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Projet d'énergie solaire de 1.000 MW: Des mesures incitatives et une intervention minimum de l'Etat

par M. Aziza

Le projet d'énergie solaire de 1.000 mégawatts du ministère des Energies renouvelables et de la Transition énergétique sera soumis au Conseil des ministres incessamment pour examen.

Le cahier des charges dédié à ce projet qui est déjà finalisé et libéré, comporte des détails concernant les stations d'énergie solaire prévues, leur capacité, les lieux d'installation et les modes de financement.

C'est ce qu'a précisé le directeur des énergies renouvelables connectées au réseau du ministère des Energies renouvelables et de la Transition énergétique, Benzaid Fouzi, en marge de la tenue de la journée d'information sur la promotion du contenu local dans le cadre du projet Solar 1000 MW, ayant eu lieu, samedi dernier, dans la wilaya de Laghouat. M. Benzaid a souligné que son équipe a déjà engagé un travail approfondi avec le ministère des Finances pour préparer l'assiette financière «en attendant la prochaine étape, le passage du projet de 1.000 MW en Conseil des ministres ». Espérant, dit-il, avoir le soutien du gouvernement autour du projet en question. En matière de coûts, les initiateurs du projet ont convenu de retenir les soumissionnaires qui proposent « le coût du kWh le plus bas possible pour qu'il n'y ait pas de surcoûts et pour ne pas solliciter l'intervention de l'Etat », nous dira M.Benzaid. Et de souligner davantage « nous avons tout prévu en aval dans le cahier des charges pour éviter qu'il y ait des surcoûts » malgré qu'il est prévu que ces surcoûts soient payés par le fonds national de maitrise d'énergie et des énergies renouvelables. « Nous avons tout fait pour que l'Etat ne soit pas sollicité », conclut-il.

La faisabilité des coûts bas est acceptable du moment que les investisseurs bénéficient de mesures incitatives contenus dans le code des investissements. Il faut juste, dit-il, préparer une assiette financière qui réponde aux principe et règles du code des investissements et des incitations financières.

Il dira qu'il s'agit bien d'un cahier des charges nouveau qui assure une transition. Nous ne sommes plus dans les appels d'offres où l'Etat était seul en charge des investissements. « C'était lui le maitre d'ouvrage, et l'Etat supportait à lui seul les risques », dira-t-il encore.      

Et de souligner que le nouveau cahier des charges prévoit une implication importante des investisseurs en ce qui concerne « la réalisation, l'exploitation, la vente de l'électricité et le financement », précisant que l'investisseur doit ramener le financement. C'est ce qu'on appelle le « Project Finance IPP».

Il ouvre une parenthèse pour affirmer que «le mode de financement dans un premier temps est de 20% en fonds propre et 80% en dettes». Il dira qu'en matière de taux d'intégration, il est possible d'avoir un ou deux superviseurs étrangers, mais il faut que le projet prévoie une intégration à hauteur de 80% de contenu local. Et ce, en matière d'équipements, de services, de maintenance et d'entretien.

Les capitaux algériens doivent être au service des projets locaux

Le secrétaire général du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Bouziane Mahmah, s'est dit pour la consécration des capitaux algériens aux projets locaux et aux projets capables de créer de l'emploi, notamment pour nos ingénieurs formés dans le domaine des énergies renouvelables et des acteurs des métiers.

Il défend le projet en précisant que contrairement à certains autres, il est de 1.000 MW et permettra la création de 5.000 emplois directs.       Et ce, tout en préservant «550 millions de mètres cubes de gaz naturel ce qui nous permettra d'économiser 100 millions de dollars/an au minimum ».

Il dira aussi que ce projet nous évitera l'émission de 1,3 million de tonnes de gaz à effet de serre par an, représentant un gain financier de 70 millions de dollars.

M. Mahmah qui était dans le groupe d'experts chargés d'étudier la faisabilité du projet Desertec, s'est dit pour des projets locaux avec un taux d'intégration acceptable voire élevé. Rappelant que le projet «Desertec » était une idée fausse dès le départ. Car, dit-il, «il était inconcevable d'associer ou d'utiliser les capitaux algériens pour servir ou pour exporter de l'énergie exclusivement aux Européens ».

Selon lui, « pour adhérer à un projet international, il ne suffit pas d'assurer le transfert de la technologie mais il faut domicilier la technologie dans l'espace national, ce qui n'était pas prévu dans le projet Desertec ». Il explique que l'idée du projet Desertec consistait à mettre en place des stations d'énergie solaire concentrée, en payant des taxes aux pays nationaux qui abritent ces stations. Et bien évidemment, ce sont les initiateurs du projet qui s'occupent de la production et l'exportation de l'énergie solaire dans les espaces européens.

Il conclut que le projet Desertec a été finalement abandonné par ses propres initiateurs, en raison de l'infaisabilité de l'idée.