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Samson et Dalila

par Ali Brahimi

Le mythe de Samson et Dalila représente une image allégorique parmi tant d'autres qui ont jalonné les fabuleux récits,

préhistoriques, où traditions et croyances s'entremêlèrent et engendrèrent au fil du temps la mémoire collective, des peuples sémites, ainsi balisée par des mythes et réalités. Et de mensonges !

Le récit fabuleux de Samson et Dalila, mis en scène en 1949 par le cinéaste hollywoodien De Mille Cecil B , soit deux années après la création des «foyers» d'Israël , est également incrusté dans les légendes asiatiques - Hindouiste notamment - par d'autres allégories ou sagesse et sérénité s'imbriquèrent autour de Shamschoun , et bien évidemment dans celles du Moyen-Orient ou Samson est personnifié au douzième et dernier juge d'Israël qui se distinguait par sa force Herculéenne démontrée, en maintes occasions , dont son combat victorieux avec un lion dont il avait brisé la nuque et le massacre, à l'aide d'une mâchoire?d'âne, de plus de 1000 philistins en une seule journée ! Ce chiffre fétiche avait accompagné toutes sortes de légendes voire des affabulations excessives dont les contes des Mille et Une Nuits de Shéhérazade. Samson avait donc une vigueur extraordinaire résidante dans sa longue chevelure tressée que Dalila avait cisaillée lors du sommeil de Samson en état d'ivresse permettant, ensuite, à ses ennemis de le capturer, l'enchaîner, puis de lui faire crever les yeux et le torturer atrocement des jours et des nuits.

 Les mois passèrent, jusqu'à que ses cheveux repoussèrent faisant ressusciter sa force initiale lui permettant d'écarteler les deux grandes colonnes de l'arène dans laquelle se déroulaient des jeux d'enfants pour l'humilier. Après les avoir fissuré, les autres piliers des gradins tombèrent, l'un après l'autre, faisant enfouirent sous les décombres aussi bien les Philistins que lui-même inaugurant ainsi la devise suicidaire : «sur moi et mes ennemis». Depuis, cette coiffure tressée représente, dans la religion Israélite, d'autres significations que celle de la vigueur physique. Dalila est, d'après la légende, une danseuse malicieuse et très belle voire ensorceleuse de par sa beauté et son savoir-faire séducteur. Habitante de la Judée - terre des juifs - qui fut également le royaume de Juda situé au sud de celui de David. Elle est d'origine Philistine selon des contes légendaires.

 L'Histoire de Salomon, fils de David, et la reine de Saba originaire, quand a elle, du sud de la péninsule arabique, est une autre représentation de ces rencontres tumultueuses. En ces temps là, même les oiseaux telle que la huppe dite de Salomon parlaient comme le genre humain ! Et bien d'autres envoûtements ainsi que des connaissances et réalisations miraculeuses que sa bague pouvait accomplir sur simple mouvement autour de son doigt. Le Saint Coran, relate la rencontre fabuleuse de cette reine avec Suleyman dans la Sourate 27 : «La Fourmi».

ISRAEL ENTRE LES MYTHES ET REALITES D'HIER, AUJOURDHUI TRANSPOSES EN D'AUTRES ASPECTS.

Certains historiens et ethnologues considèrent que la mémoire collective du peuple d'Israël est basée beaucoup plus sur le symbolique mémoriel que celui lié aux monuments majestueux. En revanche, seul le temple de Jérusalem représente pour eux tout un attachement temporel et de prières incantatoires à l'adresse de Yahvé - Le Créateur -, mais qu'ils ont laissé, d'après la tradition hébraïque, crouler sous les coups de boutoir des légions de l'empire Babylonien en pleine expansion. Une terrible frustration voire un complexe de culpabilité, qu'ils vont traîner éternellement, et qu'ils expriment de différentes manières souvent véhémentement jusqu'au mépris voire d'accabler les autres. Tous les autres !

 Le temple de Salomon, construit vers 931 avant JC, à été détruit par Nabuchodonosor le Babylonien en 590 avant .JC, reste et restera à jamais incrusté dans leur mémoire collective d'autant plus que cette sorte de Shoah, prémonitoire à d'autres pogroms horribles au fil du temps, ainsi symbolisée au mur des lamentations, va déclencher les premiers exodes dramatiques des tribus juives en proie à des dissensions et auto flagellations interminables. A l'image des balancements de leurs corps et mouvements de têtes lors de leurs oraisons, en face du mur des lamentations, accompagnées par de chants liturgiques et autres évocation religieuses à l'intention de Yahvé. Un terrible sentiment de culpabilité !

 Aujourd'hui, des voix juives s'élèvent contre l'autosuffisance voire l'extrémisme de certains illuminés notamment religieux représentants, à titre d'illustration, plus de 60% de l'effectif de l'armée israélienne, et ce, d'après des sources israéliennes. Ainsi, malmené durant des millénaires et gâté, en même temps, par les circonstances voire les hasards de l'Histoire, l'Etat d'Israël pourrait, également, déboucher sans crier gare vers d'autres réalités surprenantes. Effectivement, l'Histoire à ses propres voies impénétrables !

