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L'instance du dialogue à la rencontre des jeunes activistes du «Hirak»

par Kharroubi Habib

Selon l'un des membres de l'instance de médiation et du dialogue, de nombreux activistes du mouvement populaire ont sollicité celle-ci pour des discussions l'amenant à se doter d'un agenda pour être en mesure de les recevoir tous et tour à tour. S'il est exact que l'instance est sollicitée de cette façon, la rencontre que sa commission politique a eue hier avec des « représentants » du mouvement populaire n'est que la première de celles qu'elle compte avoir pour cerner au plus exact la diversité des opinions qui ont cours au sein de la nébuleuse qu'est cet acteur de la crise politique dont sa révolution tranquille a été le déclencheur.

Les premiers interlocuteurs dans ce cadre avec lesquels la commission politique de l'instance du dialogue a entamé ses contacts hier auraient été presque exclusivement des étudiants. Ce que le docteur Bekkar Berkani Mohammed, membre de la dite commission, a justifié en faisant valoir que cette frange juvénile « fait office de locomotive » de la révolution en cours pour avoir accompagné cette dernière à travers sa traditionnelle marche du mardi qui précède chaque vendredi de la contestation citoyenne.

En inaugurant symboliquement le cycle de ses contacts par la rencontre avec un panel composé en majorité de jeunes activistes du mouvement citoyen, la commission politique présidée par Amar Belhimer a eu probablement pour intention de faire prendre conscience qu'il y a nécessité d'octroyer une place centrale à la représentation juvénile dans tout processus destiné à permettre la sortie de crise au pays. Son message n'est pas superflu au regard que si les jeunes sont effectivement le fer de lance et les infatigables prolongateurs de la révolution tranquille, les états-majors partisans pourtant revigorés par leur activisme n'entendent pas leur faire la place qui leur est due.

Le pouvoir cherche l'arrêt du mouvement citoyen dont le moteur est incontestablement la jeunesse, les états-majors partisans et les acteurs de la société civile qui ont pris son train veulent eux sa continuité mais sous leur conduite et pour les objectifs qu'ils ambitionnent d'atteindre à travers lui.

La commission Belhimer a bien sûr dans son agenda des rencontres avec des acteurs de la classe politique et ceux de la société civile. Aux uns et aux autres, elle doit faire comprendre que la crise politique que vit le pays n'est pas de celles dont l'on peut venir à bout par des tractations et des accommodements entre appareils politiques et pseudo-notabilités. La jeunesse ne peut être laissée en marge de la réflexion sur sa solution et de la mise en œuvre de celle-ci.