Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

ES Sétif: CSA et CA, un conflit d'intérêts

par M. Zeggai

L'Entente de Sétif est-elle prise en otage ? C'est du moins l'impression qui se dégage avec la présence de deux clans. A notre avis, le dernier transfert de Boussouf et l'éclosion de jeunes talents à l'Entente qui, aptes à des transferts vers des clubs étrangers, sont la source du problème. Chacun veut accaparer le pouvoir pour négocier les éventuelles demandes de transferts et, bien sûr, profiter de l'absence de tout contrôle de l'Etat. Voici les faits : Kamel Lafi, le tout nouveau président du CSA a repris les commandes du club. Dans l'autre camp, le conseil d'administration (CA) de la SSPA a refusé diplomatiquement de collaborer avec le CSA.

Pourtant, il s'agit de deux structures censées travailler conjointement dans l'intérêt du club. Mais la délivrance de l'agrément au nouveau président du CSA semble avoir changé les données au moment où la désignation d'Abdelhakim Serrar comme conseiller, porte-parole du club et futur président du CA ainsi que celle de Halfaya a suscité, nous a-t-on affirmé, de nombreux commentaires entre partisans et opposants. En l'occurrence, il s'agit de deux désignations contestées par le CA. Cela a fini par engendrer une guerre des communiqués entre les opposants et les partisans. Ce qui est grave, c'est le climat conflictuel et de dissensions entre les supporters qui s'entredéchirent dans les réseaux sociaux.

Certains sont pour le changement radical, alors que d'autres refusent carrément le retour de Serrar, qui a eu auparavant des sorties ratées à l'USMBA et à l'USMA, au moment où de nombreux fans ont salué avec satisfaction l'élection de Kamel Lafi au poste de président du CSA. Selon nos informations, une réunion est prévue le 24 décembre prochain pour débattre la situation du club et prendre des décisions relatives à l'ouverture du capital. Du côté d'Aïn Fouara, certaines rumeurs circulent, annonçant le rachat des actions par Serrar afin de se frayer le chemin vers la SSPA. Toujours dans ce même contexte, on vient d'apprendre que le président du CSA, Kamel Lafi, dans son projet, compte ouvrir le capital du club aux supporters sétifiens. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est le même langage tenu par Abdelhakim Serrar lors de sa venue à l'USMBA. Aussi, la nomination de Hamadi Nefir comme président d'honneur de l'ESS, n'est pas fortuite et répond à un scénario bien étudié. Au lieu de prôner l'union sacrée autour du club et trouver les mécanismes nécessaires pour éponger les dettes colossales du club et tracer une feuille de route qui permettra à l'Entente de retrouver la cour des grands de l'Afrique, on s'acharne à briguer des postes. Il est certain que cette situation n'arrange pas les affaires de l'entraîneur tunisien Nabil Kouki, à l'origine du renouveau de l'ESS avec une équipe de jeunes footballeurs. Kouki a réussi à donner une âme à cette équipe sétifienne grâce à l'émergence de jeunes talents, au moment où ceux qui se prétendent enfants du club, sont en train de jouer avec la sensibilité des amoureux du club. Mais, attention, «Quand le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier, elle met plus de temps, mais finit toujours par arriver». Et là, l'histoire ne pardonne pas avec les futures générations. Alors, l'agrément délivré au président du CSA va-t-il débloquer la situation ? Là est toute la question dans la mesure où les intérêts personnels risquent de prendre le dessus sur celui de l'Entente, dont la popularité et le palmarès ont ouvert la voie à toutes les spéculations.