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Le droit sacré du peuple palestinien de se défendre contre le terrorisme génocidaire sioniste

par Mourad Benachenhou

«La Convention des Nations unies sur le génocide définit le crime de génocide comme certains actes «commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel». Ces actes incluent «le meurtre de membres d'un groupe protégé» ou «le fait de causer de graves dommages corporels ou mentaux» ou encore «le fait de soumettre délibérément le groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique en tout ou en partie. De nombreuses déclarations faites par de hauts responsables politiques israéliens affirment leurs intentions. Le sionisme doit être évalué du point de vue de ses victimes et non de celui de ses bénéficiaires. Le sionisme peut être simultanément compris comme un mouvement national pour certains juifs et un projet colonial pour les Palestiniens. La création d'Israël en Palestine a pris la forme d'une consolidation de la vie nationale juive au détriment de la destruction de la vie nationale palestinienne. Pour ceux qui ont été déplacés,

égarés, bombardés et dépossédés, le sionisme n'est jamais une histoire d'émancipation juive; c'est une histoire d'assujettissement palestinien».

(Harvard Law Review Rabea Eghbariah https://www.thenation.com/article/archive/harvard-law-review-gaza-israel-genocide/)

L'hystérie islamophobe qui s'est emparée tant des dirigeants que des médias, depuis le 7 octobre, a-t-elle influencé les opinions publiques au point qu'au moins dans un pays, plus spécifiquement aux Pays-Bas, elle a conduit au triomphe électoral d'un candidat qui a fait tourner sa campagne autour de la criminalisation de l'islam ?»

La relation fusionnelle entre islamophobie et sionisme

On ne peut que considérer cette supposition comme fondée, car ce candidat, qui prône tout simplement le retour au Moyen-Âge, n'est pas seulement islamophobe, mais n'a jamais non plus caché son profond attachement à l'entité sioniste, comme le précise sa biographie rapide dans le quotidien allemand «Stern» daté du 24 novembre :

«La rage de Geert Wilders contre l'islam s'est progressivement développée. Il a passé du temps en Israël dans un kibboutz et a vécu les tensions avec les Palestiniens? Lorsqu'il ne diffuse pas d'insultes islamophobe sur les réseaux en ligne, il aime poster des photos de ses chats». (https://www.stern.de/politik/ausland/niederlande?geert-wilders-wuetet-sich-bis-zum-wahlsieg?34225098.html)

On aurait pensé que le souvenir de la passivité de l'armée hollandaise, membre des «Bérets Rouges» au cours du massacre de Srebenica, le 12 juillet 1995, lors de la tentative d'extermination du peuple bosniaque musulman par les forces serbes, qu'elle était supposée prévenir, était suffisamment ancré dans les esprits de la population de ce pays pour lui éviter d'embrasser une islamophobie primitive.

La preuve de la fusion entre sioniste et islamophobie est donnée une fois de plus à travers cette montée en puissance de ce courant au point de conduire un de ses adeptes au pouvoir dans un pays supposé faire partie «des démocraties avancées», dont on aurait pensé qu'elles auraient saisi l'occasion du massacre actuellement en cours à Gaza et dans les territoires occupés pour prouver qu'elle est du côté des victimes, non du bourreau sioniste ! Elles ont perdu une occasion de prouver que leurs déclarations «humanistes», ne sont que des slogans trompeurs et cyniques !

Mais cette criminalisation de l'islam pour justifier la barbarie sioniste ne réduit, en aucun cas, la légitimité du droit du peuple palestinien à se défendre contre le sionisme, dont l'objectif ultime déclaré est l'extermination de ce peuple, qui a été enterré trop rapidement et son acte de décès trop précipitamment établi !

Une grave erreur de diagnostic !

Les Accords d'Abraham apparaissent, en particulier, pour ce qu'ils sont : la reconnaissance de la légalité internationale et de la légitimité du projet sioniste de génocide du peuple palestinien, et l'établissement conjoint de l'acte de décès de ce peuple.

