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Tlemcen: La pandémie a tout gâché !

par Khaled Boumediene

Le vent glacial souffle sur la place de l'Emir Abdelkader, lieu emblématique où se retrouvent des amis à Tlemcen. Quelques familles sont sorties déambuler dans les ruelles avoisinantes ou pour faire leur shopping à El Kissaria, El Medress, R'hiba ou du côté du marché couvert quand les joggeurs (moins frileux) sortent en petits groupes pour faire leur sport quotidien à Lalla Setti (plus de 1 000 mètres d'altitude), véritable point de rendez-vous pour les sportifs, randonneurs et visiteurs. Il est le départ de sentiers qui mènent à El Mefrouch et Ourit. Véritable bouffée d'air frais, cette hauteur de la capitale des Zianides donne un point de vue à couper le souffle, mélange parfait entre forêt et ravin vertigineux. Mais, cette année, de nombreuses familles de Tlemcen ont mis en sourdine la célébration du Nouvel An à cause de la pandémie de coronavirus qui a fait beaucoup de morts en 2020. « Moi personnellement, j'ai préféré célébrer le passage au nouvel An dans l'intimité, chez moi à la maison. J'ai suivi les célébrations à la télévision, après des mois de restrictions, voire de confinement. Le calme a régné dans tout le centre-ville habituellement très animé. Auparavant, le passage au nouvel An était synonyme de rues de la ville bondées de monde et ambiance partout. Mais, les magasins sont fermés la nuit à cause du confinement. A part quelques habitants du coin, il n'y a plus de passage, les rues désertes, plus rien ! Les ménages ne peuvent même pas sortir au restaurant ou rendre visite à leurs proches. Il y a peu de monde, et le coronavirus a contraint les familles à rester chez elles pour éviter tout risque de propagation du Covid-19 », déclare Larbi, un habitant de R'hiba, pour qui les temps ont changé.

A un jet de pierre du centre-ville de Tlemcen, la grande agglomération d'Imama, malgré les restrictions, quelques rares fêtards se sont aventurés sur le grand boulevard d'Imama pour faire des selfies vers minuit. « Nous sommes restés enfermés pendant des mois mais on ne doit pas rater quand même ce premier jour de l'année. Le nouvel An est un évènement qui se fête en famille, mais on a préféré immortaliser cet instant entre amis malgré les restrictions ! Nous ne devons pas oublier tous ceux qui sont décédés du coronavirus, principalement les médecins, infirmiers et agents et fonctionnaires auxquels nous rendons un grand hommage pour leur courage et leur mobilisation en première ligne contre Covid-19», a indiqué Fayçal, un jeune riverain de la cité 1 060 logements d'Imama. Les commerçants ont pour leur part enregistré une timide fréquentation dans leurs magasins en fin d'année. Dans les deux agglomérations voisines, ce sont les fameux gestes barrière qui ont alimenté la plupart des discussions. Parfois même jusqu'à causer des conflits entre certains commerçants, conducteurs de taxi et leurs clients ou provoquant l'exclusion de personnes des boutiques. Il faut noter que les autorités locales et les services de sécurité avaient exhorté les gens à rester à la maison pour éviter de propager le virus.

Selon le responsable de la cellule de communication de la Sûreté de la wilaya, Lefkih Fethallah, plus de 3 000 agents de police ont été mobilisés sur le terrain, pour assurer la sécurité pendant cette fin d'année aux citoyens. Le même dispositif avait également pour mission de veiller à l'application des mesures de lutte contre la propagation du Covid-19. Sauf raison de santé urgente ou professionnelle, toute violation du confinement est passible d'une forte amende. Par ailleurs, dans le cadre du plan décidé par les services de la Sûreté de wilaya, visant à lutter contre la prolifération des commerces illicites de boissons alcoolisées, nous apprenons que près de 4 036 bouteilles de spiritueux destinées à la vente illégale ont été saisies par le service de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya dont 2 222 unités de bouteilles alcoolisées saisies par les éléments de la Sûreté de la daïra de Hennaya.