peuple ainsi incapable de discerner le vrai du faux sur son mur Facebook à tel point qu'il faille l'en protéger par des juges, par quel miracle, pourrait-il ensuite être capable de discerner la justesse d'un programme ou les compétences d'un candidat?

D'autant plus que le président Macron n'est pas exempt de toute faute en la matière. Peu se sont en effet offusqués quand le chef de l'Etat a accusé les médias russes de s'immiscer dans la campagne présidentielle. Ceci, sans qu'aucune preuve n'ait pu jusqu'à maintenant être avancée. Alors Fake news ou pas? Jeu dangereux, car tous semblent en être convaincus, mais aucune plainte légale n'a été déposée. De la difficulté de prouver la rumeur?

Cela ne signifie pas bien sûr que, même dans l'idéal démocratique, les démocraties ne doivent jamais mettre en place des restrictions à la liberté d'expression: diffamation, chantage, menaces, appel à la violence directe et immédiate, etc., il existe certaines raisons légitimes de protéger les individus ou les institutions. Cela signifie que sur le plan des idées, en particulier politiques, un gouvernement démocratiquement élu qui cherche à limiter la liberté d'expression en campagne électorale sur le périmètre politique ne peut le faire que la main tremblante, son scalpel s'approchant dangereusement de la moelle épinière qui fait sa légitimité. Toutes ces questions théoriques se posent avant même de poser les questions sur les incroyables difficultés opérationnelles de l'identification d'une nouvelle fausse et la débauche de moyens à mettre en œuvre. Elles existent avant même que soient posées les questions essentielles sur la neutralité et les compétences des hommes qui pourraient identifier les fausses nouvelles, et cela de façon équitable. Et elles se posent en parallèle des objections libérales sur le droit des individus de s'exprimer ou de lire sans le blanc-seing du pouvoir politique.

Dans cette chasse aux fausses nouvelles, les réseaux sociaux sont souvent mis en avant et accusés d'en être les plus grands pourvoyeurs. Aussi, pour ne pas être en reste, Facebook et tweeter ont décidé eux aussi d'agir.

Le macronisme inscrit dans l'architecture d'Internet?

Sur Internet, il y a d'après Divina Frau-Meigs, professeur en sciences de l'information et de la communication à la Sorbonne et nouveau membre de la commission de réflexion de l'Union européenne sur les fake news, deux types de Fake news. Les premières sont commerciales et principalement américaines. Aux Etats-Unis, ils se sont rendu compte que les gens adoraient les fake news, que cela leur apportait de la pub, donc qu'ils recevaient de l'argent de Facebook, Youtube, tweeter, etc. Et puis, il y a les fake news idéologiques, de l'ordre de la propagande. Les acteurs qui les diffusent toujours d'après Divina Frau-Meigs, ne sont pas en France.

C'est pourquoi, à la suite à ce constat, début 2018, Facebook a annoncé lancer un système de notation quant au sérieux des médias et cela après avoir communiqué sur un changement de son algorithme pour favoriser les contenus des amis par rapport à ceux des médias. L'objectif est clair. Il s'agit de lutter contre le «sensationnalisme, la désinformation et la bipolarisation». Par conséquent, il devrait y avoir moins de news dans le fil des actualités, mais en contrepartie, elles seront plus crédibles grâce à ce nouveau système de notation. Ce sera aux utilisateurs de noter eux-mêmes les productions médiatiques.

Là aussi, ce choix ne manque pas de poser des questions. Difficile d'imaginer à quoi pourrait ressembler ce classement des médias. Des journaux trop partisans pourraient disparaître de Facebook, d'autres survivant grâce à des publications type people ou autres scoops pourraient, se voir aussi pénalisés. Ne resterait que la prose centriste et sérieuse, type Le Monde en français.

Qu'en sera-t-il des nouveaux médias, pas ou peu connus. Comment pourront-ils être jugés crédibles ou non, sans antériorité. Il ne faudrait pas que cela bloque l'émergence de nouveaux pure-players. Mediapart s'inquiète, l'élimination des ?fake news' sans moyens considérables fermera-t-il la porte au journalisme participatif et renforcera-t-il la pratique du journalisme d'autorité? Mais ce ne sont pour l'heure que supputations car encore une fois, nul ne peut dire ce qu'il en sera des conséquences de ce choix d'aujourd'hui.

Il est en tout cas frappant de voir le nombre de questions majeures pour la démocratie que pose cette annonce de Facebook. Dans un monde idéal, on débattrait de tout cela au Parlement. Mais la vérité à l'heure actuelle est tout autre, on en est réduit à faire des supputations sur un outil que développe en secret et sans aucun contrôle une entreprise privée.