Ceux qui l'ont signé n'ont pas pris la peine de palper le pouls de ce peuple héroïque qui se bat, faut-il encore une fois le rappeler et le souligner par une double ligne ? depuis 1919, pour la reconnaissance de ses droits exclusifs sur la terre historique de Palestine ! Le 7 octobre est venu prouver à ces «entrepreneurs de pompes funèbres» pressés, et qui n'ont pas pris la peine de vérifier l'état du client de leurs œuvres, que sa mise en bière et son enterrement étaient prématurés, et qu'il était bel et bien encore vivant !

Le 7 octobre 2023, un tournant décisif dans l'histoire du Moyen-Orient

En fait, quels que soient les qualificatifs que les uns et les autres puissent coller à l'opération du 7 octobre 2023, elle n'en constitue pas moins une date historique, car elle a rappelé au monde entier que le peuple palestinien existe encore, qu'il est prêt à consentir le sacrifice suprême pour assurer sa survie, et qu'il n'acceptera pas de disparaître dans la poussière de l'histoire pour éviter de se voir qualifié de «terroriste,» et recevoir l'ultime hommage post-mortem rendu au «dernier des Mohicans».

L'indignation feinte face aux dégâts causés à l'ennemi sioniste ne peut pas cacher le fait que cette opération est une grande victoire qui a peu d'égales dans l'histoire militaire du monde. Il n'y a rien de surprenant qu'on veuille, dans les milieux bien pensants des «démocraties avancées,» la réduire à une action marginale, sans autres effets que sécuritaires, et qui ne changerait pas le paysage tant politique que militaire de la région.

Les evènements du 7 octobre ne peuvent pas être assimilés à une série de faits divers

On veut à tout prix la «barbariser,» en faire une collection de crimes de «droit commun,» qui mériteraient seulement la punition de leurs «perpetrateurs», et qui ne pourrait s'achever que par leur mise à mort, en temps et en lieu adéquat.

Bref, on tente avec force de réduire le 7 octobre à des faits divers aux conséquences passagères. Mais la violence de la réaction de la part de l'agresseur sioniste apporte un démenti flagrant à cette représentation caricaturale d'une opération de «commando,» soigneusement préparée, et qui donne la preuve tant de la capacité de mobilisation et d'organisation de ses concepteurs, que de la compétence et du courage physique de ses combattants, qui se sont attaqués à une puissance, supposée être invincible, hypersophistiquée, superbement munie des technologies les plus modernes de la guerre, «championne toutes catégories» de la collecte et de l'analyse d'informations sur ses «ennemis», ayant l'œil et l'oreille partout, vingt quatre heures sur vingt quatre, toujours en veille, assurée de l'appui illimité de la plus grande puissance du monde, à nulle autre pareille dans toute l'histoire de l'humanité, au summum de la puissance et de l'invincibilité.

Les grands stratèges de ce monde tournés en ridicule essayent d'apprendre ce qu'ils ne savaient pas ne pas savoir !

Et, pourtant, voici qu'une bande de ?bricoleurs,» avec des ressources autrement plus restreintes que celles additionnées des deux Etats contre lesquels elle se bat, tous deux disposant d'un budget militaire global de plus de 900 milliards de dollars, réussit à narguer l'un et l'autre et à monter une opération que l'on peut comparer, sans exagérer au débarquement allié du 6 juin 1944 sur les plages de Normandie, ou à l'offensive du Thet de 1967.

Que l'on ne se fasse pas d'illusion : ceux-là qui tentent de minimiser le caractère sophistiqué de l'opération et la manifestation de génie militaire qu'elle a démontré, et qui ne cessent de répéter la qualification de «terroriste» accompagnant systématiquement le nom de «Hamas,» et de «terrorisme» pour décrire le 7 octobre 2023, sont en train d'étudier, détail par détail, non seulement la préparation de l'opération, mais également ses différentes phases, l'entraînement subi par les combattants qui y ont pris part, sans oublier la stratégie générale dans laquelle elle s'est inscrite, la masse des renseignements collectés pour préparer les attaques, les tactiques utilisées, les moyens matériels et l'armement mobilisés, etc., etc. Tout ce qui rend une opération de commando réussie, et non un fiasco, comme cela s'est souvent passé, par exemple au cours de la Seconde Guerre mondiale, de la part de belligérants particulièrement bien entrainés, et malgré leur expérience militaire et les immenses ressources humaines et matérielles qu'ils pouvaient mobiliser.

