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Examens de fin d'année scolaire, les filles restent en tête

par A.C.

Certains se posent la question avec beaucoup d'arrière-pensées sur le taux de réussite des filles dans les examens officiels. Pourquoi les filles réussissent mieux que leurs collègues garçons ? Y a-t-il un secret quelque part pour les filles obtenant les meilleures moyennes générales au bac par exemple ? La réponse est cinglante d'après les pédagogues et enseignants interrogés. Pour eux, les filles sont plus disciplinées durant leur cursus scolaire, un paramètre essentiel pour évaluer le niveau scolaire des élèves. Qu'elles s'adaptent vite aux exigences pédagogiques parfois contraignantes. La situation sociale de la femme encore précaire dans notre société algérienne fait que celle-ci met en profit les études comme un tremplin pour s'en sortir des préjugés, d'une image figée de la femme inférieure par rapport à l'homme. « Le bon parcours scolaire puis universitaire offre à la gent féminine l'opportunité de prouver ses réelles capacités intellectuelles et scientifiques. Avec le diplôme en poche la jeune fille peut prétendre à améliorer son rang social, ses chances de pouvoir décrocher un emploi sont prises au sérieux », dira cet enseignant à la retraite.

Cela est d'autant plus constaté chez les parents eux-mêmes, qui soutiennent leurs enfants scolarisés appelés à passer les épreuves des examens, sans distinction aucune entre filles et garçons. Le seul critère qui compte au final, c'est leur réussite scolaire. Donc déjà dans le milieu familial, le verrou de la ségrégation a sauté, grâce à une prise de conscience de l'enjeu et la finalité des études.

Mohamed, agriculteur habitant une localité rurale, éprouve un sentiment de fierté en voyant sa fille obtenir son bac avec à la clé une bonne moyenne générale, ce qui lui ouvre un éventail large de choix de la spécialité en s'inscrivant à l'université. « Dès le début de sa scolarité, j'ai été toujours derrière elle, en lui fournissant le plus de conditions matérielles et psychologiques pour qu'elle puisse parvenir à ses fins. Enfant, elle avait cette envie de réussir, donc ma mission de père m'obligeait à l'accompagner, en dépit des entraves, l'éloignement de l'école tout d'abord, certaines idées reçues sur la scolarité de la fille. Mais il fallait combattre et résister à toutes ces tentations négatives. Aujourd'hui ma fille est, je l'espère, sur la bonne voie. Elle doit encore faire d'autres efforts afin de s'imposer et surtout se convaincre de ses vraies potentialités, je crois avoir mené le bateau à bon port, maintenant c'est à elle de conclure son chemin d'une façon probante. »