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Les animaux errants posent toujours problème : Des «quotas» pour les chiens et des chats qui reviennent plus chers

par J. Boukraâ

La traque des animaux errants, et en particulier les chiens, commence à donner ses fruits dans certaines communes de la wilaya. Selon l'EPIC Oran Propreté, près de 700 chiens errants ont été capturés depuis la fin de l'année 2011 à ce jour au niveau des communes de Ain El Turck , Es-Sénia, Sidi Chami, Arzew et Bir El Djir. Selon notre source, «l'EPIC Oran Propreté, qui assure le ramassage des ordures. Cette dernière a pris en charge la capture des chiens suite à des conventions avec les APC concernées». Notre interlocuteur a saisi cette occasion pour souligner quelques difficultés rencontrées par les équipes de cette entreprise lors des opérations de capture. «Aussi étonnant que cela puisse paraître : dans certaines localités les citoyens se manifestent pour empêcher nos agents d'accomplir leur travail». A titre d'exemple, au niveau de la commune d'Arzew, des citoyens se sont opposés à l'opération et nos agents ont été menacés par des armes blanches. Pour mener à bien notre mission, on a été contraint de solliciter l'intervention des agents de la police. Alors que dans la commune de Sidi Chahmi, nos agents ont été attaqués par des enfants qui leur jetaient des pierres pour les empêcher». «C'est un paradoxe puisque nous n'intervenons qu'à la suite des conventions avec les APC concernées et ces dernières sont souvent sollicitées par les citoyens qui dénoncent la prolifération des chiens», affirme notre interlocuteur. Et d'ajouter : «l'EPIC travaille en collaboration avec la fourrière canine.

Les chiens capturés sont acheminés vers cette fourrière». Par ailleurs, certaines communes passent des conventions avec des privés. Selon d'autres sources, «les privés ne respectent pas les méthodes légales dans la capture, et ne pratiquent pas l'abattage au niveau de la fourrière, puisque dans le meilleur des cas, les chiens capturés sont relâchés à nouveau dans d'autres communes. Cette situation trouve son origine dans le manque de contrôle».

Concernant les chats errants qui prolifèrent ces derniers mois, un spécialiste nous affirme que la capture des chats est plus coûteuse et nécessite beaucoup plus de moyens.

«Plus la taille de l'animal est petite plus il est difficile de le capturer, et cela nécessite des moyens plus importants», dira t-il. Par conséquent, le problème de la multiplication des chats dans les différents quartiers de la ville, signalé par nombre de citoyens, n'est pas près de connaître une solution.

Beaucoup de citoyens habitant Hai Es-sabah, l'USTO, Hai El Yasmine et Sidi Maâraouf et d'autres localités à Oran Est, appréhendent de sortir tôt le matin, ou de rentrer tard le soir, à cause des meutes de chiens qui rodent au niveau des cités en quête de nourriture. La présence des chiens errants au niveau des ces quartiers malgré les opérations de capture s'explique par le «système de quotas». Dans ce cadre, on apprend que les équipes de l'EPIC travaillent selon le bon de commande des APC qui fixe le nombre des chiens à capturer en fonction du budget alloué à chaque commune pour cette opération.

A Oran, le problème des morsures provoquées par les animaux errants et à leur tête les chiens fait toujours l'actualité. La direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran recense, chaque année, entre 3.500 et 4.000 cas de morsures dont 75% sont provoquées par des animaux errants. Une dizaine de cas de morsures est enregistrée chaque jour à Oran, ce qui montre que les opérations d'abattage des animaux errants menées par les services communaux n'ont pas donné les résultats escomptés. Pour ce qui de la répartition des cas, et comme chaque année, la commune d'Oran détient la palme d'or avec près de 50% des cas. L'analyse de ces chiffres indique que cette situation est due à la prolifération des canidés à Oran en dépit des campagnes d'abattage. Malgré les efforts consentis et les moyens déployés par les autorités, des décharges sauvages poussent comme des champignons. «Le problème n'est pas du au manque de moyens puisque ces moyens matériels et financiers sont injectés par les autorités au secteur de l'hygiène, mais c'est un problème de manque de civisme de la part des citoyens et de mauvaise gestion de la part de certains responsables du secteur », dira un citoyen.

Une enveloppe budgétaire de près de 500 millions de centimes est débloquée chaque année par la DSP dans le cadre du programme de la lutte antirabique. Un tel budget pourrait être injecté dans d'autres projets de développement du secteur pour l'amélioration de prestations au niveau des structures de santé, si le problème des animaux errants serait, sérieusement, pris en charge par les différents services concernés et à leur tête les services communaux.