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Aïn El Turck: Les mal-logés dénoncent le retard des projets de logements

par Rachid Boutlelis

Durement confrontés à des retards ubuesques dans la réalisation de projets de logements de formule LPL et LPA, des mal-logés du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck ont pris attache avec «Le Quotidien d'Oran» et ce, pour exprimer leur désapprobation et leur consternation.

«Depuis son avènement, la crise sanitaire est désormais un argument que nos responsables nous agitent sous le nez comme un grelot et ce, pour tenter de justifier l'absurde indolence des chantiers de logements à la traîne, qui perdure depuis près d'une décennie », ont déploré sur un ton laborieusement sarcastique des représentants de familles sinistrées de la municipalité d'Aïn El Turck. Ces derniers ont dénoncé également avec aversion la situation de léthargie du chantier de la cité des 320 logements de formule LPL, sis dans le quartier d'El Bahia et celui des 53 logements LPA, situé sur les hauteurs de la localité de Bouiseville, mitoyen aux sordides 100 locaux commerciaux réalisés en 2012, dont certains ont été squattés, tandis que le reste demeure livré aux mignardises de la nature et aux actes de vandalisme.

« Le génie du farniente dans la gestion de ce volet sensible a exécrablement prédominé ces dernières années à Aïn El Turck. Depuis 2012, année durant laquelle des familles sinistrées ont été évacuées de l'ex-camping de Claire Fontaine, transformé par la suite en jardin public, pour être relogées dans la cité des 100 logements sociaux, surplombant la localité de Bouiseville, notre municipalité n'a bénéficié d'aucun autre quota et ce, en dépit des promesses formulées par les autorités locales qui se sont passablement illustrées à travers leurs jactances ». Le galvaudage et la morbide anarchie dans la gestion du secteur névralgique du logement ont été aussi vivement dénoncés par nos interlocuteurs qui, affirment-ils, « ont du mal à voir le bout du tunnel, synonyme de la fin de leur calvaire ».

Pour la gouverne, ce sont des centaines de familles sinistrées qui croupissent carrément dans des centres de recasement essaimés à travers le chef-lieu de ladite daïra où elles ont été entassées à titre provisoire.

Un provisoire qui perdure depuis deux décennies pour la plupart. Un piètre ridicule outrancier. Il importe de noter dans ce moribond contexte qu'au cours du mois de décembre de l'année 2019, lors d'un exposé présenté à l'ex- wali d'Oran sur l'état des chantiers de construction de logements dans la daïra d'Aïn El Turck, les services de l'OPGI avaient indiqué que plus de 1.500 logements répartis sur les communes d'Aïn El Turck, Bousfer et El Ançor seront réceptionnés au courant de l'année 2020.

Il s'agit des sites de 500 logements de formule LPL à Bousfer, 600 logements LPL à El Ançor et enfin de 320 autres dans le chef-lieu de cette daïra. La réception de ces chantiers, qui était prévue en principe au cours de l'année 2020, a été entre-temps chamboulée cependant par la crise sanitaire avec l'arrêt des travaux de réalisation.

La série de protestations de demandeurs de logements, qui caractérise régulièrement l'essentiel de l'ambiance dans le chef-lieu, a incité les responsables de la wilaya à prendre des décisions pour répondre aux doléances des citoyens. A ce sujet, sur instruction du wali, une commission d'enquête au cas par cas a été installée par la daïra d'Aïn El Turck et a entamé le porte-à-porte chez les postulants du relogement du chef-lieu dans le but de leur recensement.