Une manifestation de génie dans l'art militaire

Le 7 octobre est un cas d'école pour les stratèges du monde entier. Ils ne peuvent et ne sauraient faire les fines bouches, en traitant cette opération comme un simple fait divers dramatique, rien de plus.

Les organisateurs de ce fait d'armes, que l'on peut qualifier de victoire militaire digne de figurer dans les manuels des écoles d'état-major, révèlent qu'ils ont réuni en eux toutes les caractéristiques qui distinguent les grands chefs militaires et les penseurs qui, au fil des millénaires, ont construit les doctrines qui donnent de la cohérence aux opérations de guerre, et en font des auxiliaires essentiels et indispensables pour l'atteinte des objectifs politiques sous-jacents, quels qu'ils soient.

On trouve dans cette opération la trace de quelques uns de ces grands hommes dont l'histoire a retenu les noms, -de Sun Tzé, avec sa règle de base de n'attaquer l'ennemi que là et au moment où il s'attend le moins, et d'économiser au maximum ses moyens tout en atteignant son objectif de déstabiliser l'ennemi pour qu'il déclare forfait,

-de Clauswitz pour lequel la défense est préférable à l'attaque, ce qui était le cas le 7 octobre, puisque les hommes qui ont mené l'opération venaient d'un territoire, non seulement occupé selon la définition du droit international, mais également assiégé, faisant de l'occupant assiégeant l'agresseur,

-sans oublier Dwig Eisenhower pour lequel la réussite vient d'abord et avant tout, et jusqu'au moindre détail, de la minutie de la préparation de la bataille décisive,

- sans omettre, évidemment, Giap pour lequel la règle de base est de pousser l'ennemi à concentrer ses forces dans une position défavorable, tout en le laissant se bercer de sa puissance, puis de l'attaquer sur ce point qui apparaît le plus fort, et sans relâche jusqu'à ce qu'il perde pieds,

- et finalement Mao Tsé Toung et sa formule du «combattant parmi le peuple comme le poisson dans l'eau» !

Une sophistication dans la planification et lexécution qui prouve la maîtrise de la doctrine militaire d'accomplir beaucoup avec peu de moyens

Grâce aux rapports de surveillance sionistes, on a une idée du caractère professionnel de la préparation de l'opération du 7 octobre, où rien ne semble avoir été improvisé. Voici ce que rapporte un quotidien allemand :

«Les exercices de combat ont commencé un mois et demi avant la guerre entre Israël et le Hamas. «Ils avaient construit un modèle exact d'un poste d'observation comme celui que nous utilisons», rapporte un militaire. Les attaques contre des véhicules blindés ont également donné lieu à entraînement à l'aide d'une imitation exacte du char de combat principal israélien Merkava. Les combattants du Hamas ont également placé des engins explosifs dans des trous le long de la frontière, ont indiqué d'autres soldats». (Nils Hinsberger :https://www.fr.de/politik/warnings-hamas-ignoriert-israel-soldatinnen-sexismus-vorwuerfe-zr-92691065, Frankfurter Rundschau 24 Novembre)

On infère, de ce bref aperçu, que chacune des phases de cette opération a donné lieu à entraînement sur la base d'une connaissance détaillée du terrain ennemi, de ses positions et de ses armements comme de ses tactiques.

