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Son inscription au titre de la LF 2025 étant improbable : Les 200 milliards pour boucler la Corniche-Est, pas pour demain

par Houari Saaïdia

Figurant depuis 2015 dans sa nomenclature au titre des opérations inachevées, le projet de la Corniche-Est attend toujours le dégel de son dernier lot pour voir son tracé mené à bout et mis en service de la sorte.

Lors de sa visite du 13 août, le ministre des TP a bien réaffirmé son engagement à « plaider » ce dossier en haut lieu. Localement, tout est fin prêt pour lancer l'appel d'offres dès la réception de la notification d'inscription. Ce projet a fait l'objet d'une longue série de demandes d'inscription -avec plusieurs lettres de rappel- de la part de la DTP, en ce qui concerne sa dernière tranche « gelée » faute de financement. La dernière démarche pour inscrire cette opération en arbitrage dans le cadre de la loi de finances (LF) 2025 n'aurait pas abouti, selon plusieurs sources concordantes. Ayant déjà eu l'accord de principe de la part de sa tutelle pour la levée du gel sur le dernier lot de la voie littorale Arzew-Oran via Cap Carbon et Kristel, la direction des travaux publics n'attend que la notification de l'opération pour passer à l'acte. Tout est fin prêt en effet pour le lancement de la procédure de passation du marché aussitôt le « quitus » officiel reçu. Autrement dit, le processus d'exécution « local » pour l'achèvement de la Corniche-Est est sursis à la budgétisation du dernier segment de la ligne par les instances financières centrales, le montant estimatif de l'opération étant de l'ordre de 2 milliards de DA. Suivi de très près par le chef de l'Exécutif local, Saïd Sayoud, ce dossier revêt un grand intérêt en raison de son importance capitale en termes d'impact pluridimensionnel et du caractère structurant de l'infrastructure routière dont il est porteur. A l'évidence, les programmes ne se plaidant pas avec la parole auprès des décideurs centraux, le wali d'Oran est le mieux placé pour savoir qu'il faut préalablement assainir la nomenclature en clôturant le maximum d'anciennes opérations et en lançant la totalité des projets notifiés au titre de l'année 2023, tous secteurs et programmes confondus, pour espérer obtenir de nouvelles dotations budgétaires. C'est dans ce contexte et dans cet enjeu que Saïd Sayoud a d'ailleurs consacré l'essentiel de l'ordre du jour de deux réunions de son conseil exécutif à l'ajustement et le perfectionnement des indicateurs du tableau de bord lié à la programmation et le suivi budgétaire de sa wilaya.

UN ULTIME LOT QUI VAUT UN SACRÉ MONTANT

Réaliser plus de deux tiers d'une route, à coups de plusieurs dizaines de milliards, puis geler le projet au nom de l'austérité budgétaire, cela porte un nom : le gaspillage. Le mot n'est pas assez fort dans le cas de la fameuse Corniche-Est, tant la décision de mettre au frigo ce chantier, alors qu'il en était à sa dernière ligne droite, frisait l'insensé. Entre-temps, et en attendant le dégel officiel du dernier lot, les 14 kilomètres réalisés depuis plus de dix ans, pour une lourde facture de 195 milliards, sont toujours hors service. Bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis la réception de la 1ère tranche du projet sur 9,5 km. Qu'en est-il advenu de ce projet dont on louait les mérites à sa genèse ? Quel est le sort de ce projet structurant qui allait «ouvrir des perspectives économiques en termes d'emplois et de services touristiques, développer le littoral-est d'Oran notamment de par son impact sur les ZET, permettre une seconde liaison entre Arzew en tant que ville, site portuaire et pôle pétrochimique, tout à la fois, et la ville d'Oran avec effet d'entraînement sur les localités côtières intermédiaires» ?

UNE VOIE LITTORALE À PLUSIEURS VOCATIONS

Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que la priorité dans la budgétisation devait être accordée au parachèvement des programmes très avancés en termes de réalisation.

Cela n'a pas toujours été le cas, le projet de la voie littorale Arzew-Kristel, doté d'une AP de 300 milliards à la faveur d'un réajustement de l'AP initiale, en est un exemple édifiant. Pourtant, ce projet rentrant dans le cadre du programme PCSC (2005-2009) et dont l'étude a été effectuée par le CTTP, a vu sa 1ère tranche sur 9,5 km, elle-même répartie en deux lots, réceptionnée dans les délais impartis, fin 2010, ce qui laissait présager une bonne suite pour le reste de l'opération. Malheureusement, la 2ème tranche, opération centralisée gérée directement par le ministère contrairement à la première qui était décentralisée avec la DTP d'Oran en maître d'ouvrage délégué, restera encre sur papier à ce jour.

Ceci alors qu'un 3ème lot du chantier, long de près 4,5 km, qui part d'où prennent fin les deux premiers, en l'occurrence au PK 09 à hauteur de la montagne de Cap Carbon, presque à mi-parcours du tracé du projet, a, lui, plutôt traîné le pas.

Le littoral Est de la wilaya d'Oran recèle des potentialités importantes en matière de tourisme mais souffre d'enclavement. C'est pour cela que la réalisation de la route Arzew-Kristel via Cap Carbon peut constituer un vaisseau pouvant ouvrir de nouvelles perspectives, notamment dans le domaine du tourisme balnéaire dans la région.