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Confiscation des prémices de l'ambassade d'Algérie au Maroc: Nouvelle provocation du Makhzen

par A. Z.

  L'outrage aux règles diplomatiques commis par le Maroc dans cette entreprise de confiscation des prémices de l'ambassade de l'Etat algérien au Maroc, qui a révélé jusqu'à quel point le Makhzen n'a d'autres soucis que de chercher à provoquer l'Algérie, a suscité l'indignation des autorités et ne manquera pas d'avoir des suites sur le plan juridique et réglementaire, ainsi que sur le plan des réactions au sein de l'opinion et de la classe politique. Dans ce sillage, le politologue et professeur de droit international Ismail Khalafallah a considéré que la décision du Makhzen, liée à la saisie des biens de l'ambassade d'Algérie à Rabat, comme une bassesse du régime marocain et une violation flagrante de la Convention de Vienne sur l'action diplomatique. Joint au téléphone, hier lundi, depuis Paris, par l'émission «L'invité de l'international» de la radio algérienne, M. Khalfalla a souligné que la récente décision du Makhzen n'est qu'un des épisodes habituels de trahison du régime du Makhzen, qui est un outil pour mettre en œuvre l'agenda sioniste dans la région. «La décision n'est pas venue d'un choix et d'une conviction marocains, elle est plutôt un outil derrière lequel le régime sioniste tire les ficelles», a poursuivi l'intervenant. Ajoutant que cette provocation ne servira que les parties sionistes et, en retour, elle resserrera plus encore l'étau sur le régime du Makhzen. En ce qui concerne le moment où le régime du Makhzen a initié cette escalade hostile et provocatrice, M. Khalfallah a souligné qu'elle coïncidait avec les mesures diplomatiques et onusiennes de l'Algérie pour soutenir la cause palestinienne et le reste des causes justes, y compris la question sahraouie.

M. Khalfallah a souligné que les autorités algériennes ne laisseront pas passer cette affaire et agiront à tous les niveaux par des voies judiciaires légales, dont la Cour internationale de justice, qui est compétente dans ce domaine, parce que la Convention de Vienne sur l'activité diplomatique est claire et contraignante pour toutes les parties, en particulier comme le stipule l'article 22, qui souligne que les bâtiments des missions diplomatiques ont un caractère sacré, où même l'entrée obéit à l'accord du chef de mission. M. Khalafallah a prédit que l'Algérie prendrait d'autres mesures, telles que le dépôt d'une plainte pour récupérer les dettes accumulées par le régime marocain, ainsi que la possibilité de déposer une plainte auprès de l'Assemblée générale de l'ONU.

L'Algérie a condamné, dimanche, «dans les termes les plus énergiques», le projet de confiscation des prémices de l'ambassade de l'Etat algérien au Maroc, affirmant que le gouvernement algérien «répondra à ces provocations par tous les moyens qu'il jugera appropriés». «Le Royaume du Maroc s'est engagé dans une nouvelle phase escalatoire dans ses comportements provocateurs à l'égard de l'Algérie. Ces nouvelles provocations se sont manifestées récemment à travers le projet de confiscation des prémices de l'ambassade de l'Etat algérien au Maroc», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. L'Algérie considère qu'»il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l'égard des représentations diplomatiques d'Etats souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale», ajoute le communiqué, relevant dans ce sens que «le projet marocain qui s'inscrit en contravention avec les pratiques internationales civilisées déroge gravement aux obligations de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui lui imposent de respecter et de protéger les ambassades sur son territoire quelles que soient les circonstances». «L'Algérie condamne cette opération de spoliation caractérisée dans les termes les plus énergiques», souligne le communiqué, affirmant qu'»elle en dénonce, également, avec force l'illégalité et l'incompatibilité avec les devoirs qu'assume tout Etat membre de la communauté internationale avec rigueur et responsabilité». «Le gouvernement algérien répondra à ces provocations par tous les moyens qu'il jugera appropriés. De même, il aura recours à toutes les voies et à tous les moyens de droit disponibles, notamment dans le cadre des Nations Unies pour assurer le respect de ses intérêts», conclut le communiqué.