En Conclusion :

Les évènements du 7 octobre en Palestine occupée ont provoqué un courant d'islamophobie hystérique tant parmi les dirigeants que dans les médias des «démocraties avancées» ;

Une présentation mensongère des tenants et aboutissants de ces évènements a essentiellement eu pour objectif non seulement de criminaliser le droit du peuple palestinien de se défendre, mais également de prouver la relation fusionnelle entre islamophobie et sionisme, entre la haine de l'islam comme idéologie et comme programme politique, et le projet génocidaire qui cible le peuple palestinien ;

La montée en puissance de L'islamophobie, exacerbée par la propagande sans nuance contre le peuple palestinien, a poussé vers le pouvoir le chef d'un parti d'extrême droite hollandais qui projette d'interdire l'islam et ne cache pas ses liens spirituels avec le sionisme ;

Les évènements du 7 octobre sont des opérations militaires concrétisant le droit du peuple palestinien de se défendre, soumis qu'il est à un enfer goulag depuis 1919, et justifié à utiliser tous les moyens pour assurer son existence contre un ennemi dont la férocité n'est plus à démontrer, et qui vient de le prouver face au monde entier, encore une fois, par la dévastation et la mort qu'il a semées dans une partie de la Palestine, déjà sous siège imperméable depuis 18 années ;

Une question se pose, au vu de la planification exhaustive de cette vaste opération de commando, question soulevée par simple curiosité, car l'art militaire est compliqué, en particulier dans ce monde de high-tech et de sophistication dans l'armement comme dans son mode d'emploi: celui ou ceux qui ont organisé ce magnifique fait militaire ont-ils agi sous l'inspiration de l'imagination et sous la pression de moyens limités dans une situation d'apparence désespérée ?

Ou ont-ils reçu une formation militaire de haute volée où ils ont appris toutes les phases de la stratégie militaire, et ont compris comment se combinent les hommes et les moyens en armement et autre matériel pour les rendre particulièrement efficaces au vu des circonstances dans lesquelles on fait la guerre ?

Bref, a-t-on affaire à des génies de naissance ou à des hommes ayant beaucoup lu et beaucoup appris, et ayant finalement trouvé la bonne approche pour déstabiliser un ennemi sûr de lui, et professant un mépris sans limite pour le peuple colonisé ?

Peu importe la réponse à ces questions; ce que l'on sait c'est que ces hommes ne sauraient être qualifiés de terroristes, car leur objectif n'était pas d'infliger des pertes cruelles, immédiatement ressenties, et sans plus, à un ennemi particulièrement féroce, mais de changer le statuquo politique et militaire, qui avait pratiquement transformé la question palestinienne en sujet purement académique, en occasion pour des hauts responsables politiques, en mal de sujet, d'en discuter «entre la pomme et la poire,» après un bon dîner entre «hommes de bonne éducation,» ou en palabres d'experts, alourdis de diplômes de grandes universités, en séminaire sur invitation de «think tanks» prestigieux financés par des marchands d'armes, applaudissant encore une fois à la façon dont les sionistes «ont pu mater les terroristes palestiniens, par des méthodes, certes pas très orthodoxes et contraires aux lois humaines comme aux accords internationaux, mais réellement efficaces» preuves à l'appui !

La tentative de criminaliser cette opération, qui découle simplement du droit sacré du peuple palestinien à se défendre contre le projet génocidaire sioniste annoncé, ne peut être que vaine ;

De même, on ne saurait également criminaliser le droit à l'existence de ce peuple, quelle que soit par ailleurs le groupe qui a pris sur lui-même de personnifier ce droit, et l'idéologie dont il se réclame ;

Le sionisme est également une idéologie religieuse qui ne cache pas ses racines, et dont le fanatisme extrêmiste n'est plus à prouver ;

Se couvrir du carton rouge de «l'antisémitisme» pour justifier ses crimes n'a plus de validité, de même que la référence à l'Holocauste, dont la répétition se déroule actuellement sur tout le territoire palestinien, et de manière encore plus barbare, dans la bande de Gaza ;

Le monde est pris à témoin ; le peuple palestinien est encore vivant et est encore prêt à se battre contre un ennemi surarmé, cruel et fanatique, et à affronter la mort et les souffrances pour assurer son existence ;

Les Accords d'Abraham sont loin d'avoir atténué la violence sioniste ou d'avoir ouvert la voie à une solution politique assurant au peuple palestinien son droit à l'existence. Au contraire, ces accords ont été interprétés par les sionistes comme un soutien à leur projet génocidaire et une autorisation de le finaliser au plus tôt !