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Ghaza, Liban: Nouveaux carnages de l'armée sioniste

par Mohamed Mehdi

Vendredi, 371e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 42.126 martyrs et 98.117 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. Ces chiffres comprennent les 61 martyrs et les 231 blessés lors des 4 carnages commis par l'armée sioniste lors de la journée de jeudi. Sur les 61 martyrs de jeudi, au moins 28 sont tombés dans les bombardements sionistes contre une école abritant des personnes déplacées à Deir al-Balah, dans le centre de Ghaza. Les 92 blessés de l'école de Deir al-Balah ont été transférés à l'hôpital Al-Aqsa.

Jeudi, un correspondant d'Al Jazeera English (AJE) à Deir al-Balah, a déclaré que la plupart des victimes dans l'attaque de l'école sont des enfants et des femmes dont les corps «ont été déchiquetés par l'intensité des frappes». «A la morgue de l'hôpital, j'ai vu de nombreux corps déchiquetés, ce qui rend leur identification assez difficile à moins que les membres de leurs familles ne parviennent à les reconnaître grâce à des signes sur leurs vêtements».

Jeudi également, la Protection civile de Ghaza a déclaré que l'armée d'occupation impose un siège total au nord de l'enclave.

«L'occupation impose un siège strict au nord de la bande de Ghaza et l'isole complètement de la ville de Ghaza», affirme la Protection civile, soulignant que «depuis dimanche matin, l''occupation empêche l'entrée de produits de première nécessité dans le gouvernorat du nord». Et d'ajouter : «Des dizaines de corps sont restés coincés sur les routes du nord de Ghaza et n'ont pas pu être récupérés en raison de l'intensité des bombardements israéliens», notant que «l'évacuation des hôpitaux du nord entraînerait un effondrement complet du système de santé».

«Nous recevons de nombreux appels de citoyens blessés, coincés chez eux. Mais, nos équipes du gouvernorat du nord sont uniquement présentes dans la zone de l'école Al Fakhoura à Jabaliya, et ne peuvent pas se déplacer sur les lieux des attaques sauf dans certaines zones du projet Beit Lahia et dans la zone de Kamal Adwan», ajoute la déclaration de la Protection civile.

Vendredi, l'armée génocidaire sioniste a bombardé plusieurs régions de Ghaza, dont Nuseirat, Deir al-Balah, et le camp al-Bureij, dans le centre de l'enclave, ainsi que la ville de Ghaza (quartiers al-Rimal, Haï Zeitoun et Saftawi), Jabaliya al-Bamad (une mosquée), dans le nord.

La situation à Ghaza a été qualifiée, vendredi, par des experts de l'ONU, de «la plus grave crise humanitaire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale». «(…) Marquée par un génocide, un nettoyage ethnique et une punition collective contre les Palestiniens, la bande de Ghaza est devenue une terre stérile remplie de décombres et de restes humains après un an de guerre», affirment les experts dans une déclaration rapportée par Al Jazeera.

«Les bombes israéliennes n'ont épargné personne et ont anéanti des familles entières et des générations. Ce à quoi Ghaza est confrontée est devenu la crise humanitaire la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'incapacité à parvenir à un cessez-le-feu à Ghaza et à faire rendre des comptes pour les crimes commis là-bas a conduit à l'expansion de la guerre et a déclenché la violence au Liban», ajoute la déclaration.

Liban : l'armée sioniste cible la FINUL

Au Liban, l'armée génocidaire d'Israël a commis également un carnage en bombardant, jeudi, pour la première fois depuis le début de l'agression sioniste, le centre de Beyrouth, en plus de la banlieue sud de la capitale et du sud du pays. Le ministère libanais de la Santé a indiqué, jeudi soir, que «le nombre de victimes de l'attaque israélienne sur Beyrouth s'est élevé à 22 martyrs et 117 blessés».

Vendredi, l'armée d'occupation sioniste a bombardé plusieurs zones dans les villes de Naqoura, Qana et Alma al-Shaab, Balat, Dibbin, Al-Khiyam, Kafr Shuba et Shama, dans le sud du Liban. Commentant les ordres d'évacuation de l'armée sioniste aux populations du sud de Beyrouth, Amnesty International a déclaré, vendredi, que ces avertissements «sont trompeurs». «Les avertissements d'évacuation lancés par l'armée israélienne aux habitants des banlieues sud sont insuffisants et parfois trompeurs», affirme l'ONG, ajoutant que cela «ne dispense pas Israël de ses obligations en vertu du droit international humanitaire de ne pas cibler les civils». «Ordonner aux habitants des villes et des villages du sud du Liban d'évacuer soulève la question de savoir si cela vise à conduire à un exode massif», ajoute encore Amnesty International. Vendredi également, Israël a pris pour cible, pour la 2e fois consécutive depuis jeudi, une tour de guet de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) à Naqoura, dans le sud du Liban, blessant des soldats sri-lankais, rapporte Al Jazeera. La veille, jeudi, une source de l'ONU a déclaré à Reuters que des soldats israéliens ont ouvert le feu sur trois positions tenues par des casques bleus de l'ONU dans le sud Liban.

