La
population de Maghnia s'est réveillée en ce 2e jour
de l'année sur une pénurie de pain. Sans crier gare, les boulangers de la daïra
de Maghnia ont décroché, prenant au dépourvu le
consommateur qui se voit contraint de se rabattre sur le pain traditionnel qui
se fait évidemment rare et dont le prix a été ainsi boosté, atteignant jusqu'à
70 DA l'unité d'environ 600 g. «C'est durant la nuit du dimanche à lundi que la
grève a été décidée. Même nous, nous avions été surpris par cette décision
prise à la hâte», déclare un boulanger pour expliquer l'absence inattendue du
pain sur les étals. Quant aux raisons de cette grève, la majorité des
boulangers avancent la «maigre» subvention de l'Etat qui tourne autour de 2 DA
la baguette, les charges qui ne cessent de grimper, les dettes fiscales ainsi
que les intrants dont les prix ont été revus à la hausse tels la levure, les
produits boulangers, l'eau, le sel, l'électricité et également l'entretien.
Quant à la farine, notre interlocuteur avance sans explication qu'il s'en
alimente auprès des grossistes privés où il la paie plus cher qu'au niveau des
minoteries, probablement à cause de la qualité, croit-on comprendre. Concernant
l'utilisation de la nouvelle farine spéciale proposée par la commission mixte
mise en place par le ministère du Commerce et laquelle permet, sans changement
du prix du pain qui est toujours officiellement à 8,5 DA, l'augmentation de la
marge bénéficiaire, les réponses restent évasives. «Une subvention conséquente
ou la révision du prix du pain reste la seule issue qui nous évite de mettre la
clé sous la porte ou de tricher sur la qualité ou le poids du pain», conclut
notre interlocuteur.