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Tiaret: La chèvre, cette vache du pauvre

par El Houari Dilmi

Implantée au beau milieu du haras national de Chaouchaoua (jumenterie), l'antenne régionale du centre national de l'insémination artificielle et de l'amélioration génétique (CNIAG) est opérationnelle depuis une année seulement, « malgré le peu de moyens dont nous disposons », nous confie d'emblée sa directrice, le Dr Belkhodja Khadija, vétérinaire de formation.

Entouré d'une végétation luxuriante et d'arbres d'ornement, l'édifice accueillant l'antenne régionale du CNIAG, construit en étoile, a fière allure, « même si notre travail est un défi au quotidien », insiste la directrice, Belkhodja Khadija. « Notre premier handicap est d'abord le manque d'employés ; nous sommes deux, un docteur-vétérinaire et moi-même à gérer cette antenne régionale », nous explique-t-elle avant de nous prendre par la main pour une visite guidée à l'intérieur du centre. Outre des laboratoires dotés d'équipements modernes, l'antenne régionale du centre national de l'insémination artificielle et l'amélioration génétique dispose, aussi, de locaux destinés à l'insémination artificielle de la race équine, mais aussi bovine et caprine.

Les box pour chevaux et les bergeries sont bien entretenus.

«La chèvre est la vache du pauvre», nous explique le Dr Belkhodja Khadija, qui ne cache pas sa fierté d'avoir participé à la réussite d'un projet de partenariat entre la Syrie et l'Algérie. En effet, dans le cadre d'un projet de partenariat entre l'ITELV et l'ACSAD qui est un centre régional de recherche et d'études sur le développement des régions semi-arides et arides dans le monde arabe : une première génération réalisée entre le croisement de la race caprine Chami de la Syrie et la race Arabia algérienne. A la question de savoir comment fait-on pour multiplier le cheptel, augmenter la production en viande ou en lait, afin d'assurer une sécurité alimentaire au pays, la directrice régionale du CNIAG nous explique, à la faveur d'une expérience personnelle d'une vingtaine d'années passées sur le terrain à côtoyer l'acteur principal qui est l'éleveur détenteur de cette richesse, que la seule espèce qui soit dotée chez nous d'un livre généalogique (pédigrée) est le cheval. « Et la mission du centre est justement de collecter, traiter et congeler la semence équine et de constituer une banque de ce précieux patrimoine génétique », ajoute-t-elle.

Connu pour sa fragilité, le prélèvement de la semence du noble équidé est un « moyen pour l'éleveur pour préserver son produit grâce à un bon encadrement et une technicité d'accompagnement », ajoute le Dr Belkhodja Khadija. La biotechnologique au service de l'amélioration de la race bovine est l'autre mission du centre régional de l'insémination artificielle et l'amélioration génétique. « De plus en plus d'éleveurs ont recours à notre centre qui offre des audits de ces exploitations et leur expertise afin d'aider le producteur à augmenter sa rentabilité et lui assurer un suivi rigoureux », nous explique la responsable du centre.

«Pour produire, il faut reproduire»

Faisant du credo «pour produire, il faut reproduire», le centre régional du CNIAG nous apprend que les effectifs caprins au niveau de la wilaya de Tiaret avoisinent les 340.000 têtes de race « Arabia ».

La mission du centre, nous explique le Dr Belkhodja Khadija, consiste à fournir la semence congelée dans le but d'inciter les éleveurs à contribuer à l'amélioration de la race locale. « Notre objectif est aussi de sensibiliser les éleveurs à adhérer à la concrétisation de notre programme en leur assurant une synchronisation des chaleurs suivie de l'insémination artificielle.

Et si Tiaret est réputée être le berceau du noble équidé, elle jouit aussi de la propriété d'abriter la célèbre race ovine «Rumbi». «Notre ambition in fine est de susciter l'intérêt de l'éleveur au rôle dévolu au centre dans la production et l'amélioration des races et d'induire des évolutions positives dans la pratique des différents élevages et de vulgariser les avantages qu'offre l'insémination artificielle avec une semence de qualité», conclut le Dr Belkhodja Khadija.