 Les multiples tensions, internes et externes, vont s'accentuer parallèlement aux fluctuations des intérêts internes dont la colonisation extensible, au quotidien, des territoires palestiniens ; et externes, en terme d'équilibre stratégique, de plus en plus précaire dans l'ensemble de la région, souhaité apaisé a la Maison blanche et par certains pays d'Europe occidentale.

 Les dernières élections législatives, en Israël, malgré leur déroulement démocratique exemplaire, certes, ont en revanche permis dans la concordance des points de vues, selon les intérêts et externes, l'accession du Likoud spécialiste du durcissement combiné à de tant de promesses de paix non tenues, sinon reportées aux calendes grecques, et se transformant d'un moment à l'autre à du vent ! Et des actes, bien régulés, de guerre aussi bien froide que chaude. C'est selon !

 Le mur érigé par l'Etat d'Israël, en Palestine, est l'illustration exagérée de la phobie millénaire, refoulée dans le subconscient du peuple juif et notamment ses religieux extrémistes, propagée auprès de la Diaspora à l'échelle mondiale - d'où leur isolement précautionneux et calculateur - depuis la destruction du? temple de Salomon. Est-t-il, cependant, raisonnable d'aspirer à vivre en paix tout en édifiant un immense autre mur, entre deux peuples vivants l'un à coté de l'autre depuis des millénaires, se transformant, au fil du temps, de muraille sécuritaire à celle des craintes excessives pour les uns et?de «lamentations» pour les autres ? En vérité, cet état de fait est stimulé par des scabreux souvenirs, depuis la nuit des temps, et surtout depuis la deuxième guerre mondiale du précèdent siècle.  

LA PALESTINE ENTRE LES INCOMPREHENSIONS, REGLEMENTS DE COMPTES ET LES MURS D'HIER

ET D'AUJOUR'DHUI

Le mur construit par Israël, est une autre représentation de cette phobie psycho-maniaco-historique incrustée dans la mémoire de certaines élites israéliennes , notamment religieuses, se considérant de par leur longue présence sur ces terres comme les protecteurs désignés , animés par le soi-disant attachement à la croyance du messianisme, desdites contrées qu'ils confondent dans la forme et le détail avec la terre promise depuis leur libération, des ghettos esclavagistes d'Egypte, par le prophète Moise les ramenant contre vents et marécages du Nil vers la terre de toutes les incompréhensions et des conflits tumultueux souvent excités par les mensonges. Et les intrigues de part et d'autre. Et d'ailleurs !

 Le défunt Yasser Arafat dirigeant historique de la Palestine, mort empoisonné d'après des thèses se rapprochant de plus en plus de cette certitude, fut sincèrement charmé par les intentions de paix de M. Itzhak : il sourit. Et Rabin : le sage ; chef du gouvernement d'Israël de l'époque, assassiné le 4 novembre 1995 par un... militaire juif extrémiste. L'ex Président des USA Bill Clinton, initiateur des accords de paix Israélo-palestiniens, avait confirmé ces intentions de paix globale lors d'une conférence de presse organisée, en début de cette semaine, à l'occasion de la commémoration de sa mort. Ces projets généreux, M. Itzhak Rabin souhaitait les réaliser dans trois ans. Son vœu était partagé par M. Yasser Arafat. Tous les deux ont reçu le prix Nobel de la Paix. Vainement !

 Le défunt Président de l'autorité palestinienne après avoir vu, à la télévision israélienne, le meurtre de Itzhak Rabin, fut complètement décontenancé car il saisissait parfaitement les motifs et les conséquences de l'acte terroriste programmé. Quelques temps après, il déclarait : «ils veulent- les Israéliens et assimilés - que je sois leur pion ou bien me faire prisonnier dans ma résidence ; tandis que moi je souhaite mourir en martyr». Son vœu fut minutieusement étudié, en termes d'impacts, puis exaucé dans les règles de l'art en la matière, le?11 novembre 2004 date de son décès. Les cérémonies funéraires organisées depuis Paris, liées à son majestueux enterrement, sont toujours d'actualité. En France sarkozienne notamment. Par d'autres règlements de comptes sournois et «enterrements politiques» de quelques hauts dignitaires de l'Etat français. A l'image du film, sur la maffia italo-américaine, «Le Parrain» réalisé par Francis Ford Coppola. !!

 En ce mois de Novembre, celui des grands rendez-vous avec l'Histoire dont les assassinats de Yitzhak Rabin et de Yasser Arafat - un autre hasard de l'Histoire ? - ; toutes les instances palestiniennes aussi bien désignées qu'élues, dont la Présidence de l'autorité palestinienne, sont caduques. Ajouter a cela le bicéphalisme gouvernemental baroque actuel entre islamistes et modérés. Les palestiniens voulaient un gouvernement, ils ont deux. Un seul territoire : ils en ont deux, mais en réalité rien ! Une région qui navigue dans un océan de byzantinisme : Le tout, embrouillé par trop de subtilités.

