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La Pensée pure et la Pensée pratique dans la nucléarisation d'Hiroshima et Nagasaki

par Medjdoub Hamed*

«Sommes-nous dépendants que de notre pensée ?» ou «Notre vie n'est-elle redevable qu'à sa pensée ?», «Où allons-nous par cette même pensée qui est en nous ?» sont des questions fondamentales qui se posent à nous et auxquelles nous avons toutes les difficultés du monde à y répondre.

Dans ce qui va suivre, nous ne prenons pas le dogme religieux comme base de recherche, base de compréhension de l'humain, parce que le dogme religieux nous mène à la foi et à la croyance, et le problème est qu'une grande partie de l'humanité est animiste ou tout simplement ne croit pas. Nous ne prenons pas aussi la conceptualisation de l'humain par le dogme philosophique. Donc, notre approche est d'être à la fois dans notre réalité et dans notre abstraction, tout en réfléchissant s'il n'y a pas une intention que nous ne connaissons pas ou difficilement l'appréhendons dans notre devenir. Qu'en fait, c'est cette intention qui nous donne le sens d'être, le sens d'exister, le sens de notre existant.

Tout d'abord qui sommes-nous ? Nous sommes des humains. Nous savons que ce qui nous différencie des autres espèces vivantes sur terre, animales et végétales, c'est cette faculté humaine que nous avons, la « pensée ». Nous sommes « conscients de nos pensées et par nos pensées » qui pensent en nous. Nous sommes donc ces pensées. Sans elles nous ne pouvons exister. Donc les êtres humains ont une conscience et aucune espèce vivante n'a ce qu'ont les humains qui peuvent penser tout ce qui existe sur la Terre.

L'homme peut-il s'apercevoir qu'il pense ? Il n'a point besoin de s'apercevoir qu'il pense ; il pense tout simplement ; qu'il fait quelque chose, qu'il étudie, ou qu'il travaille, c'est de sa pensée que procède tout son existant.

Donc si on se pose la question « Qui sommes-nous ? », nous sommes ce corps réel qui existe dans la réalité. Donc un réel de l'homme par soi et la réalité qui lui arrive aussi par soi. Pour comprendre, ces mots et ces phrases que j'aligne à cet instant même, sont-ils de moi ? La réponse est Oui, ils sont de moi, mais je ne peux m'empêcher de dire qu'ils viennent avant tout de ma pensée ; et c'est une vérité. Ceci nous amène à la question : « Qu'est-ce qui précède ma pensée ou mon existant ? » Jean-Paul Sartre dira « l'existence précède l'essence. » Mais quand je regarde mes mots que j'ai écris, force pour moi de dire que c'est ma pensée qui a précédé puisque c'est elle qui m'a poussé à les écrire ; mes mots n'ont pas existé avant que je ne les ai pensés et écrits. Dès lors, pour moi, c'est l'« essence qui précède à l'existence ».

Si je pose la question à mes mains pourquoi elles écrivent sur le clavier de l'ordinateur, elles ne pourront pas me répondre ? Si je pose la question à mon cerveau, pourquoi il réfléchit, il ne pourra pas me répondre, il est soumis à ma pensée. Mon cerveau ne comprend pas ce que j'écris, il fait que ce que ma pensée lui dit de faire ; donc ce n'est pas mon cerveau qui comprend mais ma pensée qui comprend ; le cerveau n'est que l'interface entre moi, mon corps et la pensée qui commande tout.

De même, mes yeux qui lisent ces mots que j'écris et qui contrôlent l'exactitude de ma réflexion, de ma pensée dans ces mots, ne peuvent pas répondre. Et ceci je le dis pour simplement montrer que mon corps entier est au service de ma pensée. Et c'est valable pour chaque humain sur terre. Qu'il travaille, qu'il étudie, qu'il marche, qu'il vole dans les airs, qu'il commet des mauvaises actions, l'homme le fait avec sa pensée, l'homme est dirigé par sa pensée. Si, par exemple, un lecteur vient à réfuter ces réflexions, il le fera par sa pensée. S'il fait siennes ses réflexions, il le fera par sa pensée.

