Est-ce la décantation finale ?
Après la longue gestation, les formations politiques en lice pour les
prochaines législatives 2017 entament l'ultime ligne droite d'un parcours, en
rendant publiques, dans un premier temps, leurs listes nominatives des candidats
appelés à les représenter dans ces joutes électorales. Au final, ce sont 13
partis politiques et 3 listes indépendantes qui ont déposé leurs dossiers
auprès des services administratifs concernés. A vrai dire, pour certains partis
politiques, l'attente n'a pas trop duré pour confectionner leurs listes. Pour
d'autres, la tâche était plus difficile, les conclaves et tractations ont pris
du temps, tant l'enjeu était beaucoup plus important, les candidats à la
candidature étaient plus nombreux, et il fallait trancher le moment venu, car
le choix reste à l'apanage de cercles d'initiés. En vérité, encore une fois, on
est resté prisonniers des mêmes réflexes, la peur d'innover s'est imposée tout
au long du processus des désignations. A défaut de bousculer certaines
habitudes, celles-ci ont repris le dessus, selon le triptyque, clientélisme,
appartenance tribale, spécificité d'une région, une carte gagnant qu'on déterre
à l'occasion d'un rendez-vous électoral. Enfin, le nerf de la guerre, c'est
l'argent, peu importe son origine et appellation, hommes d'affaires,
investisseurs, donateurs ou bailleurs de fonds. Et les justifications vont bon train; comment voulez-vous qu'on mène une campagne et
procéder à des dépenses, si on n'en a pas assez d'argent ? Comment voulez-vous
qu'on rétribue les royalties pour service rendu, d'autant que les clients ne
manquent pas ? Des listes électorales qui, dès leur annonce, ont suscité des
interrogations et incompréhension, voire de la déception et de la colère chez
certains frustrés de dernière minute. En particulier parmi les militants et
sympathisants de deux grands partis qui sont le FLN et le RND. Ces deux grands
draineurs de foules sont cités en exemple, quand il s'agit d'appareils
électoraux bien rodés et qui ne laissent personne indifférent, qu'on le veuille
ou non. Des querelles intestines conduisant un résultat décevant selon certains
observateurs de la scène politique locale. Et dans cela, le phénomène récurrent
du nomadisme politique, des transfuges s'accrochant à la moindre paille, pourvu
qu'ils proposent leurs services. Point de convictions, ni de militantisme,
encore moins d'idées, de programmes, dans quelques semaines s'ouvrira la
campagne électorale, proprement dite et là, d'autres paramètres électoralistes
feront leur entrée en scène, un mélange de promesses, de discours
dithyrambiques, cherchant adhésion d'une population, désormais difficile à
convaincre, en sillonnant les coins les plus reculés.