 C'est dans ce contexte brumeux, par trop d'incompréhensions et d'appréhensions, que ledit Président palestinien actuel est en train de manœuvrer, tous azimuts, dont son improbable démission agité en chantage ridicule, pour asseoir une nouvelle ambiance afin de conforter sa position tout en comptant sur les influences des USA et par ricochet sur?Israël, pour faire valoir ses projets ourdis dans ce sens.

 Comme ils semblent se profiler, cette semaine, par le biais d'une proposition «concertée» du Président Français, actuellement en tournée exploratoire en Arabie Saoudite et dans la région, après la visite du Président Syrien en France, invitant le Chef du gouvernement Israélien à venir assister à une rencontre internationale à Paris afin de redynamiser le dit processus de paix en panne pour le moment. Tout un charivari diplomatique y inclus le soi-disant dossier nucléaire iranien qu'Israël est en train de le renouveler à toutes les occasions y compris dans le cadre du règlement du conflit avec la Palestine et la ? Syrie «convoitée» ces derniers temps, par certains pays dont la France et l'Arabie Saoudite, pour mieux isoler l'Iran. Cette semaine, les manœuvres militaires israéliennes sont effectuées dans le cadre d'une éventuelle attaque par des missiles nucléaires iraniens. Mais, c'est surtout le Hezbollah libanais qui est visé.

 Donc, la paix n'est pour demain. Et que les bonnes intentions de part et d'autre ne sont que des leurres car les intérêts suprêmes d'Israël, aux yeux de ses obscures officines, sont au dessus de ces «bons desseins». Tout au dessus. Et d'où qu'ils viennent ! Jusqu'à quand ? L'Histoire en répondrait. Et l'avenir en dévoilera. Les sabordages du processus de paix d'Oslo?, les assassinats de Itzhak Rabin et de Yasser Arafat, en sont les meilleures illustrations édifiantes à ce sujet. Et sur tant d'autres depuis 1947 - année dite de la Nekba - et à ce jour ; ayant touchés les meilleurs représentants des élites de part et d'autre Et surtout celles des pays arabes révulsés par tant de leurres et de mensonges !  

DES PEUPLES ARABES FACE AUX LEURRES ET MENSONGES DU PASSE ET CEUX D'ACTUALITE

Issus de leurs désarrois et manque de lucidités en face à des cercles d'intérêts déterminés et obstinés, jusqu'a l'arrogance et, de surcroît, foncièrement manipulateurs en puissance. Le tout lié aux différents pouvoirs qui font miroiter, jusqu'au paroxysme, toutes sortes de mirages à l'encontre de leurs jeunesses respectives ballottées à cause d'orientations absurdes. Ajouter à cela, leur manque d'imagination collective, du sens de discernement des véritables enjeux et défis, et de la clairvoyance pour l'avenir. Ainsi, elles paraissent affaiblies culturellement car polarisées par d'autres préoccupations existentielles irrationnelles voire de chauvinisme le plus étroit. En d'autres termes, les pays arabes se divisent d'eux-mêmes pour permettre aux autres de «mieux» régner et?d'exploiter leurs richesses naturelles.

 En effet, la reconduction héréditaire, des mêmes sérails et réflexes archaïques, est l'une des preuves flagrantes de la déliquescence de leurs situations respectives, jusqu'a s'entrechoquer entre eux-mêmes pour des considérations futiles voire égocentriques, permettant à leurs systèmes de gouvernements et gouvernances ainsi caractérisés par des obsessions ataviques liés au pouvoir voire de l'esprit de chefs paternalistes pivotants autour du multi tribalisme, de multi familias et de multi fratries, au lieu du multipartisme tel qu'il s'exprime et fonctionne dans les Etats, dignes de ce concept civilisateur, soucieux de l'avenir de leurs futures générations ; alors que celles des nôtres sont happées par toutes sortes de mystifications conjuguées à une certaine forme de «modernisme» beaucoup plus imitateur que créateur. Une alchimie des plus alambiquée voire explosive.

 A l'image d'un match tourmenté de Football d'hier. A l'image, également, d'une émission de l'ENTV montrant l'entraînement pathétique de l'équipe nationale de football, quarante huit heures avant ledit match décisif de Khartoum, dont certains des joueurs avaient des bandeaux sur la tête à la suite de leurs blessures causées par des supporters égyptiens survoltés avant le match du Caire. Cet entraînement à été accompagné par la merveilleuse chanson du film?Gladiator, à l'époque du célèbre philosophe Marc Aurèle honnissant tous les excès liés à l'exercice du pouvoir, et les vanités d'où qu'elles viennent. Mais pourquoi donc la musique du film Gladiator dans un match de football ? C'est tout simplement du délire, ne pouvons pas nous retenir de répondre !!

 Enfin, ce qui est essentiel et profitable à retenir, et ce, quelque soit le résultat du match Algérie-Egypte, c'est de nous faire une idée tellement évidente, c'est que : ce qui ne peut être fait par le cerveau - l'esprit - ; jamais les muscles - la force - du? pied de surcroît, ne pourraient le faire. Jamais ! C'est l'évidence même, souriraient certains avertis ; mais, qu'en revanche, il est toujours utile de le faire rappeler à d'autres en mal d'inspirations. Toujours !