On peut se poser la question pourquoi une personne réfuterait ces pensées que j'écris qu'il viendra à lire si elles sont publiées, alors qu'un autre les accepterait comme juste. Et pourtant les deux lecteurs pensent avec leurs pensées dont ils ne savent rien. Pourquoi alors ces différences d'appréciation dans chacune des pensées qui auront lu ces réflexions. Il est évident pour qu'il y ait différence d'appréciation, il existe forcément des différences dans les pensées de chacun. Si la plupart sont d'accord avec ces réflexions, forcément celui qui les réfute a peut-être mal compris.

Pour simplifier la question, prenons dans une classe de cours, des étudiants qui excellent dans leurs études et ont de très bonnes notes, et ils sont peu nombreux, par contre les autres qui n'excellent pas et ont des notes moins bien, sont plus nombreux. Pourtant tous pensent la même pensée. On doit donc conclure que certains sont avantagés parce qu'ils sont soutenus dans leurs études par des pensées qui éclairent plus, qui leur permettent de raisonner vite et conclure juste, et d'autres avec des pensées qui éclairent moins, et des notes moins bien. Donc c'est une situation liée à la constitution biologique de chacun, liant corps et esprit.

Par cet exemple, on constate que l'être humain est un tout mais chaque être se différencie de l'autre. Le monde est ainsi fait. Que l'on soit juste dans notre raisonnement ou que nous soyons dans l'erreur, «nous sommes dépendants entièrement de notre pensée».

Souvent, les hommes, ne se rendant pas compte, commettent des actes graves, répréhensibles. Mais là nous entrons dans la « sphère de l'intentionnel dans la pensée ». Par exemple, prenons une situation historique qui a existé. Un homme ou un groupe d'hommes prennent des décisions graves. Dans la prise de décision à l'instant même où elle est décidée, et qu'ils l'appliquent cette décision, ces hommes n'y ont vu que leur intérêt, ils n'ont pas vu les conséquences ou l'« intention », la « finalité » que va entraîner cette décision.

En 1945, Truman et son staff à la Maison Blanche ont décidé de lancer une bombe atomique sur Hiroshima, le 6 août 1945, et trois jours après, le 9 août 1945, sur Nagasaki. Évidemment, cela a été une décision motivée pour obtenir la reddition du Japon, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Mais, par cette décision, tout un processus s'est mis en marche. Un hasard qui n'était pas un hasard a fait que les États-Unis ont procédé à une explosion nucléaire en juillet 1945. Et ce sont les cerveaux des savants américains qui ont mis au point la bombe atomique, et par leurs cerveaux, il faut entendre leurs pensées qui ont permis aux savants de construire la bombe. Donc finalement c'est la pensée humaine qui est à l'origine de la découverte de la fission nucléaire, et encore la pensée qui a permis, à travers les pensées des décideurs américains, de créer un site secret pour amener savants et matériels pour la fabrication de la bombe.

Et l'essai nucléaire qui a été concluant aurait pu être non concluant puisque c'était la première fois qu'un tel essai nucléaire a été tenté. Il n'y avait aucune garantie que l'essai serait un succès même si tous les phénomènes observés en laboratoire laissaient présager que l'essai confirmerait ce qui a été observé. Or, l'essai de la première bombe a été phénoménal au point que les décideurs se sont empressés de mettre au point deux autres bombes. Le Japon a été en ligne de mire du fait que la guerre n'augurait pas une victoire pour l'Amérique, la guerre risquait d'être longue. Et c'est ce qui a amené à la nucléarisation d'Hiroshima et Nagasaki. Dès lors peut-on dire que la pensée des décideurs comme la pensée des savants qui ont mis au point la bombe A (atomique), relève de la « pensée pratique ». Emmanuel Kant, le philosophe allemand dirait la « Raison pratique » dans son ouvrage « Critique de la raison pratique », qui est venu après le premier « Critique de la raison pure ». Mais dans la pensée pratique ou de la raison pratique, tous les êtres pensent « pratiquement », leur existence relève de leur pensée pratique.

Mais pour arriver à ce prodige scientifique qui va changer totalement l'existence de l'humanité entière, on ne peut plus parler seulement de « pensée pratique », il est clair que la « Pensée pure a été derrière la pensée pratique », tant pour les savants qui ont construit la bombe que pour les décideurs qui ont ordonné le bombardement nucléaire du Japon. Les images des deux villes rasées, et des destructions cataclysmiques pour la première fois provoquées par l'homme, ont créé désormais l'effroi, et de ce qu'il coûterait aux humains d'aller vers une guerre entre puissances.