Qu'en sera-t-il des nouveaux médias, pas ou peu connus. Comment pourront-ils être jugés crédibles ou non, sans antériorité. Il ne faudrait pas que cela bloque l'émergence de nouveaux pure-players. Mediapart s'inquiète, l'élimination des ?fake news' sans moyens considérables fermera-t-il la porte au journalisme participatif et renforcera-t-il la pratique du journalisme d'autorité? Mais ce ne sont pour l'heure que supputations car encore une fois, nul ne peut dire ce qu'il en sera des conséquences de ce choix d'aujourd'hui.

La lutte contre les fausses nouvelles

Le célèbre journal Le Monde s'est engagé de longue date dans un travail global de lutte contre les fausses informations. Combat qui se traduit notamment par le travail de vérification des faits portés par Les Décodeurs, par le lancement, début 2017, du Décodex. Il s'agit d'une série d'outils destinés à aider les lecteurs à vérifier eux-mêmes l'information[9]. Ce travail de vérification nécessite de s'adresser au plus grand nombre, à commencer par les utilisateurs des réseaux sociaux comme Facebook, premier lieu de circulation des rumeurs. Le Monde, comme plusieurs autres médias français dont Libération ou l'AFP, s'est allié à la plateforme lorsque son outil contre les fausses informations a été mis en place en France en février 2017, pour essayer de toucher un public qui dépasse le cercle de ses lecteurs. La masse de travail ayant énormément augmenté et Facebook n'étant pas une rédaction, a par conséquent fait appel à des médias partenaires dont Le Monde, qu'elle rétribue pour ce travail de vérification. Pour Le Monde, ce partenariat évidemment n'entrave en rien son indépendance éditoriale vis-à-vis de Facebook. A voir.

Le Monde n'est pas le seul à vouloir lutter contre les Fake News. L'autre journal de gauche en France, Libération a aussi son service contre les fausses nouvelles, Désintox. Le même journal a aussi une plateforme de questions/réponses, checknews. Enfin, les derniers outils que nous pourrions citer sont tout d'abord Crosscheck qui réunit plusieurs médias toujours pour lutter contre les fausses informations et hoaxbuster.

Une démarche expérimentale

Comme précisé plus haut, lors de ses vœux à la presse, le président français a cité la célèbre ONG française, Reporters sans frontières qui n'en espérait certainement pas tant pour faire la promotion de son projet de certification des médias. Emmanuel Macron a estimé «qu'il revenait désormais à la profession d'organiser ses règles», évoquant la «piste d'une certification des organes de presse respectant la déontologie du métier». Le président français et son ministre de la Culture l'ont précisé, ils n'ont pas l'intention de légiférer sans consulter la profession et manifestement le projet de RSF sera étudié de près. Une bonne façon aussi pour le chef de l'Etat de se faire bien voir des professionnels de l'information. Et si on rétorque à Pierre Haski, président de Reporters sans frontières, qu'il existe déjà les Décodeurs ou d'autres systèmes de contrôle mis en place par la profession, celui-ci rappelle que c'est «un média qui juge les autres médias. Ces derniers ne lui reconnaissent pas la légitimité de dire ce qu'il en est. Là, l'idée est que la certification soit comme industrielle, neutre, et c'est pour ça que c'est Reporters sans frontières qui s'occupe de ça. On n'est pas partisans. On n'a aucune rivalité». La démarche présentée par le président de RSF serait la même que celle préconisée par Emmanuel Macron, rencontrer tous les acteurs du système afin de s'interroger sur les «questions d'indépendance, de transparence, de déontologie et de qualité». «On ne va pas dire sous chaque information qu'elle est vraie ou fausse, mais déterminer le processus idéal pour arriver à une information de qualité. Ce ne serait pas une liste noire, mais une liste blanche, une façon de déterminer les personnes les plus vertueuses dans le journalisme.»

Une autre solution

Et si plutôt que de légiférer, d'autres solutions pouvaient être envisagées? Et si face à la répression, on préconisait plutôt l'éducation? D'aucuns proposent une solution lente, l'éducation aux médias et la mise en place d'un service public du numérique. D'après Divina Frau-Meigs, le président Macron «prend le risque que le texte de loi soit très mal perçu par une opinion publique en manque de confiance, tant du côté des politiques que des journalistes». Surtout, «c'est mal comprendre la logique transfrontière d'Internet que de légiférer en France, alors que la loi américaine, où se trouvent les plus grands pourvoyeurs de fake news, n'en tiendra pas compte».

