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Algérie, France, c'est sans doute la faute à pas de chance...

par Salim Metref

Il y eut le fameux bras d'honneur de Gérard Longuet, les propos excessifs et inamicaux, à l'endroit de l'Algérie, de Nicolas Sarkozy, les fouilles au corps dans les aéroports français, pratiquées sur des représentants officiels de l'Algérie au moment où, comble de l'ironie, leurs homologues français bénéficiaient d'un traitement (courbettes, cornemuses, ...) digne de l'époque coloniale et les entreprises françaises choyées et sommées de croquer, vite et à pleines dents, dans le marché algérien, au point de provoquer le courroux d'autres partenaires de l'Algérie et enfin, cette action, probablement concertée de médias européens, faisant leurs unes avec cette thèse accréditant le scénario syrien, comme futur proche de l'Algérie. Ces actes, provocations et autres insultes avaient bien entendu, provoqué l'indignation de ce que l'Algérie compte, encore, de patriotes, d'hommes et de femmes d'honneur et intègres et de citoyens jaloux de leur dignité et du respect de leur patrie.

Et cela s'est, bien entendu, produit alors que l'Algérie disposait encore, des revenus financiers d'avant la chute brutale du pétrole qui lui permettaient toutes les folies et toutes les audaces. Mais depuis, la crise a surgi, mettant a nu nos failles et nos faiblesses. Et surtout l'oubli coupable qui a été le nôtre de construire une véritable alternative et pas seulement sur le plan économique.

Alors devenus la risée de tous, nous voilà, désormais, montrés du doigt car vulnérables. Et quelle aubaine pour tous ceux qui ne nous ont jamais appréciés ou qui nous ont respectés plus par intérêt que par crainte et autre considération, à notre égard.

Alors quelle opportunité pour porter, enfin, l'estocade.

Et c'est ce geste qu'a voulu, sans doute, commettre le Premier ministre français qui, en publiant, lui-même, ses impressions de voyage a, sans doute voulu, en guise de solde de tout compte de ce qui reste de cette perverse relation officielle, entre l'Algérie et la France, piétinant, au passage, les bonnes pratiques diplomatiques et pire, faisant fi du respect de ce qui n'est, chez tout être humain, que l'expression de la maladie et de la souffrance. N'a-t-on pas vu, en France, tout ce qui a été fait pour préserver l'image des présidents Pompidou et Mitterrand qui étaient, pourtant, de grands malades?

Cette limite infranchissable, franchie sur l'autel de la liberté d'expression, est sans doute, aussi une fin signifiée unilatéralement, à la lune de miel de la relation algéro-française. D'autres diront un lâchage pur et simple ...

Une relation équivoque, ambiguë qui a fait l'économie du respect mutuel et de la densité de la dimension humaine, pour laisser place aux égoïsmes étroits des appareils, aux intérêts personnels, aux compromissions et à tout ce que l'histoire de ce que ce côté-ci de la Méditerranée a, toujours, combattu et rejeté. Ce n'était, en tous les cas, pas la faute au journal ?Le Monde' dont tout le monde connaît les positions qui ont été les siennes quant il a fallu dire la torture en Algérie, Aussaresses et cette relation solide, bâtie par de grands journalises, comme l'a été celle de Paul Balta, ami de l'Algérie et du regretté Président Houari Boumediene.

Oui, tout cela est de notre faute. Et tout ce qui nous arrive est de notre faute. Oui, mais il ne faut surtout pas le dire. Tout cela est, sans doute, la faute à pas de chance?