On arrive difficilement à penser ce qu'il a été des 80.000 Japonais, le 6 août 1945, qui pour une bonne population, s'est réveillé à l'aube, ne savait pas que ce jour le ciel qui était serein va se trouver transformé en véritable enfer sur terre. Dans le journal ?Le Monde', du 4 août 2015, qui a pour titre « 6 août 1945, 8h15 à Hiroshima : « Mon Dieu, qu'avons-nous fait ? », il résume cette partie de l'histoire de l'humanité.

« Le cataclysme d'Hiroshima est l'aboutissement d'un long cheminement commencé à la fin du XIXe siècle.

Hiroshima en mars 1946, six mois après l'impact de la bombe nucléaire. REUTERS

La mission s'est passée sans encombre. Partis de l'aérodrome de Tinian (Îles Mariannes, océan Pacifique), le 6 août 1945 à 2h45, à bord d'un bombardier B-29, le colonel Paul Tibbets et ses hommes ont survolé Iwo Jima ? où s'était déroulée quelques mois plus tôt l'une des batailles les plus terribles de la guerre du Pacifique ?, puis poursuivi vers le nord avant d'apercevoir, peu après 8heures, leur objectif : Hiroshima, un important centre industriel et portuaire du sud du Japon, jusque-là plutôt épargné par les terribles raids des forteresses volantes américaines.

L'avion, isolé, ne déclenche aucun tir de défense. A 8h15, il largue au-dessus de la ville une bombe de 4,5 tonnes surnommée « Little Boy », longue de 4,30 m et d'un diamètre de 76 cm, avant d'effectuer un virage de 158 degrés pour s'éloigner. Quarante-trois secondes plus tard, à 600 mètres d'altitude, l'engin explose. A l'éclair foudroyant succède une boule de feu d'un kilomètre de diamètre, puis une terrible onde de chocs, qui secoue violemment le bombardier. En quelques secondes, une gigantesque colonne de fumée s'élève jusqu'à 12.000 mètres d'altitude. Terrifié, le capitaine Lewis s'écrie : « Mon Dieu, qu'avons-nous fait ? »

Au sol, une ville entière a cessé d'exister ; 75.000 personnes meurent sur le coup, 50.000 autres disparaîtront dans les semaines suivantes. L'explosion d'une seconde bombe au-dessus du port de Nagasaki, trois jours plus tard, à raison des dernières velléités de résistance japonaises. Le 15 août, l'empereur Hirohito lui-même annonce la reddition de l'empire.

Bouleversement des lois de la guerre

Ce que viennent de faire le colonel Tibbets et ses hommes ? Par la mise à feu et le largage d'une bombe à la puissance équivalant à 13.000 tonnes de TNT, ils viennent de bouleverser les lois de la guerre, abolissant des siècles de domination de la poudre à canon sur les champs de bataille pour ouvrir la terrifiante ère de l'atome. Une ère dominée par une arme tellement écrasante que la décision de son usage devient plus politique que stratégique : c'est le Président américain Harry Truman lui-même, le 25 juillet, qui a pris la responsabilité d'envoyer Little Boy sur Hiroshima. Et c'est par une décision politique de son prédécesseur, Franklin D. Roosevelt, que la mobilisation scientifique aboutissant à la mise au point de la bombe A a été rendue possible.

En effet, le cataclysme d'Hiroshima est l'aboutissement d'un long cheminement commencé entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, par les travaux des Français Henri Becquerel puis Pierre et Marie Curie. En 1919, le Britannique Rutherford met en lumière les propriétés du proton, puis en 1938, un Allemand, Otto Hahn, réussit, en bombardant de neutrons des atomes d'uranium, à provoquer une fission de ces atomes, dégageant de nouveaux neutrons. Ce résultat rend théoriquement possible une « réaction en chaîne » susceptible de libérer une énergie inimaginable. En mars 1939, l'équipe française de Frédéric Joliot-Curie parvient à la déclencher. A partir de cette date, la mise au point d'une bombe d'un nouveau type devient envisageable.

