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Des étudiants en médecine
ont organisé ces derniers jours des actions de protestation pour faire entendre
leurs voix, mais surtout pour faire état de leur «malaise» quant à leur avenir.
Que ce soit en matière de conditions de formation, perspectives d'emploi ou par
rapport au nombre limité des postes de concours d'accès au résidanat. Sans
parler de la décision du blocage de l'authentification des diplômes, afin que
les diplômés puissent avoir des équivalences à l'étranger. Bien que le problème
concerne en premier lieu le département de Kamel Baddari,
l'avenir des médecins dans le secteur de la santé concerne également le
ministère de la Santé. C'est ce qu'a précisé au « Le Quotidien d'Oran », Dr
Mohamed Iddir, président du Syndicat national des
praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP). Cette question a besoin
d'une « réflexion stratégique » et d'un «pilotage stratégique impliquant le
ministère de la Santé».
Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a reçu hier les directeurs d'université et des facultés de médecine, avec la présence des représentants des étudiants en sciences médicales. Le Dr Iddir a souligné que l'évaluation des besoins en formation dépend essentiellement du secteur de l'enseignement supérieur, «dont les responsables doivent répondre à la question de savoir si nos facultés de médecine fonctionnent d'une manière à produire ou à former des médecins pour répondre à un besoin estimé à temps». Il précise avec réserve que «visiblement il y a un décalage entre la production des médecins et les capacités à les faire travailler sur le terrain». Il y a un excédent et apparemment cet excédent n'a pas été absorbé par le secteur privé. Concernant la question de l'authentification des diplômes, le Dr Iddir précise qu'il est vrai que cette décision a été prise peut-être dans l'urgence pour freiner un tant soit peu la fuite des médecins à l'étranger. Cela dit, « personnellement ce que je peux déplorer en tant que militant du secteur public de la santé en tant que syndicaliste, c'est que le départ à l'étranger est devenu la norme». Pour Iddir, le blocage de l'authentification n'est pas la solution. «Pour préserver nos ressources intellectuelles, universitaires et nos médecins, on doit revenir à la source du problème. Répondre aux préoccupations des médecins et universitaires afin de les inciter à rester dans leur pays et à servir le secteur de la santé, notamment le secteur public», dit notre interlocuteur. Et d'appeler à revoir cette politique de création des annexes de facultés de médecine à travers le pays car ceci va générer plus d'excédent. Sans parler, dit-il, des hôpitaux qui sont transformés en CHU, alors que l'encadrement universitaire dans les CHU existant pose déjà problème. Justement la réflexion stratégique doit tourner autour de cette problématique. Il dira qu'on n'est pas contre la création de nouveaux CHU et de facultés de médecine, mais cela doit se faire à condition de prévoir toutes les implications qu'entraînent ce genre de décisions et ou ce genre de projets. |