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Pour lutter contre l'antisémitisme : mettre à mort le peuple palestinien ?

par Mourad Benachenhou

« Le sionisme a de fortes tendances violentes, et ces tendances s'expliquent mieux par l'influence du judaïsme. Certes, d'autres facteurs ont contribué à la dimension violente du sionisme, mais le sionisme est fondamentalement un phénomène juif et sa propension à la violence est donc également imputable au judaïsme.

Cette évaluation s'applique non seulement au sionisme religieux, mais aussi au sionisme laïc. Même si le sionisme laïc a, à bien des égards, remodelé ou rejeté des éléments de la tradition juive, il a préservé des éléments clés du judaïsme qui étaient voués à fomenter la violence, notamment la croyance selon laquelle les Juifs avaient un droit fondamental à leur ancienne patrie. » (Rober Eisen : « La paix et la violence du judaïsme ; De la Bible au sionisme moderne » Presses universitaires d'Oxford ; 2011 p. 201)

Dans les « démocraties avancées», l'islamophobie et le sionisme sont les deux faces de la même pièce, comme le prouve encore une fois la couverture médiatique des évènements tragiques qui frappent le peuple palestinien et les commentaires haineux des professionnels de l'Islamophobie, qui tirent leur rente de l'entretien de la haine contre les Musulmans, de manière générale, et les Arabes de manière particulière.

Le carton rouge de « l'antisémitisme, » expression pourtant trop générale pour exprimer une idéologie ou une opinion spécifiquement attachée à la haine des Juifs et du judaïsme, est systématiquement brandi lorsque l'on ose exposer avec l'objectivité qui s'impose devant cette tragédie, tant la réalité du terrain, où l'agresseur est visiblement l'occupant illégal et illégitime de la terre palestinienne, que l'idéologie sioniste, qui est une idéologie « juive » et qui trouve son incarnation dans la colonie de peuplement « juive » d'Israël.

L'abus de l'oxymore de l'antisémitisme pour couvrir et justifier les crimes commis par les Juifs en Palestine

Quiconque ose critiquer cette entité politique, supposée être un Etat soumis aux mêmes règles que n'importe quel autre Etat dans le monde, quand il s'agit non seulement du droit interne, mais également du droit international, se voit violemment pris à parti, trainé dans la boue, et accusé de répandre des « calomnies antisémites» qui rappelleraient le tragique épisode de l'Holocauste, partie intégrante de l'histoire occidentale, et dont seuls les pays dits « libres » doivent assumer l'entière responsabilité. La liberté d'expression, principe présenté comme sacro-saint quand il s'agit de calomnier l'Islam et les Musulmans, devient un crime punissable par la loi quand est révélée la vérité sur l'entreprise sioniste de génocide, et quand sont montrés du doigt les agresseurs et qu'est souligné le droit des agressés de se défendre par tous les moyens dont ils disposent, si faibles et rudimentaires soient-ils, et sous quelque bannière que ce soit. Le droit à l'autodéfense est un droit reconnu internationalement et légalisé par la Charte des Nations Unies.

Le peuple palestinien n'a aucune responsabilité dans l'holocauste !

Il est indispensable de souligner ici que l'Holocauste, crime odieux commis contre différentes « races » dites « inférieures » a eu pour théâtre des pays situés dans -et faisant partie du- monde « civilisé ». Bien que ce crime, dont ont été victimes différents peuples répertoriés dans le programme de gouvernement de Adolf Hitler, programme publié sous le titre de « Mein Kampf » (Mon Combat) ait été principalement l'œuvre du leadership d'un seul homme et d'un seul Etat, il n'en reste pas moins que pratiquement tous les pays de ce continent, à l'exception, faut-il le rappeler, de l'Union soviétique, ont participé à ce génocide, qui formait le noyau de l'idéologie nazie. Pas un Etat, parmi les membres actuels de l'Union européenne, qui n'ait pas -directement ou indirectement, en s'alliant aux nazis, ou en leur prêtant main-forte dans leur projet génocidaire- mis « la main à la pâte », et qui n'ait pas, avec grand zèle, aidé à l'exécution et à la réussite de la « solution finale », solution qui n'a pas touché que les Juifs.

Les «kapos» juifs collaborateurs du nazisme

De plus, même des Juifs, connus sous le nom de « kapos, » ont allégrement participé à la mise à mort de leurs coreligionnaires et, parfois, concitoyens. Le nombre de ces « kapos » aurait dépassé les trente mille. Comble du cynisme, ils ont été, à la suite de leur émigration dans la colonie de peuplement d'Israël, tout simplement pardonnés en masse par la Cour suprême de cette colonie, pourtant supposée mue par un désir de vengeance sans possibilité de pardon, contre tous ceux qui avaient pris part à l'Holocauste.

Le Professeur Dan Porat, de l'Université hébraïque de Jérusalem, qu'on ne saurait donc accuser de partialité anti-juive ou de position antisioniste, a d'ailleurs publié en 2019 un ouvrage en anglais -tirant ses sources des archives secrètes de la colonie de peuplement- intitulé: «L'Amère sanction : Israël juge les survivants de l'Holocauste collaborateurs nazis » (Harvard University Press)» où il révèle comment la haute juridiction de cette colonie a simplement décidé de passer l'éponge sur les crimes, pourtant imprescriptibles, commis par les kapos contre leurs coreligionnaires juifs. De plus, Annah Arhendt, dans son célèbre recueil de reportages sur le procès d'Eichmann, intitulé « Eichmann à Jérusalem, un rapport sur la banalité du mal », a dénoncé l'hypocrisie des sionistes, déjà installés en Palestine sous mandat britannique, qui avaient établi des relations quelque peu « amicales » avec ce criminel de guerre, jusqu'à signer avec les autorités du Troisième Reich, et par son intermédiaire, un accord commercial, alors que l'Allemagne nazie était placée sous embargo par les puissances occidentales, dont les Etats-Unis d'Amérique.

A remarquer que l'entité sioniste force les autres pays à continuer à sanctionner ceux de leurs concitoyens ou concitoyennes qui ont commis le même type de crimes dans les «camps de la mort» nazis.

L'accusation d'antisémitisme pour couvrir les crimes du sionisme

L'accusation d'antisémitisme sonne ainsi faux lorsqu'elle est portée contre les citoyens de pays alors encore colonisés dans la période de montée en puissance du fascisme et de la seconde guerre mondiale, et qui, au cours de cette guerre, ont versé leur sang à profusion pour la libération de l'Europe sous occupation nazie, tandis que des Juifs et des dirigeants sionistes contribuaient à l'effort de guerre nazi et à l'administration des « camps de la mort ». Ces citoyens, anciens colonisés, n'ont à avoir aucun sentiment de culpabilité à l'égard d'un crime spécifiquement attaché à la civilisation « occidentale » dont faisant partie le Troisième Reich.

L'antisémitisme devient donc une accusation dont le seul objectif est, non seulement de justifier le sionisme, mais aussi de le protéger de toutes les critiques qui le touchent, qui dénoncent sa barbarie comme son illégitimité, et révèlent ses falsifications de l'Histoire.

On condamne avec d'autant plus de force l'holocauste que les peuples dont on fait partie n'ont ni contribué à sa préparation idéologique, ni à la propagande le justifiant, ni, évidemment, à son exécution.

Mais utiliser ce crime pour justifier l'holocauste du peuple palestinien ne saurait être accepté, et toutes les âmes tendres », qui « veillent « au respect des droits de l'homme », devraient s'insurger contre cet abus, et condamner avec force l'utilisation de ce « carton rouge » pour légitimer la barbarie des auteurs de la tragédie qui se déroule en direct sur le territoire de la Palestine. Or, c'est tout le contraire qu'on constate !

Pendant «l'occupation,» l'intelligentsia de la «patrie des droits de l'homme» a pris majoritairement position pour le nazisme

On rappelle, en passant, que dans la « patrie des droits de l'homme » très peu d'intellectuels ont résisté à la tentation de prendre part à la défense de l'idéologie nazie, et la liste des « collabos » qui ont prêté leur plume à la propagande pronazie, comprend la presque majorité des écrivains de renom de l'époque de « l'occupation ». (1940-1944). D'ailleurs, cette tradition pronazie vient d'être remise à la mode par un « Juif » d'origine algéro-berbère, qui continue à faire l'heure de grande écoute des médias audiovisuels, bien qu'ayant écrit un livre à la gloire du Maréchal Pétain, et de sa politique « juive ». Il est tout de même étonnant qu'on laisse passer l'apologie d'un dirigeant français, allié du Troisième Reich, par un « islamophobe de profession » qui voudrait voir les Musulmanes et Musulmans traités comme la communauté musulmane espagnole après la « Reconquista », c'est-à-dire, tout simplement mis hors la loi !

En conclusion

Y a-t-il un lien entre «islamophobie» et «sionisme» qui n'est rien d'autre qu'une idéologie génocidaire visant le peuple palestinien dans son entier ? Les médias des «démocraties avancées» tout comme les commentaires de certains «harkis de la plume », qui tirent leur rente de la haine de l'Islam et des Musulmans, le prouvent; Les voix encourageant les sionistes à redoubler de barbarie, ou justifiant leur mise à mort du peuple palestinien, l'emportent de loin, dans les pays ex-alliés des nazis, pays qui ont été parties prenantes dans l'entreprise de l'Holocauste, projet exclusivement « occidental » auquel n'ont pas pris part « les peuples colonies » de l'époque, alors eux-mêmes soumis à la barbarie de l'occupation coloniale ;

Sous couvert de lutte contre « l'antisémitisme » et de répression de « l'apologie du terrorisme », les autorités de certains pays du « monde libre » ont poussé l'infamie jusqu'à tenter d'étouffer toute voix dissidente condamnant les massacres en direct de l'armée sioniste, et même jusqu'à interdire les « manifestations pacifiques » soutenant le peuple opprimé de Palestine ; Le seul objectif de l'accusation « d'antisémitisme » contre toute critique de l'entité sioniste est de justifier le génocide du peuple palestinien, soumis à une guerre de liquidation qui dure depuis plus de cent années, et qui subit, dans la bande de Gaza, les affres d'un siège impitoyable depuis plus de vingt années, siège accompagné de campagnes de liquidation physique et de destructions chaque fois que les assiégés tentent de briser ce siège.