S'engage alors, dans la communauté scientifique, une terrible course contre la montre. Trois physiciens européens réfugiés aux Etats-Unis, Enrico Fermi, Leo Szilard et Eugene Wigner, persuadent Albert Einstein d'alerter le président américain sur l'importance de la recherche nucléaire : que se produirait-il si l'Allemagne nazie acquérait la première ces armes d'un genre nouveau ? Le message est envoyé le 3 août 1939. La réponse arrive le 19 octobre, quand Roosevelt annonce la création d'un comité constitué de scientifiques et de militaires pour étudier « les possibilités de la suggestion [d'Einstein] concernant l'élément uranium ».

Démonstration de force face à l'URSS

Entre-temps, l'Europe entière est entrée en guerre. Deux ans plus tard, les Etats-Unis sont entraînés à leur tour dans la catastrophe. En 1942, Roosevelt passe à la vitesse supérieure et lance le projet Manhattan, confié au général Leslie Groves. Un chantier titanesque qui emploiera jusqu'à 150.000 personnes, de près ou de loin, pour un coût total de 2 milliards de dollars de l'époque. L'avance allemande est bientôt rattrapée : d'abord parce que Hitler, qui croyait plus aux potentialités des fusées qu'à une chimérique arme atomique, a tout sacrifié à la conception des futurs V1 et V2, ensuite parce que les persécutions du nazisme ont privé l'Allemagne de nombreux scientifiques, qui apporteront leur enthousiasme et leur génie au programme américain.

La préparation et l'assemblage des bombes sont confiés à une équipe dirigée par le physicien Robert Oppenheimer à Los Alamos, dans le désert du Nouveau-Mexique. C'est non loin de là, le 16 juillet 1945, qu'aura lieu la première explosion atomique de l'histoire. Le succès de l'expérience est si terrifiant que les concepteurs de la bombe eux-mêmes se prennent à douter : la guerre n'est-elle pas d'ores et déjà gagnée, et surtout qu'adviendrait-il d'un Etat ayant recours à de tels moyens de destruction ?

C'est à un politique qu'il revenait de trancher ce débat. Averti dès sa prise de fonctions, en avril 1945, qu'il allait bientôt se trouver en possession de « la chose la plus terrible jamais découverte, mais aussi la plus utile », Harry Truman ordonne le 25 juillet, en pleine conférence de Potsdam, que la bombe soit prête au plus tôt. Il décide de passer outre les vives réticences de militaires comme le général Dwight Eisenhower, commandant en chef des forces alliées, considérant l'effroyable coût humain d'une poursuite des combats conventionnels contre une armée japonaise fanatisée.

Sans doute avait-il également perçu l'intérêt stratégique d'une démonstration de force à destination de l'URSS, alors que se mettaient en place les éléments de la guerre froide. Souvent critiquée par la suite, la décision de Truman fait l'objet de très rares condamnations morales à chaud.

Quand, le 8 août 1945, Albert Camus, dans un éditorial de Combat, constate qu'« il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques », il se fait, sans le savoir, l'écho de l'effroi du général américain Thomas Farrell, qui, sidéré par l'explosion du 16 juillet, au Nouveau-Mexique, évoqua « un coup de tonnerre (?) qui nous révéla que nous étions de petits êtres blasphémateurs qui avaient osé toucher aux forces jusqu'alors réservées au Tout-Puissant ». Ce que Kenneth Bainbridge, directeur du test, avait commenté de façon nettement moins littéraire : « A partir de maintenant, nous sommes tous des fils de pute. » » (1)

Non les êtres humains ne sont pas des fils de pute, ils sont simplement des êtres humains commandés par une pensée qui leur est donnée, et plus que donnée, en fait qui est « leur ». Les êtres humains ne se savent pas, et c'est cela qui fait la force de l'humain de savoir sans vraiment savoir. Il est l'unique espèce au monde des objets qui « bougent intérieurement et extérieurement » qui pensent avec intelligence, avec liberté, avec des buts qu'ils se proposent de viser dans son existence. Tout sur la Terre est à ses pieds parce qu'il est conçu ainsi par une « Intelligence universelle », une « Pensée Pure » qui est à l'origine du monde.

Mais, dans son existence « éphémère » faut-il dire, il a une destinée tracée, qu'il ne peut changer et dont il ne sait les visées. En clair, l'être humain existe et c'est suffisant avec sa pensée pratique qui le dirige durant sa vie qu'il mène sur terre. Mais, par cette pensée pratique, il a un rôle à jouer sur terre ; et c'est la pensée pratique qui le lui trace dans le bien comme dans le mal ; et par le bien et le mal, on doit entendre tout ce qui peut lui arriver dans son existence en bonnes choses (réussite dans la vie, bonheur de vivre, etc.) ou dans le mal (misère, maladie, sans perspectives avec tous les maux qui peuvent le frapper), mais dans les deux cas, il y a un juste équilibre puisqu'il revient à l'Intelligence-monde de gérer le monde humain.

