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Les pays exportateurs de gaz veulent une parité avec le pétrole: En attendant le juste prix

par Houari Barti

Les ministres du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) ont adopté hier le principe de «parité avec le prix du pétrole» pour assurer un meilleur équilibre au marché du gaz.

Dans une déclaration of ficielle, la première depuis la création du Forum en 2008, lue par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, en sa qualité de président en exercice, il ressort, en effet, tel que le stipule la résolution n° 4, l'adoption du principe «d'assurer un approvisionnement du marché à des prix garantissant la parité avec le prix du pétrole». Le président du FPEG qui animait une conférence de presse à l'issue de la clôture des travaux du Forum, a expliqué que ce principe va être concrétisé «d'une manière individuelle» par les pays membres, «sans aucune contrainte de délais, selon les spécificités de chacun», et ce «par la conversion des contrats existants en contrats ayant des prix indexés sur celui du pétrole». Dans cette même déclaration composée de 8 résolutions, les pays membres du FPEG ont décidé de développer une stratégie de développement à long terme, conforme aux principes fondateurs du Forum. En d'autres termes, comment mener une politique énergétique commune à long terme qui assure la sécurité et la régularité des approvisionnements et génère un revenu juste qui rend compte de la situation réelle du marché ?

 Pour ce faire, il a été décidé d'installer un groupe de travail composé de représentants de chacun des 11 pays membres qui travailleront durant les cinq prochaines années en coordination avec le secrétariat général du FPEG. Ce groupe de travail, explique le ministre, aura comme principales missions de collecter des données et réaliser des études à même de déterminer la future stratégie du Forum en mettant en place des mécanismes efficaces à même de garantir l'équilibre du marché. A ce propos, le secrétaire général du FPEG, M. Leonid Bokhanovski, s'est dit optimiste pour l'avenir du Forum, qui a «reçu de nombreuse sollicitations de la part d'autres pays producteurs de gaz qui ont souhaité avoir des informations sur le Forum et son idéologie».

 Le FPEG soutient, par ailleurs, les efforts entrepris en matière de sécurité énergétique par la combinaison des investissements et des échanges technologiques, excluant les barrières injustifiées, notamment celles concernant la taxe carbone, dressées entre les pays consommateurs et les pays producteurs. Le Forum encourage le modèle selon lequel le consommateur de gaz naturel participe en amont aux projets de développement des infrastructures gazières. L'année 2011 a été, par ailleurs, retenue pour l'organisation du premier sommet du FPEG. Enfin la 8ème et dernière résolution de la déclaration du FPEG met l'accent sur le fait que «le Forum reste ouvert à toute nouvelle adhésion de pays producteurs de gaz soit comme nouveaux membres, soit en qualité d'observateurs».

 L'ouverture solennelle des travaux de cette 10ème édition du FPEG a été donnée dans la matinée d'hier par M. Khelil en présence du secrétaire général du FPEG, le Russe Leonid Bokhanovski, et de ministres et représentants des 11 pays membres. Sur les onze pays membres du FPEG, six étaient représentés par leurs ministres de l'Energie, à savoir l'Iran, l'Egypte, la Russie, le Nigeria, le Qatar et l'Algérie, en plus du vice-ministre du Venezuela. Les quatre autres pays étaient représentés par des responsables de moindre rang. Les ministres du Yémen et de l'Angola de l'Energie, dont les pays, avec la Norvège et les Pays-Bas, ont la qualité d'observateurs, ont également été présents à cette rencontre ministérielle. On note ainsi la défection des ministres de la Libye, de Trinidad et Tobago, de la Guinée Equatoriale et de la Bolivie, qui étaient représentés par des délégations de haut niveau.

 Après sa création officielle le 23 décembre 2008 à Moscou, le FPEG s'est doté, le 9 décembre 2009, d'un secrétaire général en la personne de Leonid Bokhanovski dont la lourde mission est d'assurer la coordination de l'activité du Forum et la cohérence de son action. Un acquis qui met les pays membres devant un nouveau défi, et non des moindres : rendre cette institution opérationnelle et efficace pour la sauvegarde de l'équilibre du marché. Les enjeux sont fondamentalement économiques, mais ils peuvent aussi être géopolitiques et stratégiques car impliquant des pays de différentes cultures politiques. Les pays membre du FPEG partagent la même conviction qu'ils possèdent une énergie qui a un certain nombre d'avantages et qu'ils souhaitent en faire un usage commercial qui soit juste à la fois pour eux et pour les pays consommateurs.