En début de semaine, la FINUL a refusé une demande de l'armée israélienne de quitter ses bases près de la frontière. L'attaque contre des soldats de la FINUL a été dénoncée par le SG de l'ONU, l'Union Européenne, l'Espagne, la Russie, la Norvège, et l'Australie.

La résistance libanaise continue de porter des coups à l'ennemi sioniste, malgré l'ampleur des bombardements israéliens utilisant des bombes américaines de très grandes puissances.

Vendredi, le Hezbollah a ciblé avec des dizaines de missiles les régions Kiryat Shmona et Margaliot au nord-est de la Palestine occupée, à la frontière avec le Liban, mais également Akka et la baie de Haïfa. Selon des estimations israéliennes, citées par Al Jazeera, plus de 20 missiles ont été tirés vers la baie de Haïfa, entre l'aube et le début de matinée.

Des médias israéliens ont rapporté qu'un bâtiment de la zone industrielle de Kiryat Bialik, dans la baie de Haïfa, a été touché directement par des missiles en provenance du Liban.

La 12e chaîne israélienne a déclaré qu'un missile anti-blindé a visé un site militaire israélien à Rekhes Ramim en Galilée. Plus tard la 14e chaîne a précisé que l'attaque a fait un mort et un blessé grave. D'autres sources ont fait été de plusieurs blessés.

Le Hezbollah a également déclaré avoir bombardé «des rassemblements de soldats ennemis israéliens dans la caserne de Yeftah et ses environs avec une grande salve de missiles», et d'avoir visé «des équipements techniques sur le site d'Al-Abad avec un missile guidé, touchant des cibles directs».

Bendjama :» l'occupation doit cesser maintenant»

Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama a plaidé, jeudi soir, pour un cessez-le feu «immédiat» à Ghaza et au Liban, soulignant la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

L'Algérie considère que «la seule voie pour assurer la stabilité au Liban et la paix dans la région est la mise en œuvre intégrale et immédiate de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU», notamment par «le déploiement de l'armée libanaise sur tout le territoire libanais à l'intérieur des frontières internationalement reconnues» et «le retrait complet» des forces sionistes des terres libanaises, rapporte l'APS. M. Bendjama a rappelé que l'Algérie a déjà averti que les actions militaires de la puissance occupante sioniste ne se limiteront pas à Ghaza et à la Cisjordanie», ajoutant que l'agression sioniste «ne s'arrêtera pas au Liban». «La menace réelle et persistante pour le Moyen-Orient est et restera l'occupation continue des terres arabes, en Palestine, au Liban et en Syrie», par les forces sionistes, estime Bendjama, considérant que «ne pas s'attaquer à cette cause profonde et se concentrer uniquement sur les symptômes ne fera que garantir que la tragédie se répétera». «L'occupation doit cesser maintenant avant que nous ne soyons à nouveau confrontés à une catastrophe irréversible», a-t-il plaidé, regrettant que «la persistance de cette invasion et la violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Liban» a lieu «sans réaction sérieuse du Conseil de Sécurité», ce qui ne fait qu'encourager l'entité sioniste à davantage de «violations du droit international». Pour Amar Bendjama, tant que l'entité sioniste continue de «bénéficier de l'impunité de la part du Conseil, elle perpétuera le cycle de la violence, en employant les mêmes tactiques flagrantes de destruction massive et en ciblant des vies civiles innocentes». «Quand est-ce que ce Conseil assumera ses responsabilités de maintien de la paix et de la sécurité internationales? Quand imposera-t-il des sanctions» aux autorités sionistes pour «les atrocités et les violations qu'elles commettent ?», s'est-il interrogé. Le représentant de l'Algérie a condamné les tirs des forces sionistes «sur trois positions utilisées par la FINUL, blessant deux de nos soldats de la paix», exprimant également sa «profonde préoccupation» face à l'établissement, par les forces d'occupation sionistes, d'une zone de rassemblement adjacente à la position de la FINUL, dans la ville de Maroun al-Ras.