Et on comprend que l'être humain, malgré cette impression d'être libre, en fait il n'est pas libre. Donc la seule réponse pour lui d'exister est de comprendre le sens de cette non-liberté, et pour cela il doit se poser la question : « Qui est-il dans l'absolu de son existant ? »

Quand le philosophe allemand Emmanuel Kant a émis ces idées et porté à la connaissance humaine ce qu'il a écrit sur la « Critique de la Raison Pure » et ensuite a poursuivi par la « Critique de la Raison Pratique », c'est parce que sa pensée a « voulu » poser un nouveau jalon dans la compréhension du monde humain, du sens de l'être humain lui-même et de son évolution.

De la même façon que la découverte de l'énergie nucléaire dans son emploi dans la guerre comme dans son emploi à des fins pacifiques (centrales nucléaires, médecine, et autres applications). Tout ce qui s'est passé dans la recherche nucléaire depuis la fin du XIXe siècle et même avant jusqu'en 1945 relève d'un « processus intelligent qui régit l'évolution du monde humain. » Si la découverte de la bombe nucléaire a été rendue possible pour les êtres humains, c'est qu'elle leur a marqué des limites dans une phase nouvelle, une ère nouvelle (nucléaire) pour les êtres humains que même la guerre peut leur être interdite non qu'elle les prévienne qu'elle peut signifier la fin de l'humanité, par une Troisième Guerre mondiale, mais simplement qu'elle ne les autorise pas.

Si, par exemple, un conflit nucléaire survient à l'humanité, ce ne sont pas les humains qui l'auront provoqué, mais « la pensée pratique par laquelle les êtres humains régissent leur vie qui l'aura décidé ». La pensée pratique est immanente à la Nature même du monde, et cette Nature relève de la Pensée pure, non dans le simple Penser, mais dans ce qui a Pensé le monde, ce qui a Créé le monde.

Aussi peut-on dire que les êtres humains ne sont pas livrés aux vicissitudes de l'existence même s'ils croient qui le sont. Par exemple «un harrag qui quitte les côtes algériennes, ou marocaines, libyennes, ou autres pour rejoindre la riche Europe, il ne le fait pas de lui-même, mais de sa pensée pratique, même s'il sait qu'il risque de périr en mer. » C'est ainsi, il ne se commande pas dans l'absolu, il croit qu'il a décidé de son avenir alors que c'est sa pensée qui l'a fait pour lui. De même une famille nigérienne qui brave le Sahara, et s'embarque dans des moyens mis à leur disposition par des passeurs, pour rejoindre l'Algérie et venir mendier ne le font pas d'eux-mêmes mais de leurs pensées qui sont en eux ; d'autre part, lorsque l'on regarde ces Nigériens ou Maliens, sur le plan santé, on constate qu'ils respirent la santé (en très bonne santé) et qu'ils ne sont pas malheureux du tout, malgré leur existence dans la mendicité.

Et c'est cette critique de soi qui est nécessaire aujourd'hui pour les humains de se comprendre ce qu'ils sont aujourd'hui, ce qu'est leur existence sur terre, et elle est très importante pour leur avenir. « L'humanité entière doit savoir qu'elle est réellement protégée, malgré les problèmes du monde qui font le sens de son existence, par la Pensée Pure, par l'Intelligence universelle qui gouverne le monde. L'humanité n'a pas été créée pour seulement être créée ; elle a une place centrale dans l'univers ; elle est celle par laquelle vit le monde ; sans l'humanité, il n'y a pas de Terre, pas de soleil, ni de galaxies ni d'univers. C'est l'humanité, permise par l'Intelligence-monde, et la double pensée pratique relevant de la Pensée pure, qui témoigne du monde, qui est appelé à découvrir d'autres mondes, d'autres planètes. Et cette humanité existe et existera toujours dans un progrès continuel. »

Note :

(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2015/08/05/6-aout-1945-8-h-15-mon-dieu-qu-avons-nous-fait_4712214_3210.html

*Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective