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Attar devant les sénateurs: Les prix de l'électricité et du carburant «inférieurs aux coûts réels»

par R. N.

Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a affirmé jeudi que le tarif moyen de l'électricité appliqué aux citoyens était de 4,01 DA/kWh, un prix inférieur au coût réel de 5,4 DA/kWh. M. Attar répondait aux questions orales des membres du Conseil de la Nation, précisant que « le prix de l'électricité pour le citoyen a été défini par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) », une tarification prend en compte « la préservation du pouvoir d'achat des faibles revenus ». Le ministre a rappelé aussi que cette tarification se déploie en quatre paliers de consommation : « inférieure à 500 kW au prix de 1.77 DA/kWh », « entre 5001 et 1.000 kW au prix de 4,17 DA/kWh », « entre 1001 et 4000 kW au prix de 4,18 DA/kWh » et « supérieure à 4.000 kW au prix de 5,47 DA/kWh ». S'agissant du coût de production, M. Attar a indiqué qu'il variait en fonction de la station et du carburant utilisé.

Ce coût « dépasse les 16 DA/kW, au niveau des stations électriques, notamment dans les régions du Sud et les zones enclavées où le gasoil est utilisé pour produire l'électricité », a-t-il expliqué.

Quant à la subvention du prix de l'électricité, M. Attar a rappelé que 98% de la production était issue du gaz naturel, ajoutant que la Sonatrach propose un prix préférentiel de 10,78 DA/ unité thermique. « Ce prix est 10 fois inférieur au prix international du gaz, ce qui témoigne de la subvention indirecte de l'Etat à l'électricité », a-t-il insisté. Précisant que la subvention de l'électricité dans les régions enclavées, dont celles du Sud et des Hauts Plateaux, concerne la consommation de l'ordre 12.000 kW/an. Elle touche les familles et les paysans dans 10 wilayas du Sud (Adrar, Béchar, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Illizi, Laghouat, Ouargla, Tamanrasset et Tindouf), mais également les clients exerçant d'autres activités économiques dans ces régions.

Prix des carburants «beaucoup plus bas»

Concernant les carburants, le ministre de l'Energie a indiqué que les raffineries d'Alger, d'Oran, de Skikda et d'Arzew ont « une capacité de production annuelle de 10,5 millions de tonnes, dont 2,1 millions de tonnes d'essence et 8,4 millions de tonnes de gasoil ».

Le coût de production réel des carburant s'élève à 66,10 DA/l pour l'essence normal, 61,93 DA/l pour le super, 65,4 DA/l pour le sans plombe et 22,37 DA/l pour le gasoil, a-t-il précisé. Quant aux prix des carburants à la pompe, ils sont « beaucoup plus bas que les coûts de la production ».

Selon le ministre, la consommation nationale de carburants a atteint en 2020, « 12,5 millions de tonnes, dont 3,3 millions de tonnes d'essence et 9,2 millions de tonnes de gasoil ». Relevant une hausse de la consommation durant la dernière décennie, passant de 11,3 millions de tonnes, en 2010 à 14,4 millions de tonnes en 2019». M. Attar a indiqué que «face à cette tendance haussière, l'Etat a dû se tourner vers l'importation des carburants. Une importation qui a atteint son pic en 2013, avec 4,3 millions de tonnes pour une facture de 4,3 milliards de dollars, a rappelé M. Attar, imputant également cette hausse au programme de réhabilitation de la raffinerie du nord du pays. Précisant que le coût moyen de l'essence sans plomb importée (TTC) est de 105,6 DA, a-t-il détaillé ajoutant que l'importation du gasoil est beaucoup plus coûteuse que sa production localement.