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Corruption ou fuite des capitaux ?

par Yazid Haddar

La nouvelle est tombée, cette fois, ce ne sont pas des rumeurs : des « j'ai entendu », des « j'ai vu » et des « ils m'ont raconté », mais des faits ! Le parquet de la République pour le moment n'a rien vu, peut-être il attend qu'une enquête soit ouverte à l'étranger. 440 Algériens détenant des avoirs estimés à 671 millions de dollars.

Il s'agit bien d'Algériens, il n'est pas question ici des autres comptes de ceux qui sont « des Algériens du cœur», mais qui portent une autre nationalité. (Dieu sait combien sont-ils nombreux !) Il s'agit bien des comptes uniquement dans une banque suisse et pas dans les banques suisses, ni françaises, ni italiennes, ni d'Amérique du Sud, ni dans les paradis fiscaux.

Il s'agit bien de comptes détenus par des personnes, avec noms et prénoms et pas des sociétés anonymes. Pour le moment, aucune instance officielle n'a été affectée par cette nouvelle. Pas de commission parlementaire, ni ministérielle, sans parler du judiciaire ou du DRS. Rien, nada ! C'est le silence total ! Cependant, exposer des idées hostiles à la pensée dominante, contester légalement des décisions aberrantes ou injustes pourrait vous conduire en prison.

Les sommes indiquées plus haut ne sont qu'une goutte d'eau, vu l'ampleur de la corruption qui enchaîne la société algérienne. La corruption est, désormais, une pratique normalisée dans nos relations sociales, selon quelques chercheurs. La corruption est devenue comme un signe d'intelligence pour atteindre les objectifs. Rien ne pourra arrêter ce fléau sans une volonté politique pour y faire face. Les affaires de corruption sont de plus en plus encombrantes et lourdes de conséquences. Aucune morale ne pourra justifier ces pratiques, aucun homme d'Etat ne devra garder le silence devant cette machine corrompue qui tire le pays vers le bas et la société avec. Ce silence n'est qu'une mort lente !