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Mondial 2010: Le match France-Irlande  ne sera pas rejoué

par Adjal Lahouari

Maradona a fait des émules. Nul n'oubliera comment le capitaine de l'équipe d'Argentine a «chipé» le ballon à la main à son adversaire direct et inscrit, qualifiant son équipe aux dépens de l'Angleterre. On n'omettra pas non plus le but de la main du joueur de Benfica, Vata, en ligue des champions, ce qui a coûté cher à l'Olympique Marseille du président Tapi. Mercredi soir, Thierry Henry, tel un handballeur, a manipulé le ballon et offert le but à son coéquipier Gallas. A 1 à 1 et après la victoire acquise chez les Irlandais, l'équipe de France a arraché son billet pour l'Afrique du Sud. Mais ce but entaché par une telle faute a soulevé un tollé général tant en France que dans les autres pays européens. Même des personnalités politiques ont exprimé leur dégoût à propos de ce qui est considéré comme une tricherie inadmissible à ce niveau de la compétition. Le capitaine de l'équipe de France a été traité de tous les noms d'oiseaux, bien qu'il ait avoué «que le ballon lui a touché la main, mais que c'était involontaire». Nul ne croit à cette version. A commencer par les victimes, les Irlandais, qui ont demandé à ce que le match soit rejoué, sollicitant même l'appui de la Fédération française.

 La FIFA s'est saisie en urgence de cette affaire qui a fait le tour du monde et sa décision est conforme aux lois du jeu. En effet, le match ne sera pas rejoué car considérant «que la faute de l'arbitre suédois Martin Hansson résulte d'un fait de jeu». Les Irlandais ont bien cité en exemple dans leur réclamation le cas du match Bahrein-Ouzbékistan qui a été rejoué. La FIFA a souligné que dans ce match, l'arbitre avait commis une faute technique, ce qui est totalement différent du fait de jeu du match France-Eire. La loi V, en effet, fait de l'arbitre le décideur dans ce genre de situations. En tout cas, cette affaire risque de relancer le fameux débat lié à l'arbitrage. Les uns sollicitent le recours à la vidéo comme en rugby et cela pour réduire de façon conséquente les erreurs d'arbitrage. Mais aussi Blatter (président de la FIFA) que Platini (président de l'UEFA) préfèrent des «mesures humaines», se refusant à «robotiser» le football. Déjà, l'expérience des deux arbitres de but a été appliquée lors des rencontres de l'Europea Ligue (ex-Coupe de l'UEFA) et tout indique que les résultats sont satisfaisants. A titre d'exemple, si cette procédure avait été appliquée lors du match Algérie-Rwanda, le but de Antar Yahia aurait été accordé et peut être que le match d'appui n'aurait pas été nécessaire. Dans le camp français, Domenech a déclaré «qu'on ne va se faire hara-kiri parce que, pour une fois, l'arbitre s'est trompé en notre faveur».

 On est loin de l'attitude très fair-play de Arsène Wenger qui, parce que son équipe Arsenal a inscrit un but sans rendre le ballon après une blessure comme c'est l'usage, a proposé au club de Sheffield United de rejouer le match. L'offre a été acceptée. Le match a été effectivement rejoué et Arsenal a gagné de nouveau pour le compte du cinquième tour de la Coupe d'Angleterre. Ce qui a valu l'estime générale des Anglais, très chatouillent en matière de fair-play. Décidément, les moeurs du football ont bien changé, les beaux sentiments paraissant en net décalage avec le réalisme sportif.