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La cité scientifique de la Sebkha au stade du cahier des charges: Des instructions pour passer à la vitesse supérieure

par Houari Saaïdia

Signe de son positionnement au premier plan de l'agenda des pouvoirs publics locaux, le projet de la cité scientifique projeté au lac salé Dhayet Morsli a été l'un des premiers points inspectés par le nouveau chef de l'exécutif de wilaya, Brahim Ouchène, constituant même le coup d'envoi de son programme de sorties pour s'enquérir de visu sur l'avancement des projets de premier ordre en termes d'importance et d'impact sur la métropole.

Sur place, le wali a eu donc à faire le parallèle entre l'état réel du projet et le point de situation qui lui avait été présenté antérieurement par les responsables du dossier. Une supervision des préliminaires et des préparatifs en vue du passage à l'acte dans un proche avenir qui a été ponctuée par des directives pour l'accélération des procédures, avec en prime la finalisation du cahier des charges dans les plus brefs délais. Chargée du dossier du village scientifique au lieu et à la place de la Direction des travaux publics (DTP), la Direction de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction (DUAC) accorde un intérêt de premier ordre à ce projet inédit dont elle est désormais le maître d'ouvrage. Et, dans une large mesure, l'on peut parler d'une nouvelle approche dans la conception du site projeté au niveau du lac salé d'Oran de Dhayet Morsli.

LA DUAC EN MAÎTRE D'OUVRAGE

Il importe de noter de prime abord que le changement de l'organisme de maîtrise d'ouvrage (MOA), opéré par les pouvoirs publics locaux était bien loin d'être une simple procédure de forme, mais plutôt une décision de fond qui s'avérait forcée. Et ce, pour la simple et bonne raison que le dossier risquait d'essuyer une fin de non-recevoir par le Département ministériel des Travaux publics et des Infrastructures de base. Un acte de gestion sans conséquence pour autant sur l'étude du projet qui est déjà en cours par un BET choisi par la wilaya par le biais de la DTP, initialement désignée par l'ex-wali d'Oran Saïd Sayoud pour prendre en charge ce dossier, si bien que la DUAC s'attèle à enrichir, approfondir et peaufiner encore davantage la conception du site. Après la finalisation de l'étude, la DUAC aura notamment à confectionner le cahier de charges.

PROJET UNIQUE EN SON GENRE EN ALGÉRIE ET BIEN AU-DELÀ

Dans le domaine de l'Architecture : favoriser la création architecturale et les techniques de construction adaptées aux sites, de promouvoir un cadre bâti harmonieux et esthétique en fonction des caractéristiques géographiques, climatiques et sociales locales, assurer la cohérence dans le développement de l'habitat, des équipements publics, des services et des activités, assurer la maîtrise d'ouvrage programmes d'aménagement urbain périodiquement leur état d'avancement. Dans le domaine de la Construction : s'assurer de l'application des techniques et réglementaires ainsi que des constructions en vigueur, recenser le potentiel de production des carrières et la localisation des gîtes de matériaux naturels utilisés dans la construction, initier toute action de recherche visant la promotion et le développement des systèmes constructifs et des matériaux de construction… Sans pareil en Algérie et bien au-delà, le village scientifique projeté au niveau du grand lac salé d'Oran -portant le nom de « Dhayet Morsli » dans la toponymie locale des zones humides- est un projet à la croisée des chemins entre musée-laboratoire grandeur nature et parc de culture-loisir. Focus sur ce site assez futuriste, sa face non encore dévoilée comprise. Depuis son annonce fin 2023 à ce jour par le désormais ex-wali d'Oran Saïd Sayoud, on est resté plutôt dans la communication institutionnelle vague et au compte-gouttes à l'égard de ce dossier.

ÉTUDE ET CAHIER DES CHARGES EN DERNIÈRES RETOUCHES

D'après les premières informations, l'on saura qu'au titre de la 1ère phase de ce projet, le lac Dhayet Morsli et son proche périmètre seront assainis et son plan d'eau sera désenvasé, ont précisé des services de la wilaya d'Oran. La 2ème phase portera, quant à elle, sur l'aménagement d'espaces verts, la réalisation de zones de repos et d'installations pour la pratique sportive, de parcours de promenade et d'infrastructures commerciales, en plus de cinq bâtiments. Il faut savoir que les travaux de dépollution des eaux de la Sebkha, confiés à la direction de l'Hydraulique, font partie de la même étude et sont donc concernés par le même cahier de charges. Il est question de stopper en priorité et en urgence le déversement des eaux usées dans ce lac par le déplacement des réseaux d'assainissement vers la STEP d'El-Kerma via la station de relevage d'El-Bahia.

LES PIÈCES DU PUZZLE QUI ÉTAIENT «CACHÉES»

Par ailleurs, une grande salle de cinéma de dernière génération de type Imax est également projetée sur le site. La technologie Imax est une expérience totalement immersive, qui fait oublier aux spectateurs les limites de l'écran pour les plonger au cœur du film. Un zoo fait également partie du master-plan de ce village scientifique. Lieu de détente et de divertissement destiné à un large public, ce parc zoologique aura aussi pour rôle de transmettre aux visiteurs un maximum de connaissances, en matière de science naturelles et de conservation de la nature. Outre son rôle de lieu touristique axé sur la thématique végétale (les plantes, les paysages, les parcs, les jardins, les événements festifs, les salons professionnels et congrès sur le thème du végétal…), ce jardin aura à remplir une triple mission : la recherche fondamentale sur les plantes indépendamment de leur utilité, l'enseignement et l'éducation du public et la conservation du patrimoine végétal.