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Constantine: Grogne à la SNTF

par Abdelkrim Zerzouri

  La nouvelle grille de salaires des responsables de la SNTF fait encore des vagues. Après la grève déclenchée par les T.S. mécaniciens de plusieurs régions ferroviaires, c'est au tour des agents de route de la région de Constantine de se manifester à travers une plateforme de revendications (copie en notre possession) déposée le 27 décembre dernier auprès du ministère des Transports, de la direction générale de la société, de l'inspection du travail, ainsi qu'auprès des secrétaires généraux de l'UGTA locaux et la centrale syndicale. Et, suite à l'absence du moindre écho de la part de ces derniers, la section syndicale «Traction» a décidé d'organiser aujourd'hui (mardi 3 janvier) une assemblée générale des travailleurs pour décider des suites à donner à leur mouvement de revendication. «Les travailleurs décideront aujourd'hui, à l'issue d'un vote, comme le veut la réglementation, s'ils iront vers l'ultime recours, en l'occurrence le débrayage, pour la satisfaction des points de revendication, portant essentiellement sur des questions salariales», nous a indiqué le SG de la section syndicale Sami Kénioua. «Les cheminots en colère à la suite de l'augmentation vertigineuse des primes de responsabilité et indemnités de sujétion, octroyés en faveur des responsables, alors que les agents de route qui triment durement n'ont pas été pris en compte», s'offusquent les concernés. Soulignant qu' «au moment où le Premier ministre soutient fermement que les salaires ne seront pas augmentés, les responsables de la SNTF se sont attribués des primes (ndlr, copie en notre possession, des primes allant de 23.000 à 57.000 dinars) qui dépassent le salaire des agents de route !», dénonce-t-on.

«Dans le cadre de la révision de carrière des agents lésés, nous, l'ensemble des agents de route, demandons l'application immédiate et inconditionnelle de la classification des grades et la mise à niveau de tous les agents de route», soulignent d'emblée les termes de la plateforme de revendication en question. Une autre dizaine de points inscrits sur la plateforme de revendication, portent essentiellement sur des questions salariales, dont la révision à la hausse de la prime de traction à 100% (actuellement fixée à 8%), l'augmentation de la prime kilométrique, l'augmentation de la prime de risque à 15.000 dinars (fixée à 1.900 dinars), augmentation de la prime de conditions particulières de l'exploitation à 30% (attribuée présentement à hauteur de 6%), une révision à la hausse de la prime d'utilisation du téléphone à hauteur de 2.000 dinars contre les 250 dinars accordés pour le moment, ainsi que l'annulation de la prime de travail posté et son remplacement par une indemnité de service commandé plus conséquente à 50%.

Les cheminots nous ont déclaré qu'ils sont outrés par la nouvelle grille des salaires qui favorise particulièrement les cadres supérieurs. «Nous suivons la voie réglementaire pour avoir nos droits, mas si aucun écho positif ne nous parvient, les agents de route sont impatients d'user d'autres formes de revendication plus musclées», prévient sur un ton menaçant le S.G. de la section syndicale Traction dépôt SMK, Sami Kénioua. Et, l'issue de l'assemblée générale de ce mardi 3 janvier en donnera le ton.

Autre point, non moins important selon notre interlocuteur, l'exigence de la classification du métier de tout le personnel de route, tous services confondus, dans la catégorie des «métiers pénibles et dangereux». Nous avons vainement tenté de joindre le DG de la SNTF pour avoir ses déclarations au sujet de cette nouvelle crise socioprofessionnelle qui prend forme sur le rail.