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Benbadis mérite plus

par A. Mallem

Le professeur Abdelaziz Filali, président de la Fondation Benbadis, a appelé hier les écrivains et les chercheurs universitaires à se pencher sur la pensée réformiste et politique de l'Imam «afin d'élaborer, pourquoi pas, une véritable encyclopédie de la pensée de Abdelhamid Benbadis et son rôle dans l'éveil de la conscience du peuple algérien», a-t-il soutenu.

Invité de l'émission Forum de la radio régionale de Constantine, diffusée en direct hier et qui a mis en débat ce thème, en profitant de l'opportunité de l'évènement de Youm El Ilm qui est célébré pendant un mois (avril) sur tout le territoire national, cet écrivain spécialisé dans l'histoire contemporaine de la région, a réalisé et fait paraître dernièrement 6 ouvrages sur le principal animateur de l'association des Oulémas musulmans algériens. Mais il reconnaîtra néanmoins que le legs de l'Imam réformateur, religieux, culturel et politique, voire militant, reste encore assez mal connu des générations actuelles. «Jusqu'à présent, l'œuvre de Abdelhamid Benbadis n'a pas eu la part qu'elle mérite dans les études et recherches, notamment au niveau universitaire», soutiendra-t-il. Ceci en dépit du fait que nous avons maintenant dans chaque grande ville un centre universitaire et même quatre grandes universités si nous citons le cas de Constantine, la ville natale de l'Imam, ajoutera-t-il. «Malheureusement, a déploré le professeur Filali, il n'existe dans aucune université algérienne une unité de recherche sur la pensée de Benbadis». D'autre part, a-t-il poursuivi, en 14 ans d'existence de la Fondation Abdelhamid Benbadis, qui a été créée en 2000, celle-ci n'a fait éditer et diffuser que 32 écrits sur la vie et l'œuvre de l'Imam. Mais depuis les trois dernières années, une politique nouvelle a été mise en place au sein de la fondation et cette politique visant à concentrer tous les efforts sur le travail de recueil et d'encouragement de la recherche à mener pour mettre en valeur et enrichir le legs laissé par Abdelhamid Benbadis, a donné ses fruits : 5 ouvrages sont parus en 2012, 4 en 2013 et 6 autres sont sous impression et vont être publiés cette année 2014. «Mais cela reste quand même insuffisant et nous souhaitons que les chercheurs soient plus nombreux à explorer la pensée de Benbadis pour la faire connaître sous ses différents aspects et la mettre en valeur. Et ils pourront trouver facilement de la matière à travers ses écrits journalistiques publiés dans la presse de l'association des Oulémas musulmans de l'époque». Car, a-t-il signalé, Benbadis était avant tout un homme de presse qui communiquait ses idées à travers ses écrits journalistiques et cet aspect est très important pour les travaux de recherche. Evoquant encore la quantité d'écrits produits sur Benbadis, que ce soit au niveau national ou au niveau de quelques pays du Maghreb, comme la Tunisie et le Maroc, le président de la Fondation Benbadis a jugé qu'il reste beaucoup à faire dans ce domaine pour connaître vraiment la pensée de Benbadis. Malheureusement, dira-t-il, à part les subventions qu'elle reçoit de l'Assemblée populaire nationale, de l'Assemblée populaire de Wilaya ou de l'Assemblée populaire communale de Constantine, la Fondation Benbadis n'a aucune autre ressource. Et pour illustrer l'indigence de la fondation, l'orateur indiquera que celle-ci possède quelque 10.000 ouvrages traitant de divers sujets sur l'Islam et la civilisation islamique qu'elle veut mettre à la disposition des chercheurs et des lecteurs, mais elle ne possède pas de bibliothèque assez grande pour les contenir. Car, il faut le dire, la fondation ne possède même pas de local propre et conforme à ses ambitions étant encore abritée dans les locaux de l'ancienne Médersa de la rue Larbi Ben M'hidi de Constantine (Trik Djedida) qui va être transformée en musée des personnalités historiques.