Toujours d'après l'universitaire, en dehors des outils dont la France s'est déjà équipée, CSA pour l'audiovisuel en ligne, Cnil pour la vie privée, les lois sur la diffamation, sans parler du Conseil national du numérique (CNNum) en pleine crise il est vrai? il faudrait tout simplement aller dans les écoles. La première des préventions est la formation. Il faut aller dans les écoles, expliquer les fake news, donner de la force et des moyens à l'éducation aux médias. D'ailleurs des journalistes du Monde se sont déjà lancés dans cette aventure de la formation aux médias dans les écoles en partenariat avec une association qui œuvre dans ce sens depuis des années.

Le revers politique

Les enfants mais aussi les journalistes doivent être mieux formés à la contre-vérité, au contre-discours, de manière à ce qu'ils puissent eux-mêmes se protéger et surtout renvoyer une image de confiance. Et pourquoi pas après une télévision et une radio de service public, un Internet de service public? Il faut en effet trouver un financement durable et obliger Facebook, Google, Youtube et autres à payer pour les services qu'ils utilisent. L'ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel a proposé la création d'un «impôt Charlie Hebdo» qui permettrait de soutenir la liberté d'expression, financé justement par les GAFA. L'idée serait que l'impôt soit prélevé sur les profits des géants de l'Internet, dont manifestement différents arrangements les préservent d'une grande partie des taxes qui incombent aux autres entreprises. «Il pourrait s'agir d'un impôt sur les bénéfices de la publicité diffusée sur internet ou d'un impôt sur les bénéfices en France réalisés par les Gafa », propose encore Juliette Méadel.

Mais la lutte contre les Fake news comme d'autres d'ailleurs, a au minimum deux revers. Et le deuxième est bien souvent politique. En faisant cette déclaration début janvier, le président Macron a volé la vedette à l'Union européenne qui elle aussi propose de légiférer sur le même sujet. Mariya Gabriel, commissaire européen chargé de la politique numérique avait déclaré en juillet dernier qu'elle ferait de la lutte contre les fake news une priorité de son mandat. Le projet d'Emmanuel Macron de légiférer à ce sujet exerce donc une nouvelle pression sur Mariya Gabriel. D'une certaine manière, il donne aussi le feu vert à la Commission pour adopter une approche plus sévère vis-à-vis des sites Internet et des fake news.

La Commission a lancé une consultation publique sur la stratégie en matière de fake news jusqu'à mi-février. Les questions posées étaient par exemple «les plateformes en ligne devraient-elles informer les utilisateurs lorsqu'une publication est créée par un robot et non pas par un humain?» ou «Devraient-elles expliquer quels algorithmes elles utilisent pour choisir le contenu publié?». Ou encore «les plateformes en ligne devraient-elles verser une plus grande rémunération aux groupes de médias produisant des informations fiables en ligne?».

Emmanuel Macron n'est pas le seul dirigeant européen désireux d'accélérer la mise en place de mesures réglementaires contre les fake news. En octobre 2017, les chefs d'État des 27 États membres ont approuvé et semblent tous préoccupés par ce même problème.

Surtout en toile de fond, il y a la Russie accusée de mener une guerre de désinformation à travers ses médias implantés désormais en Europe occidentale, Russia Today France et Sputnik, indirectement cités par le président Macron. «Quand des organes de presse répandent des contrevérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d'influence. On va se dire les choses en vérité, Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse mais comme des organes de propagande mensongère», avait-il lancé à une journaliste de Russia Today, ajoutant qu'il ne «cédera rien sur le sujet».

Le ministère de la Défense russe aurait créé une division spécialisée dans la propagande et la guerre électronique pire qu'à l'époque soviétique. Un combat doté de 300 millions d'euros et mené par 1.000 personnes. Un effort tout particulier aurait été déployé lors de la présidentielle française, c'est ce qu'ont dénoncé les autorités françaises, peu enclines pour l'heure à pardonner. D'autant plus que d'après elle, la Commission européenne ne semble pour l'heure pas prête à se donner les moyens de faire face à ces attaques.

On l'aura compris, le président français et la Commission européenne, sans parler des Etats-Unis qui ne sont pas notre sujet, ont du travail sur la planche. Et ils vont devoir tenter de trouver l'impossible réponse à cette légitime question, qui doit et comment décider de ce qui est ou non une fausse nouvelle?



a - Ecole de journalisme de Paris

b - Associate Professor, Université d'Abu Dhabi

c - Professor, Université

d'Abu Dhabi

d - Assistant Professor, Université d'Abu Dhabi